Always Hate Me [ChangLix]

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sur-ce je vous laisse avec ma petite fiction ChangLix, j'espère qu'elle vous plaira. (pour les connaisseurs c'est dans le même style que mon os du meme ship "my heart is crazy")

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- Un peu plus de profil, jette ton regard vers le ciel, je t'ai dit que tu n'es pas obligé de regarder l'objectif.

Felix s'exécuta en silence, gardant son air sans émotions et sa moue boudeuse, se contentant d'appliquer les directives de son photographe. Il tira encore un peu sur la manche de sa chemise afin de dénuder son épaule et dévoiler sa peau couleur dorée -se teintant vers le caramel au gré du soleil-, se replaça correctement sur ses genoux en cambrant légèrement son dos, de profil à l'objectif.

Le soleil au loin était entrain de disparaître derrière des nuages, ce qui rendrait la belle luminosité acquise quasiment nulle.

Les petits doigts professionnels de son photographe pour la journée activèrent le déclencheur et une série de clichés s'immortalisèrent dans l'appareil.

- Parfait. Tu es parfait Lee Felix.

Le modèle lui fit un petit sourire, ébouriffa sa tignasse brune et enfila un sweat-shirt violet foncé molletonné à même sa peau après avoir retiré et rangé sa belle chemise brodée. Il devait se rendre à la gare et ne surtout pas manquer le dernier train de la journée qui le ramènerait chez lui pour une bonne nuit de sommeil.

Le jeune homme passa également un pantalon noir léger en jean qui moulait parfaitement ses jambes fines et ses courbes gracieuses.

Sa main saisit la bride de son sac dans lequel était ses affaires, l'autre sa planche de skate, enfila ses chaussures et se mit en route. Felix n'avait pas besoin de se soucier de son téléphone pour la simple raison qu'il ne quittait quasiment jamais son sac.

Le brun roulait vite sur sa planche, presque trop vite, un large sourire aux lèvres, trop heureux d'être seul dans la semi-obscurité fraîche de ce début de soirée.

Toute cette liberté qu'il s'offrait était sa source de bonheur, ainsi que poser pour des photographes qui le payaient suffisamment pour subvenir à ses stricts besoins, lui permettant tout de même quelques folies financières. Cependant son métier lui plaisait mais il travaillait à son compte, ne pensait pas pour le moment prendre un manager.

Sa vie était simple, rythmée par des photoshoot, des voyages aux quatre coins de la Terre, l'apprentissage d'innombrables langues, des sorties en skate seul la nuit, le cadet de ses soucis étant de trouver un être à chérir et fonder une famille. Un jeune homme de 21 ans bien décalé des autres, dont les pensées et mode de vie étaient tout particuliers à lui. Felix vivait la plupart du temps au jour le jour, ne prévoyant rien d'autre que ses dates de départs ou rendez-vous professionnels.

Lorsque la gare fut en vue, il ralenti légèrement, constatant qu'il avait encore un peu de temps à l'horloge imposante fixée au mur du bâtiment.

Sa famille ne se souciait plus vraiment de ce que leur fils devenait, du moment qu'il était épanoui et leur envoyait quelques nouvelles de temps en temps, les Lee fonctionnaient comme un nid d'oiseaux, aidant les plus jeunes à vivre jusqu'à ce qu'ils puissent battre de leurs propres ailes. Il ne s'entendait pas très bien avec eux, leurs rapports humains étaient souvent tendus.

De plus il n'avait pas d'amis mais n'en souffrait pas, il ne ressentait pas le besoin d'être accompagné, vivre des expériences à plusieurs, sortir avec une bande, faire des efforts pour entretenir de bonnes relations pour finalement être déçu par le comportement de certains ou blessé de perdre des êtres chers.

Son regard dévia vers un primeur qui vendait des fruits et légumes frais, et Felix sentit son ventre émettre un bruit qui le fit craquer et prendre la direction du petit marché. Il sortit un billet et régla la somme promise pour deux pêches qui lui semblaient mûres et délicieuses à souhait.

Il fourra le sac en papier kraft dans son sac et se remit en route, moins certain d'arriver à temps, mordant dans un des fruits, heureux de sentir le jus sucré envahir ses papilles. Le brun composta son billet en vitesse, puis se dirigea à petites foulées -son skate sous le bras- vers le wagon que ledit billet indiquait. Il demanda poliment à la personne qui s'était assise à sa place de se mettre plus loin, ce qu'elle accepta sans histoire.

Felix s'installa correctement après avoir rangé son sac dans les filets prévus à cet effet et expira longuement, savourant avec délice la fin de sa première pêche. Cette journée lui avait causé un mal de dos incroyable à se cambrer, prendre appui sur ses coudes et plein d'autres angles sensuels, cependant il en gardait un bon souvenir, l'homme qui l'avait photographié avait du talent, restait à voir le résultat final.

Le jeune homme sortit son téléphone et cliqua sur la seule application installée dessus, « notes & mémo », la seule pour laquelle il avait consenti à acheter un de ces appareils mobiles connecté. Et puis sans mentir, c'était beaucoup plus facile de communiquer par messages que par mail avec ses employeurs.

Des centaines de titres y étaient insérés, défilant par ordre alphabétique, de simples to do list, comme des poèmes de sa création ou des petites phrases qu'il retenait de passants dans la rue, de grands hommes ou poètes dans les livres qu'il lisait.

Certains collectionnent des timbres, des voitures ou encore des chaussures mais Felix aimait les phrases qui le marquaient, l'inspiraient, dans lesquelles il se reconnaissait, se sentait concerné.

Sa tête se vida quelques instants et ses doigts fins tapèrent lentement sur les touches du clavier pour former les phrases ; « Pour moi la solitude est une relation amoureuse avec soi-même. Si vous ne vous aimez pas vous-même, vous serez incapables d'aimer correctement, cela sera toujours trop ou pas assez. ».

Ceci fait il referma l'application et mis l'appareil en veille, satisfait. Son regard doux finit par se poser sur le paysage défilant, la carcasse argentée du train filait sur les rails, se rapprochant de la mer, et donc, de chez le jeune homme aux cheveux bruns.

Cette mer qui l'avait tant séduit et envoûté qu'il avait déboursé sans compter pour un petit loft qui donnait directement vue dessus.

L'étendue bleue se balançait doucement sous la brise, les vagues ainsi que la marée léchant avec une délicatesse blanche et mousseuse, le sable brillant.