7. Miserable Vie -L

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Lysandre se leva fatigué, il avait travaillé en écoutant du métal une bonne partie de la nuit. Il s'étira, bâilla, et entendit des cris de l'autre côté du mur. Sans doute sa mère.
Il traîna des pieds jusqu'à son miroir et passa ses mains dans ses cheveux, pour cacher son visage, comme à l'accoutumée. Tout de noir vêtu, il prépara son sac, qu'il ne remplit que de feuilles ; ouvrit sa fenêtre, et sortit de sa chambre, son bagage sur l'épaule.

« Bonjour fils. Rala une voix rauque.

-Salut. Tu bois déjà ?
-Il faut que je me donne de la force pour aujourd'hui ! J'ai rendez-vous avec mon patron.
-Lequel ? Lysandre alla se prendre un morceau de pain et s'installa à table, en face du patriarche.
-Celui de la papeterie.
-Il te fait si peur que ça ?
-Bien sûr ! Vraiment, Lysandre, tu ne comprends rien à la vie... Pauvre garçon, tu es si ignorant, nous avons vraiment échoués dans notre rôle.
-Papa, arrête ça. »

Sa mâchoire se crispa, à la fois haineux de ces mots immatures et blessé de l'estime qu'avait son père pour sa mère et lui-même. Énervé de bon matin, Lysandre se leva et se dirigea vers la chambre de sa mère, à quelques mètres. Une seconde d'inattention suffit à se prendre les pieds dans une des roues du fauteuil roulant.

« Bonjour maman, tu en as fait du bruit cette nuit !

-Lysandre...? C'est toi mon chéri...? Tu devrais dire à ton père que je veux le divorce ! Il n'a rien fait pour nous !
-Calme toi maman, il le sait.
-C'est vrai ?
-Oui, le divorce est en cours.
-Oh... C'est une bonne nouvelle... »

La matriarche, couchée sur le lit, les yeux fermés et amaigrie, tendit son bras aussi fin qu'une brindille vers son fils. Il attrapa sa main, la posa sur sa joue, et observait sa mère.

« Je t'aime, Lysandre...
-Repose-toi. »

Reposant délicatement son bras, Lysandre remarqua des fils d'eau partir de ses yeux. Comme d'habitude, il ne pouvait supporter la détresse de sa mère, et sortit de la chambre immédiatement. Croisant le regard de son père, il attrapa son sac et s'arrêta devant la porte. La main sur la poignée, les deux hommes se regardèrent.

« Elle veut divorcer ?
-Toujours oui. Je lui ai dit qu'il était en cours... Je suis désolé.
-Tu n'es pas responsable, fils. Il s'arrêta de parler et fixa le jeune homme.
-Papa, arrête de boire, ce n'est pas en te rendant saoule à ton travail que les choses vont s'arranger. »

Sans attendre la réponse du chef de famille, il quitta immédiatement l'appartement, prit ses écouteurs pour mettre à fond ses musiques préférées ; remplies de cris, de haine, de solitude et de désespoir. Il descendit les marches des escaliers quatre par quatre, et longea le trottoir. Il lui fallait une demie-heure de marche pour arriver à son lycée. Il préférait de loin marcher, évacuer, que se presser comme une sardine contre des gens qu'il méprisait. Au bout d'une dizaine de minutes de marche, une jeune femme interpelle le garçon, le dérangeant grandement.

« Lysaaandre ! Attends-moi ! »

Son cri aigu et perçant se démarqua de sa musique pourtant si dure ; Lysandre n'eût pas d'autres choix que de s'arrêter net pour attendre que la demoiselle arrive à son niveau. Se retournant vers elle lorsqu'elle fut proche, elle lui afficha un grand sourire, radieux, qu'il trouva déjà insupportable.
Arrivant à son niveau, elle tenta de poser ses mains sur son torse pour se mettre sur la pointe des pieds et lui faire la bise. Il pris ses poignets et recula, clairement énervé.

« Qu'est-ce que tu veux ? Je suis déjà bien gentil de t'avoir attendue, n'en profite pas pour être mielleuse. Je déteste ça. »

Après avoir craché ces mots, il reprit son chemin, laissant derrière lui la pauvre jeune fille. Le suivant à la trace, elle marchait un peu en retrait par rapport à lui. Elle lui attrapa le bras.

« Mais Lysaaaaandre ! »

Il se retourna avec rage, la fusilla du regard qu'elle se figea de peur, dégagea son bras avec tant de force qu'elle perdit un instant l'équilibre.

« Ta gueule, tu me vrilles les tympans. J'en ai rien à foutre de toi, laisse-moi tranquille, merde. »

Laissée sur place, elle n'insista pas et regarda le rebelle s'en aller, une haine immense inondant son cœur.

Lysandre soupira soulagé, il n'en pouvait plus de cette fille qui le suivait partout, elle était beaucoup trop insistante et collante à ses yeux. Le voilà énervé, son voyage vers le lycée normalement calme était devenu long et rempli de réflexion haineuse.
Arrivé là-bas, il espérait qu'elle ne le suivait plus et se précipita en cours ; aujourd'hui pas de projet paper plane, il ne savait pas si ça le rendait plus léger, ou s'il aurait voulu faire ce projet une heure de plus.
Il se sentit coupable du mal-être de Céleste, qui semblait toujours aussi dévastée, mais cela ne devait pas modifier ses habitudes. Il passa une journée habituelle, en suivant correctement les cours et sans approcher ou parler avec ses camarades.
Le soir arrivé, il sortit, les écouteurs aux oreilles, quand la même voix stridente que ce matin atteint ses oreilles, il se retourna.

« Ly-chou !!! Je pense que ce matin, tu n'étais pas très bien réveillé, ça va mieux ? Enfin bon, allons-nous promener ? »

Lysandre faillit s'étouffer à l'entente du surnom et la regarda noir.

« Non, ce matin, j'allais très bien, c'est toi le problème. Ce que j'ai dit compte toujours. Dégage. »

Il espérait qu'elle allait vite dégager, afin que personne ne le voit avec une fille. Mais celle-ci n'y pensait pas, elle lui sauta au cou sans lui laisser le temps de réfléchir et l'enlaça comme le feraient deux amoureux ou deux très bons amis. Il sursauta et la poussa assez violemment. Une fois ses deux poignets entre ses doigts, son corps éloigné du sien, il regardait si personne ne l'avait vu, encore moins Céleste, qui pourrait se sentir mal. Si le garçon qui l'avait insulté faisait des câlins à une personne, elle se sentirait vraiment comme une moins-que-rien. En jetant un regard à la jeune fille, elle le remarqua et plongea dans son regard de braise. Le garçon secoua sa tête et regarda de nouveau celle qu'il avait piégé avec ses doigts, sa tête avait commencé à lui tourner et il la lâcha pour faire craquer ses poings, il venait de se souvenir de quelque chose de magnifique.

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Excusez nous du retard, la semaine dernière nous étions toutes les deux occupés et n'avons pas pu nous arranger pour publier tandis que cette semaine j'ai tout bonnement oublié, et hier wattpad avait un disfonctionnement !
Mais le voici !
/minay/

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