I'm on fire, inside

Partie 2

- Je vous préviens, il n'a pas changé. Il est toujours aussi renfermé et agressif si jamais on l'approche de trop.

- Je ne sais pas encore si je vais lui parler ou non.

- On ne vous force pas à le faire. A vous de voir.

Tom suivait Gustav dans le couloir de l'hôpital. Il écoutait attentivement ce qu'il pouvait lui dire sur Bill. Deux jours étaient passés et il avait bien évidemment pris sur son temps libre pour aller rendre visite à Bill. Il ne savait pas du tout ce que cela allait donner et à vrai dire, il avait un peu peur de ce qui allait suivre.

- C'est l'heure de sa rééducation. Pour son épaule, histoire qu'il garde une bonne mobilité malgré ses greffes. C'est douloureux en plus de cela.

Tom fit une petite grimace. Ce que le brun traversait était vraiment horrible. Ils arrivèrent enfin devant la pièce servant aux kinés, aidant les patients à se rétablir. Pour le moment, Tom resta en dehors de la salle que l'on pouvait voir avec de grandes vitres. Plusieurs patients étaient à l'intérieur. Le pompier chercha le brun durant quelques secondes avant d'enfin tomber sur sa silhouette. Il était installé sur une chaise roulante, toujours le dos courbé et la tête baissée. Quelqu'un lui parlait et il ne réagissait pas. Tom entra en compagnie de Gustav et ils allèrent s'installer un peu plus loin sur un banc, observant la scène. Bill ne bougeait pas, le visage baissé alors que la personne était accroupie devant lui, lui parlant. Sans doute pour essayer de le motiver. Mais il n'y avait aucune réaction de la part du brun. La personne se leva et attrapa doucement le bras droit de Bill et là, ce dernier réagit. Ce fut impressionnant. Il repoussa vivement la personne.

- Lâchez-moi ! Ne me touchez pas je vous l'interdis !

Sa voix se montrait puissante, quoique quelque peu éraillée vu ce qu'il vivait. Il avait du se faire mal au bras puisque c'était celui où son épaule avait subi des opérations de greffe. Cela devait tirer, brûler. Mais aucune grimace de douleur sur son visage. Juste un total rejet. A croire qu'il n'y avait que dans un moment pareil qu'une émotion pouvait traverser son visage. La personne qui s'occupait de lui leva les mains, signe qu'il ne le toucherait plus et s'éloigna pour le laisser se calmer. Le torse de Bill se soulevait rapidement. Son regard balaya rapidement la salle et s'arrêta sur Tom. Le pompier en fut fortement étonné mais ne cilla pas. Cela dura à peine cinq secondes et Bill baissa à nouveau le visage, fixant ses mains, cachant ses joues dont celle qui gardait la trace de cet incendie par ses longs cheveux noirs. La voix de l'interne sortit Tom de ses pensées.

- Voilà ses seules réactions. Il ne supporte pas qu'on s'approche de lui, refuse qu'on le touche. Quand on le prévient pour l'opération, si jamais il doit en subir une, il ne répond pas et se contente de rester allongé sur son lit. Son meilleur ami n'obtient aucune réponse de sa part ou alors le même rejet que vous venez de voir.

- Il en veut à tout le monde ?

- On peut dire ça. Il n'a plus aucune famille. Donc je ne sais pas si vous voir est une bonne idée finalement, en sachant que vous l'avez sauvé lui mais pas son père.

- Son père était déjà mort quand nous sommes arrivés.

- Je le sais. Mais il n'accepte pas la mort de son père.

- Qui l'accepterait ?

Le silence reprit place entre les deux hommes. Le kiné fit un geste à Gustav, lui indiquant qu'il arrêtait la séance avec Bill pour aujourd'hui et qu'il le ramenait dans sa chambre. Gustav acquiesça et se leva en compagnie de Tom pour rejoindre le couloir principal.

- Alors, vous pensez revenir le voir ?

- Le voir je pense que oui. Lui parler...