Always Hate Me [ChangLix]

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Ce n'était plus un photoshooting, mais carrément un terrain de jeu qui était offert à Felix. Il pouvait faire les poses qu'il voulait, les expressions faciales, les sourires qu'il souhaitait et même tirer la langue. Le mannequin fit le tour de la fontaine toujours debout sur le rebord et en descendit.

Il adressa un fier sourire à Changbin qui ne put s'empêcher de lui retourner.

Le blond rentra un pied après l'autre dans l'eau tiède, puis dégrafa le premier bouton du col de sa chemise. Le photographe se rapprocha rapidement de lui, munit de ses appareils, pour prendre de beaux clichés, de profil, de dos, le regard tourné vers l'objectif ou penché sur l'eau.

Felix s'assit totalement dans la fontaine et se tourna dos au pilier central, ses genoux ramenés contre son torse tandis ce que ses cheveux se mouillaient de l'eau qui coulait sur eux. Sa tête fut rapidement trempée et il ferma ses yeux avant que le liquide ne les pénètrent.

Son dos se cambra magnifiquement pendant que sa main ramenait ses cheveux blonds vers l'arrière, son visage tendu vers le plafond, les paupières toujours closes. Les dorures dans ses mèches restaient à présent sur ses doigts ou glissaient dans son cou. Changbin ne perdait pas une de ces précieuses seconde, mitraillant de photos son modèle.

Sensuel, sexy, adorable, provoquant et attachant, Felix était tout cela à la fois. Son nez qui se plissait quand il tirait sa langue tel un chaton à l'objectif, ses sourires avec ou sans ses dents apparentes, Changbin aimait ça. Il aimait ce qu'il voyait, ce qui émanait du jeune homme et il était sûr que tout les gens qui rencontraient Felix tombaient lamentablement sous son charme et ses tâches de rousseur.

Une étrange envie que plus personne ne puisse voir le bel Australien à part lui vint parasiter les pensées de Changbin. Non ce n'était pas sain et il n'avait aucune raison de penser ça.

Le photographe se demandait tout de même qu'elle était sa relation personnelle avec Felix. Après leur « - Oh ? Vous faites ce genre de repas uniquement dans le but de conclure un contrat ? Je pense que vous devriez en profiter, en apprendre plus sur la personne en face de vous.

- Bien, commence par me tutoyer, Felix. », ce n'était plus de l'ordre du professionnel si ? Et toutes les conversations qui ont suivi ? Changbin secoua la tête pour éloigner ces pensées. Il pensait vraiment trop, tout le temps, ça le travaillait et l'handicapait réellement.

C'était épuisant physiquement et mentalement, imaginer tout les scénarios possible, les meilleurs comme les pires, réfléchir à mille fois avant de faire quoi que ce soit qui aurait la moindre chance d'être regrettable. Changbin avait toujours été comme ça, cela lui évitait de faire des gaffes, tout autant que ça le bloquait, il était aussi beaucoup plus mature mais tout autant loin de la mentalité des autres de son âge.

Cela l'aidait autant que cela le contraignait et il ne pouvait rien y faire.

Le shooting prit fin, la nuit dehors commençant déjà à s'installer.

Felix fila se changer et Changbin était de nouveau dans ses pensées, attendant le blondinet en regardant ses assistants ranger machinalement tout le matériel. L'Australien le rejoignit une dizaine de minutes plus tard en s'étirant.

« - Je t'invite au restaurant avant de rentrer à l'hôtel ? »

Le photographe sursauta avant de protester.

« - Tu devrais aller te coucher tôt, tu dois être fatigué. Et à cette heure là les restaurants sont fermés. »

Felix constata à sa montre.

« - Effectivement..

- Viens chez moi plutôt, annule l'hôtel.

- Si tu veux. »

Le blond appela directement la réception et n'eut aucune difficultés à annuler sa chambre. En revanche Changbin, lui, avait du mal à retenir son grand sourire satisfait. Il prit la main du mannequin et sortit de l'agence.

Mais il n'avait pas prévu la foule de paparazzis qui guettait le moindre mouvement. Felix regarda Changbin qui accélérait le pas, la mine grave et fermée.

Le plus jeune semblait s'amuser de la situation, n'ayant pas grand-chose à faire d'être pris en photo à son insu étant donné qu'il l'était toute la journée déjà.

Les paparazzis et journalistes restaient loin de sa vie privée et de son domicile et Felix n'avait aucun réseau social, et donc ne voyait jamais la haine ou l'amour, le désir ou l'envie d'inconnus vis-à-vis de lui et son image publique.

L'Australien avait un penchant je-m'en-foutiste, le genre de personne qui ne faisait pas attention à la batterie de son téléphone, les choses auquel il mange, avec un rythme de sommeil différent chaque semaine, répondant un « merci ! » aux insultes dans la rue.

Ce singulier duo héla un taxi et ils se précipitèrent à l'intérieur, éclatèrent de rire devant leurs cheveux en bataille et se remémorant cette petite course, un vrai rire, franc et communicatif.

Felix discuta avec le chauffeur tout le long du trajet, ce dernier totalement envoûté par la voix, l'intelligence d'esprit et de dialogue du blondinet, tout autant que Changbin, qui regardait le plus jeune avec tendresse, entrelaçant leurs doigts de leurs mains qu'ils n'avaient pas lâchées.

Le photographe régla la somme du trajet et remercia le conducteur pendant que Felix sortait du véhicule, regardant la villa devant laquelle ils s'étaient finalement arrêtés.

« - C'est grand. »

Changbin haussa les épaules, amusé de cette remarque et emmena son invité à l'intérieur. Tout deux retirèrent leurs chaussures à l'entrée et le blond alla trouver refuge dans les plaids et oreillers du canapé.

Le noiraud sourit, le trouvant une fois de plus adorable et il fila en cuisine, qui se trouvait dans la même pièce, séparée du salon par un bar par dessus lequel Changbin pouvait garder un œil sur l'Australien.

« - La télécommande de la télé est sous la table basse, Lix. »

Ledit Lix l'attrapa et alluma le téléviseur, tombant directement sur une vieille série américaine qu'il décida de laisser.

Le propriétaire des lieux cuisinait tranquillement un repas simple, une salade composée, son esprit occupé par le bruit de fond du poste télévisé, les rires exagérés, les accents anglais forts et les voix bruyantes résonnant dans sa tête.

Felix avait les yeux qui brillaient de fatigue, et était blottit en boule comme un enfant.