Partie I: Introduction

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PORTEURS

J'sais pas trop par où commencer...

J'vais me décrire je pense d'abord.

J'suis Jonathan, mais on m'appelle Jon', à l'heure ou j'vous parle, là j'ai 16 ans.

J'suis un ado normal, qui penche pour le rock. Ouais, c'est ça. J'suis un rockeur.

J'porte la crête. Et je l'assume.

J'suis brun, yeux bleus. Physiquement, j'me plains pas. J'suis pas l'plus musclé, j'suis pas le plus faible. J'suis pas le plus beau, j'suis pas l'plus moche.

Sinon, coté sport, ben il y en a un que j'aime tout particulièrement.

Le Parkour.

Vous connaissez sûrement les Yamakasis, non ? Ils font du Parkour.

C'est un art, un vrai. C'est l'harmonisation de l'esprit, du corps et de l'environnement.

C'est savoir se déplacer dans un environnement différent à chaque mètre, sans perdre de vitesse, voir en gagner, en utilisant des techniques de saut, d'escalade, et de franchissement d'obstacle.

Et sans me vanter, je suis doué.

Mais sinon, j'ai beau être un singe qui écoute du rock, il y a bien un truc que j'adore.

La culture. Je sais. Ça vous gonfle, vous les jeunes, une bonne partie au moins.

Mais moi, j'aime me cultiver, j'adore ça.

Et il y a un domaine qui m'intéresse tout particulièrement.

L'électricité. L'élément électrique. Je cherche à savoir comment le capturer, comment le créer, comment le... comment le contrôler.

Et j'ai réussi.

J'ai fabriqué, comme prototype, un système dont je suis fier qui se présente sous la forme d'un gant.

Et avec l'évolution technologique, je peux délivrer un courant de 400 000 volts maximum.

Quand j'étais sur un toit de Paname, là ou la délinquance à éclaté depuis 7 ans, et quand j'ai vu cette enflure s'en prendre à une femme, je l'ai rejoins en sautant du toit. Je l'ai regardé, et j'ai allumé mes gants.

Il m'a regardé avec le même regard que ma petite sœur quand je lui faisais peur.

Je lui est dit :

-J'vais t'mettre au courant que ce que c'est que la douleur que tu leur inflige, à ces gens.

Je trouvais cette phrase tellement classe.

Donc je continuais mes exploits, du haut de mes 18 ans. J'allais plus en cours. Pourquoi ? Paname était devenu une merde sans nom. La violence régnait. L'état avait abandonné l'affaire.

Un journal télévisé indépendant était apparu, relatant les exploits d'un individu appelé le Foudroyeur. Je vous laisse deviner qui c'est.
Mais Paname était foutu. Il y avait plus de meurtre et de viol, de braquage chaque jour. Et les familles qui tentaient de s'en protéger mourraient de maladie. De faim. Même moi qui volais la nourriture aux gangsters n'arrivait plus à avoir le ventre plein.

J'ai donc pris un allez simple dans un bateau. Vers une Île du nom de Red.

La désolation. La délinquance. Là-bas, les gosses de 12 piges se baladait avec un 9 millimètres, ou au pire un canif. Chaque famille était armée. Des clans se créeraient. C'était une île sans histoire. Sans but dévoilé à sa création. Mais c'était chez moi.

Pas de président. Pas de démocratie. La seule Loi que tu peux imposer, c'est la tienne. Et si on ne veut pas la respecter. Tu sors les guns.

Je dis ça sans déconner. À 21 piges, j'étais déjà très mûr. Je le savais.

C'est pas un endroit pour n'importe qui. Un gars qui se vente d'avoir vécu l'enfer en ghetto, d'avoir goûté à tout dans sa cité, dès la première nuit à Red, il se pisse dessus. C'est pas le paradis.

Les gens de là-bas appellent ça leur Enfer à eux.

C'est la seul chose qu'ils ont. La seule. Et ils ne laisseront personne leur prendre leur Enfer.

J'ai rencontré un type sur cette île quand même.

C'est mon meilleur ami. Comme un frère. Axel. Un pote féru d'informatique. Et il m'aide dans ma lutte contre la délinquance.

Sur cette île, il y a une centrale hydroélectrique. Les Fondateurs de Red on conçu des canaux qui traverse la ville, la découpant en 5 Secteur. Au centre, la Central. Les canaux sont conçus pour transformer l'eau en rapide. Comment ? L'île est plongée de 10 mètres sous le niveau de la mer. Des murs solides nous protègent d'une inondation. Sauf quelques trous pour laisser passer l'eau, qui s'écoule dans la ville en cône. Le centre étant le point le plus bas. C'est impressionnant à voir.

Je vous parle de la Centrale, car j'y travaille. J'ai pas de Bac ou quoi. Je bosse, il faut que je me fasse de la maille. C'est ça ou je tue pour vivre. C'est dangereux, je bosse à l'entretien de l'eau, car la centrale distribue aussi l'eau potable dans toute l'île. Et l'eau étant particulièrement sale, on utilise des instruments pas forcément cool pour l'environnement. En fait, ils sont radioactifs. Je bosse donc là dedans, et près de mon lieu de travail, il y a un bâtiment sans fenêtres, appelé le Laboratoire. Vu qu'on sait pas ce qui s'y passe, on pense, avec les collègues, qu'ils examinent des échantillons d'eau. Mais pourquoi il se cache alors ?

Bon j'vais pas tourner autour du pot trop longtemps. Ce qui s'y passe, bah un jour, j'ai voulu aller voir. Et puisque j'étais en pause, que je réglais l'intensité de mes gants pour étourdir quelqu'un sans le tuer, j'ai décidé d'aller dans le Laboratoire. Oui, avec les gants. J'suis du genre paranoïaque.

Je suis entré dans le Laboratoire.

J'en suis ressorti différent.


PorteursOù les histoires vivent. Découvrez maintenant