Éprise d'un mafieux

Chapitre 11

June entrouvrit les lèvres pour recueillir le baiser du mafieux. C'était mal, c'était dangereux et pourtant June sentait déjà que son corps ne lui obéissait plus. Il pressa sa bouche sur la sienne écartant ce semblant de douceur pour la remplacer par un besoin impérieux de les capturer. Il pressa ses mains sur son visage pour mieux la maintenir prisonnière. Incapable de réfléchir ni même de résister elle entrouvrit les lèvres un peu plus donnant l'occasion au mafieux d'approfondir son baiser. Très vite, June sentit sa bouche brûler alors qu'il devenait exigeant, impatient.

Mon dieu !

Jamais elle n'avait ressenti une telle sensation. Dans un son rauque, il entremêla sa langue contre la sienne férocement puis s'écarta lentement. Il murmura en russe. Sa voix était rauque, grave, alors qu'elle avait l'impression de planer au-dessus du sol. June ouvrit les yeux pour constater qu'il avait le regard planter dans le sien. Une féroce lueur brulait dans ses yeux bleus.

- Alors tesoro, est-ce que vous le regrettez ? La questionna-t-il en pressant ses pouces sur ses pommettes.

Le cœur battant à la chamade, June sentit des frissons d'excitation la parcourir.

- No...non, murmura-t-elle en se pinçant les lèvres.

Il lui sourit mais cette fois-ci il n'était ni diabolique ni amusé. Il s'agissait d'un sourire sincère voire rassurant. Lentement, il détacha ses mains de son visage et se redressa lentement en exhalant un soupir de satisfaction. Il ressemblait à un guerrier qui venait de recevoir un ultime cadeau pour son sacrifice de mettre sa vie en danger.

Il reprit sa place, les mâchoires constamment serrées. Essayait-il de résister ?

- Vos lèvres ont la douceur que j'avais imaginé, lui dit-il d'une voix gutturale. Elles sont parfaites.

Ce compliment manqua de l'achever.

- C'est...la première fois que...

Perdant le fil de ses propres pensées June s'interrompit le regard perdu sur la nappe immaculée.

- C'est la première fois qu'un homme vous embrasse avec autant de passion hum ?

June cligna des yeux en guise de réponse. Enzo saisit sa coupe de champagne avec l'espoir de réprimer toute envie de l'embrasser à nouveau. Avait-il des regrets ?

Aucun.

Les lèvres de la jeune femme étaient exquises, tremblantes d'incertitudes et au lieu d'affaisser le désir qui pulser dans ses veines, Enzo le sentait augmenter. Il plongea son regard dans le sien et son cœur se serra parce qu'il voyait enfin dans ses beaux yeux une flamme jaillir. La flamme d'une jeune femme qui goûtait à des plaisirs encore méconnus.

- À quoi pensez-vous là tout de suite ?

Elle releva les yeux en faisant battre ses longs cils comme s'il venait de l'extraire de sa torpeur.

- Je pensais à m'enfuir loin de vous pour me protéger de...

- De ce que je vous fais ressentir ? Pourquoi vouloir le fuir alors que ça semble vous transcender cara ?

Elle secoua la tête avec un rire nerveux.

- Parce que j'ai l'impression de ne plus me reconnaître.

- Au contraire vous êtes en train de vous découvrir et c'est ça que vous tentez de fuir, rétorqua-t-il d'une voix posée.

Enzo retint un sourire lorsqu'elle se perdit dans ses propres pensées. Ça lui aurait été tellement plus facile de la mettre dans un hôtel sous protection jusqu'à ce qu'il règle cette affaire, songea-t-il en posant son regard sur ses lèvres qu'il venait d'embrasser. Hélas Enzo ressentait l'étrange besoin de l'avoir tout à lui et de jouer au garde du corps personnel. Sans compter la grande fascination qu'il avait à son égard, Enzo ressentait le besoin de contrôler la situation sur l'ensemble de ses aspects. Pire. Il voulait approfondir le lien étrange qu'il avait noué avec elle. La pureté qu'elle dégageait était comme un trou béant de faisceaux lumineux dans cette obscurité qui constituait son monde.