I'm on fire, inside

Partie 4

Une vibration. Deux. Trois. Tom grogna. Il ouvrit un œil bien que celui-ci eut le plus de mal possible à obéir au tressé. Il fit un effort surhumain pour tendre son bras vers sa table de nuit et attraper son téléphone portable. Il ne vibrait plus. Il grogna à nouveau. Encore plus en voyant l'heure. 2h47. Il avait eu une longue journée de travail et aurait vraiment apprécié de récupérer. Mais quelqu'un en avait décidé autrement. Il soupira et arriva sur le journal d'appel. Bill. Il fronça les sourcils. Jamais le brun n'avait tenté de l'appeler en pleine nuit. Cela faisait trois jours que Bill était dans son nouveau chez lui. Tom était allé le voir une fois, en début de soirée, il y a deux jours. Il avait retrouvé le brun en boule dans un coin de son lit. Il ne s'était pas nourri depuis 24 heures. Il n'était pas allé à son rendez-vous chez le kiné et chez le psy vu ce que le pompier avait entendu sur son répondeur.

Alors Tom avait pris les choses en main et avait fait à manger pour eux deux – des pâtes à la sauce tomate, rien de compliqué en soi. Mais il avait amené le tout sur un plateau sur le lit et Bill avait mangé. Un peu mais il avait mangé. Tom avait allumé la télé pendant qu'ils regardaient un film, il avait effectué les mouvements sur l'épaule du brun qui n'avait pas protesté. A croire qu'il n'y avait qu'avec Tom qu'il acceptait de faire quoi que ce soit, qu'il se raccrochait à lui. Georg avait tout de même prévenu son ami de faire attention, de ne pas être trop accaparé par Bill. Mais le tressé l'avait rassuré. Il appréciait s'occuper de Bill. Il se sentait utile pour quelqu'un en dehors de son travail. De plus, il avait ajouté qu'il voyait du monde. Georg avait levé les yeux au ciel avant de légèrement sourire. Il voyait bien que son ami s'était attaché à son nouveau petit protégé.

Tom était ensuite reparti chez lui, s'assurant que Bill allait bien manger par la suite. Mais il se doutait qu'il allait devoir passer le voir plusieurs fois avant que le brun ne reprenne un rythme plus ou moins normal et surtout autonome. Il sortait de l'hôpital où on lui apportait ses repas quotidiennement, même s'il ne mangeait pas à chaque fois. Sauf que là, Bill venait de l'appeler en pleine nuit. Quelque-chose n'allait pas. Pas du tout même. Pour que Bill fasse le premier pas, c'était que ce n'était pas bon. Tom rappela aussitôt le numéro du brun et se redressa pour s'asseoir sur son lit après avoir allumé sa lampe de chevet. Une sonnerie. Deux.

- Bill ? Bill il se passe quoi !

- Je... Tom...

Un reniflement. Un sanglot. Bill pleurait.

- Bill ! Dis-moi ce qu'il se passe !

- J'ai peur... Je... Le feu il... J'ai...

- J'arrive tout de suite !

Le pompier raccrocha immédiatement et se leva pour enfiler des vêtements en vitesse. Il prit les premiers qu'il trouva, enfila des chaussures et attrapa ses clés de voiture en plus de son portable pour sortir de chez lui et prendre son véhicule pour rejoindre Bill. Une chance pour lui, le brun n'habitait pas très loin. Il se gara devant l'immeuble et se dépêcha de rejoindre le troisième étage où se trouvait le studio de Bill. Il frappa pour indiquer sa venue et ouvrit la porte. Comme l'autre fois, il retrouva le brun dans son lit. Celui-ci était recroquevillé dans un coin contre le mur, ses jambes ramenées contre son corps, ses bras les entourant. Son visage était dans ses genoux. Le téléphone portable était posé devant ses pieds sur la couette. Tom se rapprocha et s'installa sur le lit. Il leva une main et la posa doucement sur l'avant-bras du brun.

- Bill...

Celui-ci sursauta au contact de leurs peaux. Il releva légèrement le visage, gardant celui-ci tout de même baissé. Mais Tom vit les larmes le long de ses joues.

- Hey...

Il essuya sa joue qui ne portait aucune trace de l'incendie. Il savait que Bill aurait un mouvement de recul s'il tentait de toucher l'autre, même si celle-ci était à peine touchée par des cicatrices. Le pompier baissa le visage pour croiser le regard du brun.