FEEL IT Tome 2 Forever

Chapitre 10

Micki

- Bois ça, tu en as besoin.

J'accepte la tasse que me tend Carmen, elle s'assied près de moi et me serre la main d'un air soucieux.

- La nuit a été courte ?

Je hoche la tête et avale une gorgée de café, Mia s'est levée en larmes plusieurs fois et depuis quatre heures du matin, je n'ai pas fermé l'œil de la nuit.

- Je suis sincèrement désolée... que s'est-il passé hier soir, nous avons entendu des hurlements, mais Soledad nous a demandé de ne pas intervenir ?

- Mia était endormie, je commençais à la déshabiller pour lui mettre un pyjama quand elle s'est mise à hurler et me frapper.

Elle jette un coup d'œil à ma lèvre inférieure qui est encore gonflée.

- Je crains que son état se dégrade avec le temps, dès que je mentionne le mot psy, Mia se ferme comme une huître... j'aimerais tellement l'aider.

- C'était sa première nuit chez elle depuis... enfin c'était à prévoir, mais elle va se réadapter à son environnement et tu es le seul qui puisse l'aider à aller mieux.

- J'ai bien peur que ce ne soit pas assez.

- Laisse-lui du temps, Dieu seul sait ce qu'elle a enduré et ce n'est pas en un claquement de doigts qu'elle redeviendra elle-même.

Soledad entre et me salue.

- Bonjour... Mia n'est pas encore levée ?

Je secoue la tête, elle se dirige vers la cafetière pour se servir un café.

- Je vois à ta petite mine que tu manques de sommeil.

- Mia s'est réveillée plusieurs fois cette nuit jusqu'à me laisser sans sommeil au milieu de la nuit.

Elle baisse les yeux en soupirant.

- Ma pauvre chérie... je suis désolée que tu aies à subir ses crises nocturnes.

- Le médecin m'a prévenu que les premières nuits allaient être difficiles.

- A-t-elle commencé son traitement ?

- Non... à l'hôpital, Mia m'a signalé qu'elle refusait de prendre des anxiolytiques. Elle ne prend que les anti-inflammatoires pour ses blessures. Hier soir, elle s'est immédiatement endormie après votre départ et je n'ai pas pu lui faire boire ses médicaments.

- Tête de mule... grogne Soledad, eh bien, elle devra les prendre qu'elle le veuille ou non. Et si ma nièce refuse, je me ferai un plaisir de lui remonter les bretelles.

- Nous allons discuter avec elle, tente de me rassurer Carmen.

- Je vous remercie... je n'ai pas envie que ça se termine en dispute.

- Nous sommes très touchés de voir à quel point tu tiens à Monita, sache que nous te sommes reconnaissantes de prendre soin de notre nièce. Il y a une dernière chose que je voulais clarifier avec toi, ces derniers jours nous étions tous ébranlés par l'enlèvement de Mia, mais maintenant qu'elle est saine et sauve, je peux te parler en toute franchise. Mia est plus qu'une nièce pour moi, elle est la fille que je n'ai jamais eue. Avant que ma sœur ne nous quitte, j'ai juré de toujours prendre soin de Mia et malgré la distance, je l'appelais, je lui envoyais ses cadeaux pour Noël et ses anniversaires, je la conseillais quand elle en avait besoin... j'ai toujours veillé sur elle. Comme je te l'ai dit il y a quelques jours, lorsqu'elle est venue nous rendre visite cet été, j'ai cru que mon cœur allait s'arrêter. Je voulais tuer la personne qui s'en était prise à ma Monita, mais quelques semaines plus tard, je l'ai vu de nouveau heureuse et rayonnante et pour ça, je t'en remercie. Par contre, j'espère pour toi que c'est la dernière fois que je retrouverai ma nièce en miettes, je ne te le dirai pas deux fois. Je connais ta mère et je sais où tu habites donc si tu refais du mal à Mia, je te promets que tu regretteras amèrement ce jour. J'espère que je me suis bien fait comprendre ?