Chapitre 75

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Mia

Je stresse depuis ce matin, je dois prendre mon après-midi et j'appréhende ma discussion avec mon patron. Bien qu'il connaisse personnellement mon père, ce n'est pas une raison pour manquer de professionnalisme. S'il refuse, je vais devoir envoyer un message à Fabio pour annuler ce que nous avons prévu. Je lisse ma robe et frappe à la porte.

- Entrez.

- Bonjour, Maître Lombardi, dis-je en fermant la porte.

- C'est Nicola, voyons.

- Nicola, j'aimerais discuter avec toi.

- Bien sûr, assieds-toi. Je m'installe et inquiet, il me demande, tu t'es sauvée si vite hier, il n'y a rien eu de grave, j'espère ?

- Il y a eu plus de peur que de mal, la belle-fille de ma voisine a eu un bébé, l'accouchement s'est mal passé, mais heureusement, tout va bien.

- Parfait... tu voulais me demander quelque chose ?

- Oui. Je... désolée, serait-il possible de prendre mon après-midi ?

Un sourire s'étire sur ses lèvres.

- Bien entendu, Mia, tu as dû l'oublier, mais tu as droit à deux jours et demi par mois que tu peux poser sur l'intranet du cabinet. Le premier jour, la secrétaire a du te donner tes identifiants. Tu pourras poser tes congés quand ça t'arrange, tu devrais vérifier si tu as des heures supplémentaires, ça t'évitera de poser des congés inutilement.

Je ne savais pas que le cabinet fonctionnait ainsi ?

- Je vais de ce pas demander mes identifiants aux ressources humaines, je me lève et lisse ma robe, merci beaucoup. Je tourne les talons, mais il me retient.

- Mia... j'ai une question d'ordre personnelle à te poser, je hoche la tête et il me demande, ton père se marie samedi... tu vas assister au mariage ?

Je secoue la tête, il est hors de question que je prenne part à ce stupide mariage. D'ailleurs, je dois appeler mon oncle Antonio. Il ne cesse de m'appeler, j'ai même reçu un nombre incalculable de messages vocaux, mais quoi qu'il dise, quoi qu'il fasse, je n'irai pas, point final.

- D'accord, je pensais t'y voir, mais ce n'est pas le cas, et bien... c'est ta décision et je dois la respecter.

Je suis heureuse qu'il me soutient.

- Merci Nicola, bonne journée.

Je me presse pour rejoindre mon poste, je suis tellement focalisée sur mes problèmes avec mon père que je n'ai pas remarqué la scène surréaliste qui se déroule devant moi. Je suis tétanisée, j'ai envie de hurler, c'est avec dégoût que j'observe Marino collé contre une jeune fille près des photocopieuses. Le regard apeuré et le corps crispé, elle lutte contre les attouchements de Marino tandis qu'il se frotte contre elle, j'ai un haut le cœur. Je me revois dans le bureau de Leonardo ce maudit soir... en pilote automatique, je me cache derrière une plante et je sors mon téléphone portable. Je suis contente d'être aussi près car je vais pouvoir enregistrer tout ce qu'il dit, je place mon téléphone et filme discrètement la scène. Enfin, je vais pouvoir me venger et venger cette jeune fille par la même occasion. Ses paroles me retournent l'estomac, je prends la force nécessaire pour filmer le plus de preuves possible. Lorsqu'elle le supplie d'arrêter un sanglot dans la voix, j'ai envie d'étrangler ce porc. Je ne peux plus rester une seconde de plus, la vidéo en poche, je recule et me faufile jusqu'au bureau de Nicola. Il lève les yeux vers moi, étonné.

- As-tu oublié quelque chose ?

- À vrai dire, oui... je fais les cent pas en panique, il y a quelques semaines, malgré des preuves en ma possession, je n'ai rien dit, car j'ai eu peur des représailles.

FEEL IT Tome 2 ForeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant