trente.

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"Tu comptes le dire à tes parents ?" Me demande Mark alors que nous sommes couchés dans le lit, regardant le plafond, son bras autour des mes épaules.

"Oui, bien sûr. Mais on peut attendre si tu veux."

"Tout me va Hyuckie. Tes parents ont l'air gentils et pour être honnête, je me sens bien avec toi..."

Je me retourne sur le ventre et pose la tête sur son torse.

"Dis-moi, pourquoi tu as voulu sortir avec moi ? Tu ne m'avais jamais vraiment montré d'intérêt avant dimanche."

Il me fait de grands yeux et se redresse sur les avant-bras alors que je m'assieds en tailleur.

"Comment ça ? Tu ne me trouvais pas entreprenant ?" Il me demande, surpris.

"Hum, non. Pas vraiment. Enfin, tu me parlais, c'était déjà pas mal je pense. Mais tu n'étais pas vraiment tactile."

"Ah... Désolé, je pensais que tu comprendrais..."

Je ris un peu et secoue la tête. Il ne doit pas être très doué pour montrer ses sentiments s'il croit que je remarquerais son intérêt pour moi juste en me parlant comme il parle aux autres.

"Bon, pour répondre à ta question, hum... Je t'ai tout de suite remarqué, dès ton premier jour au lycée. Tu ne le sais peut-être pas, mais nos regards se sont croisés et je t'ai trouvé hum... Beau ? Enfin, tu vois quoi..." Il essaye de s'en sortir même si la gêne teinte son visage de rouge. "Et bref, en te parlant j'ai vu que tu étais très intéressant, drôle, gentil, mignon... Du coup nous voilà maintenant, ensemble."

Je ris et lui fait un câlin auquel il ne s'attend pas puisqu'il ne sait pas où poser ses mains.

"Hum, Mark ?"

"Oui ?"

"J'aime l'attention et le contacte. Alors si tu pouvais me serrer dans tes bras, j'apprécierais beaucoup."

Il rit et me sert enfin avant de me faire me coucher sur lui. Je profite donc pleinement de notre étreinte bercée par des rires et des caresses. Je sais maintenant que Mark n'est ni tactile ni du genre à parler de ses émotions. Mais peut-être qu'avec le temps, il saura s'ouvrir davantage.

"Avant qu'on ne se parle pour la première fois, je t'observais déjà." J'admet, toujours dans son étreinte réconfortante et calmante. "Il y a toujours eu, depuis mon arrivée, quelque chose qui m'intrigue et m'attire chez toi. Je ne sais pas ce que c'est, peut-être que c'est un tout... Mais avec toi je me sens bien... Je me sens en sécurité et je sais que tu peux me comprendre..."

Je le regarde un peu et le vois avec un grand sourire sur les lèvres.

"Hyuckie, je suis si heureux de pouvoir enfin être avec toi."

Je souris à mon tour et l'embrasse aussitôt.

"C'est réciproque Mark."

[•••]

"Donghyuck ! Viens mettre la table, on va manger !"

Je soupire et me lève pour descendre à la salle à manger. Mark est parti il y a environ une heure, il a juste eu le temps de voir ma mère rentrer du travail et ma sœur rentrer du collège. Ma mère n'a eu l'air de se douter de rien mais comme on en a convenu avant, on ne compte pas se cacher ou quoique ce soit. Mieux vaut l'annoncer tout de suite et on sera libre de se voir sans avoir peur d'être pris.

Comme ma mère me l'a demandé, je mets la table alors que ma sœur regarde Beverly Hills, comme toujours. Cette série ne s'arrêtera donc jamais ?

"Alors, comment s'est passée ta journée ?" Me demande ma mère en venant dans la salle à manger.

"Très bien ! Je vous raconterai ce qui s'est passé pendant le repas. Papa va rentrer ?"

"J'espère... Il était encore très stressé hier soir."

"Tu veux bien me dire pourquoi...?"

Elle soupire mais acquiesce tout de même. Nous nous asseyons donc à table et parlons doucement pour que ma sœur n'entende rien.

"Il m'a dit qu'il a passé la moitié de la journée à courir après un gang. Apparemment ces personnes sont dangereuses et il faut les arrêter le plus vite possible. Il m'a aussi dit que ça fait déjà trop longtemps qu'ils leur échappent."

Je soupire. Quand cette violence va-t-elle cesser ?

"Et je m'inquiète beaucoup pour lui." Elle me confie. "Il a surtout peur de devoir blesser l'un d'eux. Ton père n'est pas quelqu'un de violent, mais c'est son travail. Et s'il doit tirer, il le fera. Il n'aura pas le choix."

"Il n'est pas obliger de les blesser gravement, si ?"

"Non... Mais ça peut toujours mal finir. Mais bon, ne commençons pas à imaginer des choses ! On va attendre encore un peu que ton père rentre."

Et donc nous attendons pendant plus de vingt minutes. Pendant tout ce temps, je réfléchi à ce que ma mère m'a dit. Mon père ne tuerais jamais personne, mais s'il venait à le faire, il serait sûrement dévasté. Prendre la vie de quelqu'un est dur à pardonner, même s'il est policier... J'espère qu'il n'en viendra pas là et qu'il saura rester en sécurité face à ces personnes dites dangereuses.

Mon père arrive enfin, exténué comme toujours. Mais il a l'air de meilleure humeur que d'habitude. Ça me motive à leur annoncer la bonne nouvelle, en espérant qu'à leurs yeux, elle soit bonne.

1997 // markhyuckOù les histoires vivent. Découvrez maintenant