Chapitre 30

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Était-ce un cauchemars ou tout ceci était bien réel ?

Un voile épais comme un brouillard se posa sur ses yeux, l'empêchant d'y voir clair. Les oreilles bourdonnantes, June se laissa glisser contre la portière de la voiture alors que les silhouettes s'activaient autour d'elle comme d'effroyables corbeaux noirs. En levant le regard, elle pouvait distinguer Viktor Anderson qui poussa un hurlement déchirant la nuit noire. June se recula contre la voiture, les mains dans cette poudreuse immaculée et froide avant de sentir deux bras s'emparer de son corps. Un parfum et pas n'importe lequel envahissait déjà ses narines et lorsqu'elle trouva la force de tourner la tête vers lui, June sentit son cœur s'arrêter. Son air sévère, son profil inquiétant, sa mâchoire volontaire. Non elle ne rêvait pas, il s'agissait bien d'Enzo Lazzari en personne. Il se glissa à l'arrière d'une voiture, aboyant des ordres comme il savait très bien le faire.

Il fallait impérativement qu'elle reprenne ses esprits et pour ce faire elle secoua de la tête à plusieurs reprises. Il avait beau être ici, il avait beau l'avoir sauvé June n'oubliait par pour autant la décision qu'il avait prise.

- Tu es qu'une petite idiote June ! Gronda-t-il en lui prenant le visage pour l'obliger à le regarder. À quoi pensais-tu ?

June sentit la colère bouillonner en elle. Un mois, un long et pénible mois venait de s'écouler. Comment osait-il lui parler ainsi ?

- Je pensais à m'amuser, répondit-elle d'une voix sèche en dégageant ses mains de son visage. Maintenant j'aimerais rentrer chez moi s'il te plait.

Le revoir là ici, dans son manteau long et noir avec ses gants en cuir qui dissimulaient ses mains tatouées lui brisait le cœur encore un peu plus. Il avait laissé pousser sa barbe, aiguisant ses traits déjà bien virils. Il fallait qu'elle sorte de cette voiture au plus vite.

- Nous devons parler, avait-il décréter lorsqu'ils furent arrivés devant son immeuble. Estime-toi heureuse que je ne t'ai pas emmené à mon appartement, fit-il sèchement en lui prenant le bras pour la faire sortir de la voiture.

Le cœur battant à la chamade, June fut d'abord tenté de lui résister mais à quoi bon ?

- De quoi veux-tu parler Enzo ? Demanda-t-elle lorsqu'il referma la porte de son appartement sèchement.

Il balaya son appartement rictus aux lèvres. Il emplissait tout l'espace, la rendant de plus en plus nerveuse.

- Je viens de te sauver la vie, encore une fois, déclara-t-il d'une voix rêche. Je mérite un peu plus de respect tu ne crois pas ?

- Ce n'est pas de ma faute si Viktor Anderson...

- Tais-toi June, la coupa-t-il en s'approchant tel un prédateur sur le point de tuer sa proie.

La respiration presque erratique, June s'entoura de ses bras alors qu'il dardait son regard sur elle, les yeux fous de colère.

Sa tenue vestimentaire en était peut-être la cause, songea-t-elle en tirant sur la robe noire que lui avait prêté Johanne.

- Tes collants sont filé, nota-t-il toujours sur le même ton amer.

- Je présume que ce n'est pas pour mes collants que tu es monté jusqu'ici Enzo, pourquoi es-tu ici ? À New-York.

Il prit un air dédaigneux en haussant des épaules.

- Je ne sais pas, je me suis dit qu'il était peut-être temps de parler de ce fabuleux petit mot que tu m'as laissé sur l'oreiller.

Éprise d'un mafieuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant