8-Aramis

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Le brouillard m'empêche de voir quoi que ce soit à plus d'un ou deux mètres. Cela fait quelques dizaines de secondes que nous sommes en train de descendre en altitude, je sens l'air se réchauffer peu à peu.
La Dame Rouge disparait de ma vue, puis Exila et Iroy font de même. Avant que je n'aie le réflexe de m'inquiéter je vois de l'herbe apparaitre sous les sabots de Plume Grise.

Je suis enfin arrivé ! Notre départ fut si soudain que je n'aie pas encore eu le temps de mettre mes idées en place.

Je ne fais rien pour aider mon hippogriffe à atterrir, je ne ferai que la déranger.

A terre, le brouillard se dissipe en un instant, éblouis je mets ma main devant mes yeux en grimaçant. Trop curieux, je défi le soleil et décide d'enfin savoir où je suis tombé. Se dévoile alors devant moi un paysage d'une beauté que je n'ai jamais cru voir avant.

La nature autour de moi est éblouissante. Je peux ressentir la vie fourmiller à chaque parcelle que je découvre avec émerveillement. Rien de ce que je peux voir n'est terne ou sans saveur. Les feuilles vertes des nombreux arbres dansent harmonieusement avec le souffle du vent. Les fleurs inondent de leurs multiples nuances vives mon champ de vision. La rivière traversant le domaine brille d'une magnifique teinte bleu clair. Les oiseaux chantent, voltigent en toute liberté à travers ce ciel sans nuages.
Mon regard tombe sur un immense château fait de pierre à une centaines de pas. Il se confond parfaitement bien avec la verdure, ses murailles accueillent de grandes plantes grimpantes. A ses pieds, s'écoule une fine cascade d'eau à la gauche d'un escalier sculpté dans la roche menant à l'édifice. D'impressionnantes colonnes se cachent derrière les remparts si faiblards à côté d'elles. Des gigantesque tours rondes et élégantes se regroupant pour former le monument sont toute connectés par des petits ponts. Les coupelles en haut de celle-ci promettent des vues imprenables sur la région.

- Aramis !

Je sursaute. Pakio me secoue et crie mon prénom à me faire perdre l'ouïe. Je n'y avais pas du tout fait attention dans ma contemplation.

- Pa-pardon ! J'étais dans mes pensées, je bégaie encore sonné.

- Enfin une réaction ! Tu commençais à me faire peur tu sais. Dame Rouge et les quatre autres sont déjà en chemin, heureusement que j'étais là pour faire attention à toi ! rigole-t-il.

Je ne réponds pas et son sourire s'évanouit. Je ne l'ai jamais remarqué mais même quand il rit une ombre plane devant ses yeux bruns. Pourquoi ?

- Bon, allons-y, dit-il en brisant le silence.

Il me prend le bras et nous courrons côte à côte vers le château en laissant les hippogriffes profiter d'un repos bien mérité. Il a de grandes jambes et je dois prendre sur moi pour réussir à me tenir au même niveau que lui. Comparé à lui, ma condition physique est inexistante. Pourtant je pensais bien m'en sortir ! Pakio doit surement s'entrainer plus souvent.

Essoufflé, et lui non, nous passons les portes ouvertes et découvrons l'intérieur des murs.

Je reste bouche bée devant les habitants qui s'y trouvent. Cornes, écailles, sabots, queues, griffes. Voilà ce qui me surprend autant. Aucun d'eux ne sont humain. Je pensais que ce n'étaient que dans les contes pour enfants ! Que ces créatures n'existaient pas ! Que les centaures, les mutants, les elfes n'existaient pas !

Je sens quelque chose me picorer ma botte gauche, je baisse la tête, un animal ailé à écailles noires de la taille d'un pigeon, qui me rappelle la description des effroyables dragons des histoires de ma mère, essaye d'attraper le bout de pain sous mon pied.
Ses grands yeux bleus me regardent presque suppliant, je sourit en voyant la ressemblance notable avec Kaya.
Toi, tu m'a l'air un peu plus docile qu'elle, je pense en poussant la nourriture vers lui.

PasaulisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant