□
Il fait beau, le soleil est haut dans le ciel et pourtant il ne fait pas si chaud que ça. Ta tête repose contre l'herbe fraîche, le soleil qui caresse ta peau de porcelaine et le parfum des violettes qui chatouillent tes narines.
Tu écoutes attentivement le bruit de la nature, des oiseaux chantant et le vent qui secoue les feuilles. Tes cheveux reposant contre le sol et ta robe blanche et légère frôle tes jambes à chaque petite envolée du vent.
Ici, c'est son repaire, c'était. Il est partie, mais pourtant il reste présent, à tes côtés, dans ton coeur.
Ici c'est le seul endroit où tu te sent à ta place, tranquille, reposer. Jamais tu ne seras dérangé, sauf peut-être par ses paroles qui résonnent en toi. Il te parle, tu le sais et tu l'entend.
Un sourire orne tes lèvres, repensant aux moments où il caressait du bout du doigt ta peau frêle, la faisant frissonner à chaque fois. Tu étais terriblement sensible à son toucher, il était léger, doux, tendre, attentionné. Il n'a jamais cessé de te donner de l'amour, et pourtant, il n'en a pas toujours reçu .
Comment est ce possible qu'un ange pareil soit parti si tôt ?
Tu sent encore ses fins doigts caresser la peau de ton cou, de ta mâchoire, de ton épaule et de ton bras. Il aimait te regarder briller au soleil, retraçant du regard chaque fin trait qui formait ton visage. Ses yeux perçants et innocent qui pourtant avait vécu des horreurs et que cette maladie a emporté si tôt. Son visage est gravé dans ton cerveau comme le tien est gravé dans le sien. Tu lui a fais promesses lorsqu'il est parti.
Il ne sera à jamais ton grand et seul amour.
Il aurait tout donné pour toi, et c'est ce qu'il a fait, alors qu'il n'y avait nul besoin. Mais il a voulu te gâter sachant que ça ne durait pas. Et pourtant il n'avait rien, mais il t'a tout offert.
Tes paupières s'ouvrent délicatement, les faisant battre des cils à la vue du soleil tapant. Tu tournes délicatement ta tête sur le côté, avec une lenteur incomparable et tu le découvre.
Étendu, prêt de toi, son bras frôlant le tien. Sa peau pâle ébloui tes pauvres yeux, t'obligeant à les refermer un instant pour ensuite les rouvrir. Son regard est tranquille, doux et calme. Il te sourit, d'une manière que seul toi peut connaître le secret.
L'Amour.
Tu lui souris en retour, plongeant tes iris dans les siennes. Vous vous regardez quelque minutes puis sa main se décolle du sol pour venir effleurer ta peau douce. Tu sent son toucher. Son odeur. Tu souris un peu plus, sans jamais briser votre échange de regard. Vous parler par les yeux, et vous arrivez parfaitement à vous comprendre, nul n'a besoin de mot, il suffit de vous regarder.
Il repose délicatement sa main contre le sol, et c'est à ton tour de lever la tienne. Elle tremble, et tu rapproches doucement ta main de son visage. Lorsque tu sembles le toucher, il disparaît, s'envolant avec les vents. Ta main se stop, et tu l'as repose au sol. Tu retournes la tête vers le ciel, souriant toujours, alors qu'une perle salée sort du creux de tes yeux, traçant son chemin sur ta joue, jusqu'à s'écrouler sur ton épaule.
Tu l'aimais et tu l'aimes comme personne n'a jamais aimé. Tes lèvres s'ouvrent et forment un mot, sans y laisser passer un son. Et pourtant se mot est marqué à jamais dans ta mémoire et dans le vent. Le nom de celui que tu aimes. Qui t'a abonné trop tôt.
Taeyong.
