I'm on fire, inside

Partie 5

Un hurlement. Un deuxième. Tom se réveilla en sursaut. Il n'hésita pas un instant, sachant parfaitement que cela venait de la chambre de Bill. Il se précipita jusqu'à la chambre de celui-ci, ouvrit la porte et se rapprocha du lit. Bill était en train de pleurer, de crier, de bouger comme s'il se débattait. Tom savait ce qu'il faisait. Un cauchemar. Et vu ses cris...

- Non ! Papa non ! Le feu il... Papa !

Les larmes ruisselaient sur ses joues. On pouvait deviner qu'il repoussait quelque-chose, qu'il se débattait. Tom se rapprocha et fit attention de ne pas se prendre un coup de la part du brun en attrapant tant bien que mal ses poignets. Il força pour l'empêcher de se débattre.

- Bill !

Il tenta de l'appeler plusieurs fois pour le réveiller. Il fallait qu'il se réveille. Bill se débattit encore pendant quelques minutes, criant à son père de faire attention. Mais plus le temps passait, plus le brun calmait ses gestes. Tom ne parlait plus si fort non plus pour se faire entendre. Il s'installa à ses côtés, à genoux, ne lâchant toujours pas ses poignets.

- Bill... Hey Bill... Réveille-toi... T'es en sécurité ici...

Le brun ouvrit d'un coup les yeux, complètement apeuré, cherchant où il se trouvait. Tom plaça son visage face au sien.

- Doucement... Tu es chez moi tu te souviens ? Tu es en sécurité. Il n'y a rien. Tu es dans ton lit et tu as fait un cauchemar.

- Mais mon père il...

Bill avait du mal à parler à cause de ses pleurs. Sa respiration était hachée.

- Je lui disais de partir et... Il ne bougeait pas et les flammes... Le feu...

Tom se contenta de se rapprocher et de le prendre contre lui, de le calmer dans ses bras. Bill avait les yeux grands ouverts, regardant un point fixe, devant lui. Ses larmes ne tarissaient pas. Il tremblait toujours. Le pompier laissa sa main venir caresser le dos de l'androgyne, cherchant à le rassurer au maximum.

- C'est terminé Bill... Il n'y a pas de feu...

- Et je n'ai plus mon père...

Sa voix était éraillée. Sa respiration se calmait peu à peu alors qu'il fixait toujours ce point face à lui. Il était épuisé. Et sans qu'il ne s'en rende réellement compte, il s'endormit peu à peu dans les bras du pompier. Tom n'avait rien répondu à sa dernière phrase. Il n'y avait rien à dire. Son père était mort. Il ne reviendrait plus jamais. Bill en prenait conscience chaque jour qui passait. Il fallait vraiment qu'il fasse son deuil. Tom ne bougeait pas, gardant Bill dans ses bras. Un léger frisson le parcourut. Il n'était vêtu que d'un bas de pyjama. Il regarda l'heure. Ce n'était que le début de la nuit. Il était de service le lendemain. Il avait du mal à se dire qu'il allait laisser Bill seul mais il était rassuré de le laisser chez lui et dès qu'il aurait une heure de libre ou une permission, il rentrerait. Juste pour voir comment il allait.

La journée s'était bien terminée pourtant. Bill avait mangé les plats préparés par le tressé. En petite quantité certes mais il avait tout de même mangé. Ils avaient ensuite regardé un film. Bill ne parlait pas ou à peine. Ses yeux restaient rivés sur la télévision. Mais Tom gardait espoir. Il allait bien finir par lui parler régulièrement et normalement. Seulement, il se doutait que l'androgyne risquerait d'avoir d'autres cauchemars. Ici, il n'avait pas de calmant ou d'antidouleur l'aidant à dormir plus sereinement. Tom sentit le poids du corps du brun contre le sien. Bill dormait. Sa respiration s'était faite plus lente et profonde. Ses doigts vinrent essuyer les joues du brun.