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Le problème avec la vie, c'est que chaque détail a son importance.

Une action peut nous paraître anodine, mais pourra impacter fortement un autre individu.

Où je veux en venir ? A l'harcèlement.

Pour illustrer mes propos, prenons comme exemple les paroles.
Chaque mot est interprété d'une manière différente, en fonction du contexte et de l'état d'esprit.
Tout ceci me semble si banal, pourtant pour d'autres non.
Pourquoi je m'attarde sur la tournure des mots ?

Car je leur donne beaucoup d'importance.
La vie m'a poussée à leur donner de la valeur. Cet harcèlement m'a poussée  à l'être.
J'insiste bien sur le fait qu'une parole, peut être interprétée de différentes manières.

"Oh mais c'est bon je rigolais".

C'était drôle pour toi peut être ?
Mais pas pour moi.
Alors, je fais partie de la communauté qui garde le silence quand il est énervé, par peur de froisser l'autre, comme moi on m'a déjà froissée.
Je rumine sur le sujet, la tournure des phrases que je pourrais employer, car, submergée par les sentiments, je n'ai aucune limite.

"Comme tu fais, on te fera".

La roue tourne.
Cette histoire que je raconterais, n'est que le fruit d'un passé sûrement déjà vécu.

Tout ce passe en première.
Avant d'en arriver là, je vais vous éclairer. J'étais pas mal harcelée quand j'étais petite, non pas physiquement, mais moralement.

Beaucoup disent que les deux se valent, mais ce jugement est superficiel.
Comment affirmer que les deux sont équivalents alors que les personnes qui radotent sur le sujet non jamais vécu un affront moral ou physique ?

Tant qu'on ne l'a pas vécu, on ne peut affirmer.
On peut imaginer la douleur, compatir, voir même peut être comprendre les ressentis de la personne concernée, mais jamais affirmer.

Moi, je n'ai vécu que la douleur moral, du moins, c'est celle sur laquelle je m'attardais le plus.
La morale, c'est une douleur sur le long terme, avec un abysse de tourmente que l'on ne peut contrer. Le physique est sur le court terme.
Pourtant, je ne dénigre pas le physique, mais tout dépend de l'importance qu'on y porte.

Bref, la douleur physique est plus supportable que la douleur moral selon moi. La fourberie des mots, les sentiments qui s'y relient sont uniques...

Grâce à cet harcèlement, j'ai très vite compris ce qu'était la haine. Pourtant, je suis passée de harcelée à harceleuse.

Quel paradoxe.

Je connaissais très bien la douleur des harcelés mais j'étais égoïste.
J'étais heureuse de ne plus être à leur place.

Alors, je m'amusais à être méchante, en dénigrant leurs sentiments que moi même j'ai ressenti.
C'était un soulagement de leur faire du mal, comme moi on m'avait fait.

Serais se de la vengeance ? Qui sait ?
C'était pourtant sur les mauvaises personnes.

Mais, toute action a une fin, et la moral a refait surface.
Il est plus facile de se raisonner quand on a déjà vécu la situation.
Ce qui fait que j'ai d'emblé arrêté ce masque de mauvaise personne, le jour où j'ai eu une discussion avec quelqu'un.
Qui ? Vous le saurez tôt ou tard.

Bref, commençons les choses sérieuses.

——————-Quelques années avant——————

J'étais au lycée, en première précisément.
De la seconde à cette année j'étais le bouc émissaire de plusieurs.
Le facteur qui peut atténuer la douleur, c'est l'habitude.
Le fait de ne plus s'y attarder, voir même de banaliser la chose.
J'étais donc "habituée" à ce traitement.

Mais pourtant cette situation est dérisoire, car ce facteur peut aussi alourdir la chose. Ça peut s'illustrer par :

"la goutte d'eau qui fait déborder le vase"

Une fois ça passe, les autres fois on se démène pour intérioriser, et à la fin on craque.
On devient instable, car tous les sentiments intériorisés refont surface.

Ce train de vie était lassant, mon état d'esprit était mis à l'épreuve du matin au soir.
Je prenais sur moi.
Avant, j'encaissais sans rien dire, mais l'indifférence a fait surface.
Chaque chose a ses limites, et en l'occurrence, dans ce contexte je parle de la patience.

[...]

Vous savez ce que tue les gens à petits feu ?

L'indifférence, faire comme si tous leur faits et gestes ne relevaient d'aucune importance à votre égard.
Ça, c'est déstabilisant pour eux car c'est comme si vous ne leur donniez aucun respect ni aucune valeur.
Résultat ?
Ça pique leur égo surdimensionné.

Bref, finis de rêvasser.

[...]

J'étais donc au lycée , les grilles s'ouvrent, c'est parti pour une nouvelle journée irritante.

D'emblé, on me bouscule, je n'y prête pas forcément attention, par habitude.

Je me dirige vers ma salle de classe, et je me met bien derrière pour ne pas être dans le champs de vision d'une quelconque personne. Il faut savoir que je ne parle à personne.
Rare sont ceux qui ont entendu ma voix.

J'allume mon téléphone, je ne regarde pas du tout mes messages parce qu'il n'y a rien à voir, et j'écoute de la musique pour passer le temps.

Tout allais bien, jusqu'à ce qu'on arrache mes écouteurs.
Je regarde l'auteur en question dans les yeux, s'ensuit une discussion :

-(?) : EH bouffonne je t'ai dit bonjour de loin tu m'as pas répondu

- (moi) : bonjour.

Quatre personnes étaient devant moi.
Deux filles qui rigolaient,
un garçon " figurant" s'appelant Amir, d'ailleurs il me fixe souvent,
et enfin la fille la plus insupportable du monde, Ranya.
( Très grande harceleuse à temps partiel, si c'était un métier, elle serait la numéro 1)

-(Ranya) : alors toujours aussi moche ?

En fait dans ce genre de discussion tu as beau répondre, ça ne sert absolument à rien, la personne en face de toi restera toujours aussi débile. Ce n'est qu'épuiser de la salive pour rien.
En résumé, c'est inutile.

-(Ranya) : j'arrive pas à te voir.

-(moi) : c'est toi qui viens vers moi.

- (Ranya) : TG RÉPOND PAS JE VAIS T'EN METTRE UNE.

Ils perdent trop vite leur sang froid c'est incroyable.

-(Ranya) : je préfère, alors ton week-end tu l'as passé sur les trottoirs ?

Ce genre de parole ne m'affecte plus.

-(Ranya) : grosse bouffonne j'ai envie de te gifler avec ton vieux brushing. Tu fais honte à l'Algérie.

J'écoutais, enfin plutôt j'entendais ; mais je réfléchissais pas vraiment au sens des mots qui sortaient de sa bouche , c'était tout bonnement inutile.
Quel est le rapport avec l'Algérie?
C'est mon origine, d'ailleurs elle aussi est algérienne.
Je me demande qui devrais avoir honte, elle ou moi.

(Ranya) : je veux pas voir ta sale gueule en cours, tu dégages.

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Premier chapitre, dites moi si il est réussi ou pas !
Merci d'avoir lu,

Une main lave l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant