la réalité était tout autre...

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La pluie venait de tomber, l'odeur de la poussière s'élevait dans l'air . Il faisait beau, les vives couleurs de l'arc en ciel décoraient le ciel et semblaient apporter un peu de baume au coeur. Dehors, Port au Prince semblait calme et la vue d'ici là était merveilleuse, tout le contraire du tohu-bohu habituel.

  Après la pluie vient le beau temps et Martine en profita pleinement pour terminer ses dernières occupations. Concentrée, elle écrivit à la hâte les dernières informations du dossier sur lequel Henri travaillait. Une parfaite silence régnait dans la pièce. Un coup d'oeil à son téléphone lui fit savoir qu'il était 3h et que dans moins d'une demi heure elle devrait rentrer chez elle.

La pièce était composée du stricte nécessaire. Une table en bois d'acajou faisant office de bureau se trouvait à peu près au centre, sur le côté deux persiennes ouvertes laissaient entrer une douce brise qui caressait de temps à autre les cheveux de Martine. À sa droite, il y avait une petite étagère contenant certains dossiers qu'on lui avait confié récemment. La seule chose personnelle qu'elle avait pris le soin d'emmener était une photo d'elle et de ses parents, posée sur son bureau.

Elle s'étira un court instant avant de se replonger dans le dossier qu'elle y travaillait pendant des semaines déjà. Le cas en cours était celui d'une fille de 16 ans qui vivait heureusement avec sa mère dès l'enfance suite à l'abandon paternel. Sa génitrice s'était toujours démenée pour tout lui offrir et combler ce vide. Quoiqu'elle veillait à ce que sa fille n'apprenne jamais l'identité de son père, la vie n'était pas difficile pour elles et semblait leur sourire jusqu'à ce que la gamine perd celle pour qui elle comptait le plus.

Après la mort de la maman, la fille fut mise au courant de l'identité de son papa par sa tante qui la prenait désormais en charge. Mais lorsque celle- ci n'avait plus les moyens pour s'occuper de sa nièce, elle essaya de contacter le père qui devenu maintenant un politicien, postulait en tant que sénateur pour le mois prochain. Celui-ci nia sa paternité afin de soigner son image. Choqué, La tante reçut de l'aide par son frère qui jura de faire payer cette humiliation à ce salaud en lui collant un procès sur le dos. Étant été les seuls au courant de la liaison juvénile et en cachette de leur soeur, le futur sénateur refusa d'admettre la vérité. Il soutint que les plaignants voulaient lui souttirer de l'argent et par son refus le diffamait afin de troubler l'opinion publique à son égard lors des élections.

L'affaire était assez délicate vu l'intérêt qu'elle avait dans le milieu médiatique et Henri semblerait il d'après le jugement de Martine prenait ce cas à coeur. D'ailleurs elle le comprenait parfaitement du fait d'avoir vécu avec son père et de l'avoir aimé plus que tout, elle imaginait mal le fait qu'un enfant puisse grandir sans cette rassurante présence. Pas un jour ne passait sans qu'elle ne se souvienne de son papa. La chaleur de ses mains, son sourire réconfortant, son amour inconditionnel ainsi que sa grande compréhension. Elle sentait toujours ce lien qui les unissait et pensait que c'était pour les même raisons que le directeur était aussi à fond dans cette affaire.

Pourtant si seulement elle savait, la réalité était tout autre...

Cela faisait 3 semaines depuis que Martine travaillait au CID. Durant ce laps de temps, elle avait eu le temps de s'addapter à ce nouveau environnement. Les gens pour la plupart étaient courtois excepté Eliane la secrétaire qui bossait à l'étage, elle la regardait toujours avec ce regard méprisant et ne répondait jamais à ces salutations. La jeune fille n'en savait pas la raison et elle ne cherchait pas non plus à le savoir pour s'éviter des noises.

Le second avec qui elle ne s'entendait pas très bien était l'avocat Arnel. En effet, Le gringalet donnait l'impression que ce cabinet lui appartenait en voulant tout savoir jusqu'à les moindres détails surtout sur les nouveaux employés. Quoiqu'il ne lui avait rien fait de mal jusqu'à présent, Martine le trouvait faux et son sourire forcé. De plus, il avait une manière de lui parler qui la mettait mal à l'aise et instinctivement elle su qu'elle devrait se méfier afin de bien cacher son secret.

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