Chapitre 111

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Mia

Nous patientons dans le terminal privé afin d'embarquer, depuis mon réveil, j'ai l'estomac tellement noué que je n'ai rien pu avaler. Je surveille mon téléphone toutes les deux minutes, Elena et Luca ont été récupérer Lola à l'hôpital et nous attendons patiemment leurs arrivées. De ce qu'a pu nous confier Lola au téléphone hier, la confrontation avec ses parents ne s'est pas très bien passée, j'ignore s'ils sont au courant qu'elle rentre avec nous à Rome, je l'espère, car je refuse de me confronter de nouveau à son père. Je ne digère toujours pas la façon dont il s'en est pris à nous, pour lui, nous sommes les coupables de cette histoire, y compris Rafael, qui à ses yeux est l'unique fautif de la déchéance de sa fille. Comment peut-il être aussi aveugle ? Pourtant, l'inspecteur lui a bien dit mot pour mot que Gina a volontairement drogué Lola avant de la laisser partir avec ce malade. Je ne sais pas les détails de ce qu'ils lui ont fait et rien que d'y penser, j'en ai la nausée. Rafael est assis à quelques sièges de moi, les bras croisés, il n'est plus que l'ombre de lui-même. Il ne s'est pas rasé depuis un bout de temps et il a deux cernes sous les yeux, il a dû sentir que je l'observe, car il se tourne vers moi, quand je croise son regard, je n'ai qu'une envie, c'est le prendre dans mes bras.

- Je suis désolée, j'articule silencieusement.

Il pousse un soupir douloureux avant de hausser les épaules, j'aimerais tellement l'aider, je souhaite de tout cœur que Lola revienne sur sa décision. Nous n'avons pas pu en discuter avec elle, sa famille l'a accaparée et les filles et moi sommes restés en retrait jusqu'à ce que son père se retourne contre nous.

- Les voilà.

Fabio se redresse en regardant derrière mon épaule, je me retourne et je suis soulagée de voir Lola accompagnée de Luca et d'Elena. Elle s'approche et se fige en apercevant Rafael, le pauvre est debout, les bras ballants à l'observer, il se retient de foncer vers elle pour la prendre dans ses bras. Elle se dirige vers nous en l'ignorant et nous salue tour à tour. Je suis contente de la voir de nouveau debout, j'espère ne plus jamais avoir à revivre un tel cauchemar.

- Que c'est bon de te revoir parmi nous, je recule et lisse ses cheveux, comment tu te sens ?

- Je veux partir d'ici au plus vite.

- Et concernant tes parents ? Ils savent que tu rentres à Rome ?

- Non, à la seconde où mon père a mis en doute ma parole, j'ai compris qu'il ne croyait pas du tout à ma version. J'ai expressément demandé à l'inspecteur Esposito de convoquer mon père et mon oncle afin de leur montrer toutes les preuves. Il n'aura que ses yeux pour pleurer quand il se rendra compte qu'il a perdu sa fille.

J'ai l'impression de me voir à travers Lola, c'est si troublant que j'en perds mes mots. Je me tourne vers Micki qui hoche la tête pour m'avertir que nous pouvons rejoindre l'avion, puis je serre la main de Lola que j'embrasse.

- On rentre à la maison.

Les yeux brillants de larmes et mélancolique, elle pouffe tristement et répond.

- Mais quelle maison ? Je n'ai plus de maison...

Je déglutis difficilement tandis que nos amis baissent la tête, touchés par sa déclaration, sans dire un mot, nous rejoignons l'avion, le cœur lourd.

***

Lola s'est immédiatement endormie dès que l'avion a décollé, je la couvre d'une fine couverture et la surveille attentivement. J'entends mes amis derrière moi chuchoter, ils n'ont pas l'air d'accord.

- Bébé ?

Je me tourne et Micki me fait signe de le rejoindre, j'embrasse Lola sur son front et m'approche tandis que Julia et Elena sont en pleine discussion.

FEEL IT Tome 2 ForeverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant