soixante-sept.

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Les semaines passent et Mark et moi sommes plus proches que jamais. Il reste souvent chez moi après les cours quand nous finissons plus tôt. La plupart du temps, il m'aide avec mon algèbre mais de temps en temps, comme aujourd'hui, nous nous reposons juste et passons du temps ensemble.

"Alors, qu'est-ce que tu aimerais pour ton anniversaire ?" Il me demande.

"Hum... Je ne sais pas trop... Je n'ai pas vraiment besoin de quelque chose en particulier."

"Tu dois bien vouloir quelque chose, non ?"

Je réfléchis profondément. Tout ce que je veux, c'est être avec Mark. Rien d'autre.

"Passons la journée ensemble ! Qu'est-ce que tu en penses ?" Je propose.

"Ça me va ! Mais ça ne peut pas être ton cadeau ! Allez, pense bien, il doit quand même y avoir quelque chose qui te fais envie. Un CD ? Une sortie en particulier ?"

"Non, vraiment... Ah ! Par contre... Hum... Comment dire-"

Mark hausse un sourcil et me regarde attentivement.

"Est-ce que je pourrais passer la nuit chez toi ?"

Il me regarde, visiblement surpris. Il ne devait pas s'attendre à ça.

"Je pourrais venir le 5 et on passerait le 6 ensemble..."

"Tu es sûr de vouloir rester une nuit chez moi...?"

"Bien sûr, pourquoi tu me poses cette question ?"

"Bah... Tu vois bien où je vis..."

"Je sais, Mark. Mais c'est chez toi. Je veux rester chez toi une nuit au moins. S'il-te-plaît..."

Il finit par hocher la tête en souriant.

"Très bien ! Je te chercherai quand même un vrai cadeau !"

Je ris en l'embrasse rapidement.

"Je te fais confiance, tu me connais assez bien pour savoir ce que j'aime."

[•••]

"Ton père a pris congé à partir du 9 juin. On va aller sur la côte Est pour revoir un peu la famille et fêter ton anniversaire en même temps !" Dit ma mère joyeusement.

"Trop bien ! Mais, pour les cours ? Je veux dire, j'aurai déjà fini mais Sunhi ?"

"J'ai envoyé une lettre au collège. Elle ne manquera qu'une semaine."

"Super !"

Sunhi arrive peu de temps après, toute heureuse.

"Je vais enfin revoir mes super cousines !" Elle s'exclame.

"Oui, mais vous éviterez de faire trop les folles !" Previent ma mère en souriant.

"Maman, tu sais bien que c'est impossible."

Ma mère admet qu'elle a raison et pose le dernier couvert sur la table.

"Hum, maman ?" Je demande.

"Oui ?"

"Pour mon anniversaire... Avec Mark, on se disait-"

Au même moment, mon père rentre du travail.

"Oh, on en parlera après mon chéri. On va manger maintenant."

Je fronce un peu les sourcils mais accepte tout de même. Je ne vois pas pourquoi nous ne pourrions pas en parler maintenant.

Quand mon père nous rejoint enfin, nous commençons à manger. Le repas est long et ennuyeux. Mon père me jette des regards en coin, pensant que je ne le vois pas, et ma mère fait de son mieux pour entretenir la conversation.

Quand nous finissons, Sunhi monte dans sa chambre.

"Alors, on peut parler ?" Je demande.

Mes parents se regardent rapidement avant de prendre place face à moi.

"Donghyuck, j'aimerais te parler de quelque chose." Dit mon père.

"Quoi ?"

"Mark... Il vit bien dans le sud, n'est-ce pas ?" Il me demande.

"Oui, il te l'a dit."

"Donghyuck, je ne pense pas que ce soit très sûr pour toi de... De sortir avec Mark..." Dit ma mère d'un coup.

"Q-Quoi ? Comment ça ?"

"Eh bien... Il vit au milieu de toutes ces racailles... Et qui nous dit qu'il n'en fait pas parti ?"

Je me lève, plus qu'enervé par ce qu'elle dit.

"Mais tu t'entends parler ?!" Je cris presque. "Comment tu peux dire ça de la personne que j'aime ? Comment tu peux même penser une telle chose alors qu'il est si gentil avec toi !"

"Donghyuck, assis toi et calme toi." Dit mon père.

"Non ! Non, je ne vais pas me calmer ou m'asseoir ! Vous êtes si- Si fermés d'esprit, c'est pas croyable !"

"On veut juste ton bien." Dit ma mère.

"Mon bien ?! Si tu voulais que je sois heureux, tu accepterais le fait que Mark vienne du Sud et tu me laisserais sortir avec lui. Il ne vous a rien fait de mal. C'est un être humain qui mérite le respect comme vous et moi."

"Mais tu ne peux pas savoir si-"

"Si quoi ? S'il est "dangereux" ? Si c'est un "criminel" ?!"

"Oui !"

J'hésite entre rire ou pleurer. Ma mère dépasse les limites. Elle ne se rend même pas compte de ce qu'elle dit.

"Ce n'est pas parce qu'il ne vit pas dans le luxe qu'il est mauvais pour moi." Je rétorque.

"La pauvreté mène à la délinquance Donghyuck." Dit ma mère.

"Non, mais tu t'entends à la fin ? Tu te rends compte que tu ne dis que des conneries depuis avant ?"

"Donghyuck, ne parle pas à ta mère comme ça. Ce qu'elle dit est vrai, je vois tous les jours ce genre d'horreurs; les délinquants qui s'entre-tuent dans des rues délabrées."

"Ils s'entre-tuent ou ils se font tuer par des flics ? Parce que c'est différent !"

Mon père me regarde avec de grands yeux. Mes mots ont dépassé ma pensée, je le sais. Mais ma colère est trop grande pour être contenue.

"Monte dans ta chambre." Il dit.

"Ah, donc maintenant vous ne dites plus rien et vous-"

"Donghyuck, monte dans ta chambre, je ne répéterai pas !"

Je me fige quand sa voix s'élève. Il n'a jamais autant haussé la voix avec moi.

"Très bien, comme vous voulez. Mais je ne vous laisserai pas détruire mon bonheur." Je dis.

"Tu sais Donghyuck, les gens qu'on aime peuvent des fois nous décevoir."

Et là, je vois dans son regard que quelque chose cloche. Il sait quelque chose. Il en sait sûrement trop, et ce n'est pas bon du tout.

"Alors ne mens pas pour les protéger."

1997 // markhyuckOù les histoires vivent. Découvrez maintenant