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-(Amir) : pourquoi tu me prends pas au sérieux ?
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Je décide de prendre la parole.
Au point où j'en suis, un petit brin de haine me fera sûrement du bien.
Voilà le problème d'intérioriser, quand le fil est au bord de rompre, il est difficile de se canaliser :

-(moi) : Amir, tu es la plus grosse pourriture que j'ai jamais vu, tu dépasses de loin Ranya.
Je savais que ton comportement étais exécrable mais pas de là à être lâche.
Tu m'envoies tes copines ? Tu te prétends être un homme ? Aucun honneur.
Tu n'as décidément aucun honneur.
Le pire c'est que tu viens jouer avec ma santé mentale. « C'est quoi ces griffures ? » alors que tu est l'auteur des griffures indirectement.
Quel paradoxe.
Écoute reste avec tes figurants qui te servent d'amis ainsi que ta copine qui est bien trop possessive à mon goût, et me fais pas chier. Je t'obsède autant ? Tu me parles 15 fois par jours.

Il est resté choqué pendant 5 minutes, puis repris la parole :

-(Amir): mais de quoi tu parles ?!

-(moi) : l'ignorance c'est ma devise, pas la tienne. Alors assumes.

-(Amir) : eh je t'ai envoyé personne moi!
Écoutes je veux juste discuter et parler avec toi, mais là tu me racontes une vie! Comment ça je suis l'auteur de tes griffures indirectement ?! Mais ma parole t'es folle !

-(moi) : eh cette discussion est close, ça sert à rien de parler avec toi tu fais le débile qui comprend pas, ou alors tu est débile ? Bref, ne parlons plus jamais ensemble, je met bien en avant le mot « jamais »

-(Amir) : ouais ok. J'ai trop été gentil avec toi.

Je détourne le regard. Mais il m'interpelle encore.

-(Amir) : attends attends quelle copine ?

-(moi) : ah t'en as plusieurs ? Ah oui c'est vrai tu les fait toutes tomber sous ton charme. Dommage qu'elles ne savent pas que tu es pourris de l'intérieur. Tu réussis à les compter sur tes doigts ou il n'y en  a pas assez ?

-(Amir) : je n'ai jamais eu quelqu'un dans ma vie.

-(moi) : cool ta vie.

-(Amir) : même si je suis magnifique.

J'avoue j'ai rigolé.
Il a lâché un petit  sourire, puis j'ai dit :

-(moi) : la beauté est éphémère, la mentalité moins.
Il faut s'attarder sur la vision des choses de l'autre au détriment du physique. Mais remarque t'es tellement superficiel qu'une fille « trop belle » mais « vide d'esprit » t'intéresse plus qu'une autre « normal » mais tellement « intéressante ».

-(Amir) : tu te trompes sur un point !

-(moi) : bref j'ai trop parlé  avec toi aujourd'hui ! Arrêtes de gratter l'amitié, ta copine va me retomber sur le dos après. J'aime pas les problèmes.

-(Amir) : mais de quelle copine tu parles ? J'en ai pas de copine.

Je ne répond pas et détourne le regard.
Durant l'heure, il a essayé de continuer la conversation mais c'est peine perdu.
Je trouve que je me suis trop lâchée avec lui. Du coup mon masque de désintéressé refait surface.

-(Amir) : oh non l'ignorante est revenu!

J'ai souris. Lui aussi. La sonnerie retentit.

Je m'empresse de sortir de cours!
Popopo je vais voir ma famille là, c'est le week-end en plus.
Comment ça va être troppp bien.
J'étais en train de courir quand on me rattrape :

-(Amir) : dis surtout pas aurevoir !

-(Moi) : qui es tu ?

-(Amir): la politesse tu connais ?

-(Moi): combien de fois je t'ai dit d'arrêter de me parler là. Je ne veux parler à personne, j'aime la solitude.

-(Amir) : mais on est collègue.

-(Moi) : détrompes toi. J'ai aucun ami moi. Je suis solitaire comme DAMSO.
Sur ce, à jamais!

Et je m'enfuis.

Il a trop pris la confiance lui. J'ai dit je parle à personne point. Plus tu fréquentes une personne, plus il y a une chance d'acquérir des problèmes.

Je me dirige vers le bus, j'ai encore mal à cause de ses bouffonnes.
Je vois que le bus arrive dans 20 minutes.
Je met mes écouteurs et écoute de la musique, jusqu'à ce qu'on vienne m'interrompre :

-(Gars) : ouai y a moyen tu me passes deuspi ton téléphone pour que J'appelle ma daronne ?

Bonjour déjà.

-(Moi) : ah ouai non mince ! J'ai plus de batterie.

-(Gars) : tu te fous de ma gueule là ?

Je le regarde sans aucune réponse. Je ne sais pas comment réagir. Du coup je me lève et va derrière l'abri bus.

-(Gars) : OH TU VAS OÙ LÀ ? POURQUOI TU T'ENFUIS ?

Je ne m'attendais pas à un changement de comportement aussi brusque. Il crie dans mes oreilles. Je ne le regarde pas dans les yeux pour ne pas envenimer les choses et continue d'écouter ma musique.

-Gars) : MAIS LA VIE Q...

On se fait interrompre.

-(?) : Ah bah t'es là !

Elle s'adresse à qui ?
Je lève les yeux et vois Emma, ma camarade de classe. Elle me regarde dans les yeux avec insistance.
J'ai commencé à bégayer.

-(Moi) : euh...

-(Emma) : depuis tout à l'heure je t'appelle ! T'as plus de batterie ou quoi ?
Allez viens ton frère te cherche et il est énervé. Depuis qu'il est sorti de prison, il est vraiment nerveux.

Mais qu'est-ce qu'elle raconte ?
J'allais répondre mais elle me tire par le bras.

Je reste silencieuse car, je ne comprend pas la situation, je ne sais pas où elle m'emmène, et je ne sais même pas de quoi elle me parle.
Après quelques pas, elle lâche mon bras.

-(Moi) : une explication ?

-(Emma) : remercie moi je t'ai aidée.

-(Moi) : C'était quoi ce cinéma sur mon frère ?

-(Emma) : c'était pour le faire flipper, ça a d'ailleurs marcher. De plus, arrêtes d'ignorer les gens, ça ne fais qu'alourdir le problème.

-(Moi) : merci.

J'ai quand même un peu de reconnaissance. Elle m'a aidée à m'échapper de cette situation sur laquelle je n'avais aucune alternative possible.

Bon du coup je rentre chez moi à pied.

J'arrive et je vois ma famille. Mon sourire refais surface.
C'est fou comme l'environnement qui nous entoure influe sur le comportement et l'humeur.

-(Maman) : prépares toi on va chez ta grand mère, il y aura Mounia.

-(Moi) : d'accord *en souriant*

Mon comportement diffère en comparant mon humeur au collège et à la maison. Certains pensent à une double personnalité mais il n'y aucun rapport, ou du moins il y a un lien minime.

On peut traduire ça par :

« en famille mon masque tombe pourtant il fais des siennes  au lycée ».

Une main lave l'autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant