Le début de l'espoir (Et si y avait-il un espoir? 3, Rivetra)

Chapitre 5: Café

Je n'avais pas vu Levi depuis l'incident de la veille. Je finissais de lui préparer un plateau, me doutant qu'il ne serait pas très en forme.

"Hey, as-tu vu le caporal?"

Demandai-je à Gunther que je venais de croiser dans les couloirs.

"Dans son bureau.

- D'accord, merci."

Je lui souris et allais avancer vers les escaliers lorsqu'il m'interpela.

"Il s'est enfermé à double tours, je ne pense pas qu'il veuille voir qui que ce soit.

- D'accord, merci."

Répétai-je. Je toquai au bureau du caporal.

"Cassez-vous..."

Maugréa une voix fatiguée.

"Tu sais que j'ai les clefs, n'est-ce pas?

- ..."

J'ouvris la porte avec le trousseau qu'il m'avait confié. Il comatait tout seul, assis à son bureau, les rideaux tirés. Je dû attendre quelques secondes avant que mes yeux ne s'habituent à la pénombre régnant dans la petite pièce. Lorsque je vis l'expression d'horreur sur le visage de Levi, je compris qu'il n'avait pas tout oublié.

"Salut..."

Souffla-t-il. Je posai le plateau sur son bureau et lui tendis une tasse.

"C'est chaud, fais attention."

Il la sentit et fit la grimace.

"Ce n'est vraiment pas ton truc de mettre du thé dans ma tasse, ces temps-ci...

- Vu la tête de déterré que tu sors, tu as bien besoin de café."

Il posa la tasse avec un air de dégoût.

"Je n'en boirai pas.

- J'y ai mis beaucoup de sucre pour faire passer le goût.

- Je n'en boirai toujours pas.

- Levi, après hier soir tu es très mal placé pour me refuser quoique ce soit, et surtout pas quelque chose que j'ai préparé juste pour toi. Donc tu bois."

Il me jeta un regard noir et but sa tasse cul sec.

"Voilà, contente?

- Mouais."

Je repris la tasse et la posai sur le plateau.

"J'ai bu ce que tu m'avais demandé de boire. Vas-tu me laisser tranquille, maintenant?

- Non, toujours pas, non.

- Je ne voulais vraiment pas faire ce que j'ai fait hier. Ni dire ce que j'ai dit.

- Je prendrai cela comme des excuses.

- Je suis désolé.

- De quoi te souviens-tu?"

Je n'avais jamais eu de conversation aussi froide avec Levi.

" De tout. À part peut-être la façon dont j'ai atterri dans ma chambre.

- Je n'ai rien fait pour cela, moi je t'ai laissé prendre l'air dehors. J'imagine que ce sont les gars. Tu devras les remercier.

- Et les invités?

- Ils sont partis ce matin. Comme mon père.

- Ah oui, c'est vrai, ton père..."

Il massa lentement l'arête de son nez.

"Énervé?

- Pas qu'un peu. Il fulminait.

- C'est compréhensible."

Il leva les yeux vers moi qui avais du mal à me détendre. Il détourna ensuite la tête, une lueur de tristesse passant comme un éclair dans son regard. Je contournai le bureau et vins l'entourer de mes bras. Assis, sa tête était posée sur mon cœur. Surpris, il ne bougeait pas. Je lui caressai ses cheveux, apaisée.

"Tu n'es pas tout seul."

Lui murmurai-je, posant un léger baiser sur sa tête.

~

Petra était... Difficile à comprendre, des fois. Pourtant, en cet instant, j'avais l'impression qu'elle venait de lire en moi sans que je ne puisse rien lui cacher. Je l'entourai de mes bras à mon tour, voulant être tout contre elle. J'entendais son cœur qui battait, son corps qui vivait, là, juste contre ma joue. Je sentais le souffle de ses mots sur ma tête et fermai les yeux, ne voulant plus qu'entendre et sentir.

"Tu m'as, moi."

Je la laissai continuer. Elle parlait si doucement...

"Tu as aussi ton escouade, ainsi qu'Erwin, Hansi et Mike. Il y a beaucoup de monde autour de toi."

Elle me parlait comme cela alors que la veille à peine j'étais en train de la ridiculiser devant tout le monde. Et au lieu de m'ignorer, de ne plus me parler pendant plusieurs jours, elle avait choisi de me prendre dans ses bras pour me... Réconforter? Ensuite elle s'assit sur mes genou, ma tête sur son épaule.

"Je compte passer encore beaucoup de tes anniversaires à tes côtés, tu ne seras pas seul. Et même si un jour je ne suis plus là, il y aura le reste de l'escouade. Ou Erwin. Ou Hansi. Ou Mike. Bref, il y aura toujours quelqu'un avec toi."

Elle me regarda ensuite et me sourit avec bienveillance.

"Donc pourrais-tu me promettre que cela n'arrivera plus jamais?"

Je hochai la tête et elle posa la sienne sur la mienne, ne me quittant pas des bras.