soixante-et-un.

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"Tu vas mieux ?" Je demande doucement.

"Oui, je pense..."

Je souris tristement, toujours en caressant ses cheveux.

Après les cours, Mark et moi sommes allés chez moi. Nous sommes dans mon lit, je suis allongé sur le dos et Mark a les bras autour de ma taille alors que sa tête repose sur mon ventre. Il me tient si fort, comme s'il avait peur que je disparaisse.

"Je t'aime, tu le sais, mh ?" Je demande.

"Oui... Et je t'aime aussi Hyuck... Tellement..."

"Regarde moi Mark..."

Il tourne le visage vers moi et me regarde, les yeux remplis de tristesse et de culpabilité.

"Tu es fort, Mark. Je sais que tu peux y arriver seul. Mais pourtant, je veux être à tes côtés, je veux t'aider à aller mieux. Alors laisse moi t'aider quand tu en as besoin. Ne sois jamais fermé avec moi, d'accord ?"

"Promis."

Je souris et l'embrasse tendrement. Notre baiser est calme et pure. Il apaise mon âme.

Juste quand nous nous séparons, nous entendons la porte d'entrée claquer.

"Ma sœurs a dû rentrer des cours."

Il hoche la tête et se redresse.

"Je vais devoirs chercher Noah à l'école. Je t'appelle ce soir ?"

"D'accord ! Essaye juste de le faire avant 21h00."

Il hoche la tête en souriant de joie cette fois-ci, et m'embrasse à nouveau.

"À plus tard alors ?" Il me demande.

"À plus tard."

Il sourit une dernière fois avant de rassembler ses affaires puis part. Quand j'entends la porte d'entrée se fermer, je me couche sur le lit. Je suis encore un peu secoué par les révélations de Mark. Mais je ne le vois pas différemment. Pour moi, il est toujours le Mark que j'aime et que je connais depuis le début. Je pense qu'au fond de moi, j'ai toujours su quel genre d'activités qu'il menait dans son gang. Maintenant qu'il me l'a dit clairement, je ne suis pas effrayé. Au contraire, je suis heureux qu'il me fasse assez confiance pour tout me dire. J'espère seulement qu'il ira mieux avec le temps...

[•••]

Je n'arrive pas à dormir. Quelque chose, ou plutôt quelqu'un m'en empêche. Mes parents parlent depuis plus d'une heure et ils sont beaucoup trop bruyant.
Agacé, je me lève et traverse le couloir, décidé à leur dire ce que je pense. Seulement, quand en arrivant en haut de l'escalier, j'entends mon père dire "c'est trop, je n'en peux plus", je m'arrête net. Au lieu de descendre, je reste là où je suis pour écouter ce qu'ils se disent. Je sais, je ne suis pas sensé faire ça, mais je m'inquiète pour lui.

"Pourquoi tu dis ça chéri, tu fais un bon travail, non ?" Demande ma mère.

"Je ne sais pas... Tout me fatigue en ce moment. Et ces racailles vont finir par m'achever. On a encore retrouvé des morts dans le Nord de la ville." Il soupire.

Je retiens un bruit de surprise. Il parle sûrement du gang de Mark.

"Pourquoi vous vous occupez de leurs affaires ? Vous pourriez faire autre chose que passer vos journées à essayer d'identifier ces gamins." Dit ma mère.

"C'est ce que je pensais aussi. Mais mes collègues ont vraiment une dent contre eux. Ces gangs font peur. Ils sont néfastes et pour le bien des habitants, nous devons en finir avec eux."

Si je le pouvais, je les rejoindrais en bas pour contredire mon père. Ils ne font pas de mal aux gens de notre classe. Ils ne mettent même pas les pieds ici. Au lieu de ça, ils protègent ceux qu'ils aimes. Bien sûr, leurs méthodes sont radicales, mais c'est ainsi qu'ils fonctionnent et pas autrement parce que la police n'est pas capable de faire son travail correctement.

"Ne laisse pas tomber maintenant chéri, je sais que tu peux le faire. Tu es fort."

"J'ai peur de perdre mon sang froid..."

"Ça n'arrivera pas. Et au pire, ils ont commis d'horribles crimes, non ? Alors la justice ne sera que rendue."

Je refuse d'en écouter plus et retourne dans ma chambre, plus qu'énervé. Comment ma mère peut-elle dire ça ? Comment peut-elle juger des hommes qu'elle ne connait pas ? Elle ne survivrait pas une journée à leur place. Elle ne tiendrait pas, elle qui ne peut pas vivre hors de son confort et sans ses biens matériels. Eux, ces 'criminels' comme elle les appelle souvent, sont forts et déterminés. Ils ne sont pas tous bons, certes, mais ils savent ce que veut dire la fraternité. Ils n'ont pas peur de se sacrifier pour ceux qu'ils aiment. Ils vengent ceux qu'ils aiment. Elle, qu'est-ce qu'elle ferait pour me défendre ? Elle parlerait plus qu'elle n'agirait. Savoir ça m'énerve encore plus. Et en disant ce qu'elle a dit, j'ai eu l'impression qu'elle le disait à Mark. Elle ne sait pas ce qu'il endure. Ce qu'ils endurent. Alors elle ferait simplement mieux de se taire et je sais très bien que si ce genre d'incident se reproduit, je n'hésiterai pas à dire ce que je pense haut et fort.

1997 // markhyuckOù les histoires vivent. Découvrez maintenant