La naissance du mal

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La naissance du mal

Le jeune homme était allongé sur une table en fer au milieu d’une sorte de garage. Debout, à côté de lui, se trouvait un homme d’une cinquantaine d’années au regard bienveillant. Le garçon couché ouvrit les yeux soudainement ! Son iris, auparavant d’un bleu azur et magnifique, s’assombrit jusqu’à devenir d’un noir d’ébène. Puis, le jeune homme se releva lentement et regarda son hôte d’un air méfiant…

« -Où suis-je ? demanda t-il.

-Nous sommes à Splice, répondit le cinquantenaire, un petit district de la cité des Etanges. Vous connaissez ?

-Oui, répliqua le jeune d’un ton sec. Qu’est-ce que je fais sur cette table d’opération ?

-Je vous aie trouvé sur le bord de la route, inconscient et le bras droit en sang. Je vous aie donc ramené ici pour vous soigner.

-Vous êtes médecin au moins ?

-Oui, enfin non…En fait, je suis vétérinaire ! Mon nom est Watson, Harry Watson. Et vous ? »

Le jeune homme ne répondit pas … Il fronça les sourcils, il était incapable de répondre ! Une partie de sa mémoire lui paraissait si flou…Au bout de quelques instants, il releva brusquement la tête et dit d’une puissante voix :

« -Troy ! Je suis Troy ! »

Puis il se releva, plein de colère, et projeta violemment Watson contre le mur. Ce-dernier gémissait :

« -S’il-vous-plaît…ne me faites pas de mal… »

Troy l’avais bloqué contre la pierre grâce à son pouvoir. L’homme commencé à étouffer en face de son agresseur, il se débâtait sans relâche ! Puis le jeune homme, empli d’une haine incomparable, relâcha Harry Watson qui retomba violemment sur le sol. Watson se tordait de douleur… Troy se dirigea vers une armoire, l’ouvrit et prit une veste de cuir noir qu’il revêtit. Il sortit ensuite en claquant la porte derrière lui, laissant agoniser sa victime…

A l’extérieur, la nuit était noire et sans lune. Troy, qui n’avait jamais exploré cette partie de la cité, se contenta de traverser la rue déserte et de rentrer dans le bar qui se trouvait là…

A l’intérieur, la lumière était tamisée. Une femme dansait lentement au fond de la large pièce, sur une musique fantôme…Le bar était presque vide : seul Troy, deux joueurs de poker un peu louche, la jeune femme et un barman balafré emplissaient le bar. L’endroit était poussiéreux et une forte odeur d’alcool et de tabac se dégageaient de chaque latte pourrie qui servaient de plancher. Après avoir fait un petit état des lieux, Troy s’avança vers le comptoir et commanda :

« -Passez-moi un whisky. Dit-il d’une voix où seul résonnait le mépris. »

Le barman, qui faisait mine d’essuyer des verres grisâtres, posa son chiffon plein de saleté, rapprocha son visage abîmé de Troy et lui demanda :

ParanoreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant