Chapitre 96

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Mon souffle se fait court et pendant un instant, j'ai du mal à respirer alors que l'air me semble peser une tonne dans mes poumons.

"Il y en a un qui est mort"

Qu'est-ce qu'elle entend par là? Que Royce l'a... supprimé?

Tu sais que c'est une possibilité, me souffle cette petite voix intarissable entre mes deux oreilles. Il a déjà tué, il te l'a dit lui-même.

- Bon, il fait quoi Jace? On va manquer l'étoile, râle Laura, mettant fin au sujet Royce.

- La comète, je souffle encore sonnée par ses révélations.

- Quoi?

- C'est une comète, pas une étoile.

- Ah.

- Je vais chercher Jace, je lâche en essayant de focaliser mon regard sur la fille alors que mes pensées se mettent à fuser dans tous les sens comme des étoiles filantes pour rester dans le thème. J'étais contente de faire ta connaissance.

Je tourne les talons et m'éloigne à grandes enjambées sans même attendre qu'elle me retourne la politesse. Mon réservoir de courtoisie vient soudainement de se vider jusqu'à la dernière goutte comme si ce que je venais d'apprendre me prenait trop d'énergie.

Elle a peut-être tout inventé, me sereine la Lily raisonnable dans mon crâne.

J'espère que c'est le cas mais mon petit doigt me souffle qu'il y avait du vrai dans ce qu'elle a dit. Pourquoi faut-il que les petits doigts aient toujours raison? Et pourquoi diable a-t-il fallu que je rende ce service à Jace? Si je ne l'avais pas écouté, je serais encore en train de rêvasser à propos de la soirée à venir. Au lieu de ça, je me retrouve engluée dans une mare de pensées plus sombres les unes que les autres et les doutes m'assaillent comme une nuée de guêpes.

- Alors? me presse le roux sans remarquer mon air morose quand je me plante à nouveau devant lui, interrompant la discussion quelque peu houleuse qu'il partageait avec Mia.

- Alors ta petite amie ne m'a pas l'air très vive, je marmonne.

- Je m'en fiche de ça. C'est pas ce qu'elle a dans la tête qui m'intéresse.

- Espèce de sale...

- C'est quoi son petit nom, alors? coupe-t-il sans me laisser le temps de trouver une insulte à la hauteur de son incorrection.

Je pince les lèvres.

- C'est Maddie.

- Ah! Je le savais, lâche Jace avec un sourire reconnaissant dans ma direction qui me fait presque culpabiliser.

Presque. Ça lui apprendra à mieux respecter les femmes. Je croise une seconde le regard de Mia. Elle croise le mien et sa mauvaise humeur passagère semble soudain partir en fumée alors qu'elle m'adresse un demi-sourire fier.

- Je te souhaite une agréable soirée avec Maddie la pouffiasse, ricane-t-elle en direction du rouquin. Ou devrais-je dire une agréable soirée dans Maddie la poufiasse.

- Ton intérêt pour ma vie sexuelle devient inquiétant, Barbie noire.

- Arrête, tu vas me faire vomir.

- Ah ouais? C'est pas ce que tu disais quand j'étais à l'intérieur de toi y a quelques jours.

Ça va pas recommencer, si? Hélas, la colombienne est déjà en train d'enchaîner sur une nouvelle pique explicite et les voilà qui recommencent à s'insulter à tout va en se séduisant du regard. S'ils se plaisent tous les deux, je ne comprends pas pourquoi ils n'en profitent pas. Ils ne feraient sûrement pas autant de difficultés s'ils goûtaient à la joie des sentiments non réciproque.

Rude [Sous contrat d'édition chez HACHETTE ROMANS]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant