Éprise d'un mafieux

Chapitre 21

- Comment s'appelle-t-elle ? Lui demanda-t-elle en glissant le gant sur son bras.

Enzo inspira profondément pour réprimer la férocité de son désir. Elle était étendue sur lui, dans la baignoire, les cheveux relevés en chignon, lui exposant sa nuque délicate. Il n'avait jamais pris de bain avec une femme, encore moins à une heure si tardive. Plus étonnant encore, June avait insisté pour qu'il lui raconte ce qu'il avait fait ce soir et qui était sa victime.

- Olga, elle s'appelle Olga.

Elle se redressa en agrippant les rebords de la baignoire pour lui exposer son dos. Elle pivota légèrement pour glisser son beau regard dans le sien.

- Tu viens de la sauver Enzo, tu le sais n'est-ce pas ?

- N'exagérons rien bella, je lui ai donné une chance de partir pour refaire sa vie.

- Mon dieu Enzo, lui dit-elle une lueur agacé dans les yeux. Pourquoi tu refuses de voir ce que tu fais ? Cette femme vivait un véritable enfer et tu l'as sauvé.

- June j'ai ôté la vie à quelqu'un ce soir, si j'avais été normal j'aurais appelé la police.

- Mais tu n'es pas quelqu'un de normal Enzo, en réalité tu aimes faire le bien et le mal.

Enzo la dévisagea sans rien dire. Lui ? Faire le bien ?

- Je suis un monstre June, je ne fais pas le bien.

Enzo se redressa lentement pour prendre son menton entre ses doigts. Sa peau luisait, elle avait de la mousse sur la joue et la regardait timidement.

- Tu te trompes Enzo, sinon tu ne m'aurais pas...

- Parce que je te désirais June, la coupa-t-il en crispant son visage en une expression presque coupable. Si ça avait été une autre femme je n'aurais peut-être pas eu la même compassion.

Elle abaissa les yeux, Enzo lui vola un baiser puis bascula en arrière en couvrant son corps d'un regard possessif. Il s'alluma une cigarette sans cesser de la regarder.

- Tu peux me dire ce que tu veux mais je sais ce que je pense au fond de moi.

Enzo demeura silencieux en tirant sur sa cigarette. Elle semblait déterminée à le croire et lui, n'avait pas l'énergie pour la contrer.

- Qu'est-ce qui diffère entre moi et les autres femmes que tu as côtoyé ? Demanda-t-elle en se penchant pour lui prendre sa cigarette pour ensuite l'écraser dans le cendrier.

- Ce qui diffère c'est que si une autre femme s'était autorisée à faire ce que tu viens de faire je l'aurais mise dehors sur-le-champ.

June posa son regard sur le mafieux étendue dans la baignoire exposant son corps athlétique, bardé de muscles, les bras allongés sur les rebords, la fixant avec cette brûlante lueur dans le regard.

- En revanche, toi, j'ai envie de t'emporter aux portes de la jouissance pour mieux les fermer en guise de punition, reprit-il d'une voix de gorge.

June lui sourit alors qu'il la transperçait du regard.

- Pourquoi ? Osa-t-elle demander en prenant le risque de faire face à un mur.

- Pourquoi quoi ?

- Pourquoi suis-je si différente à tes yeux ?

June ne s'attendait pas à des miracles en posant cette question. À présent il arborait une expression indéchiffrable.