Nuit D'orage

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Il pleuvait énormément dehors, la pluie fouettait les carreaux de mes fenêtres. Au loin, un éclair fendit le ciel, l'illuminant d'un éclat violacé.
Je compte dans ma tête :
1, 2...

BOOM

Le tonnerre retentit.

"hmm... L'orage est encore loin, mais je reconnais qu'il est puissant" pensais-je à voix haute.

J'ai toujours beaucoup aimé cette ambiance, le contraste entre e froid et l'hostilité du temps extérieur et la chaleur et le confort de ma maison, blottie sous un plaid tout doux, un chocolat chaud (avec de la crème fouettée et des mini chamallows, de préférence) dans les mains.

Cette soirée était agréable, la première depuis longtemps, je ne pensais à rien, je riait devant un film au scénario reproduit des centaines de fois. Du coin de l'œil, je voyais Éli, mon fiancé, posé sur la commode de ma grand mère. Il veille sur notre bébé. Je me suis trouvée à verser une larme. Il est vrai que j'oublie parfois la vérité, c'est si récent et irréel.

Soudain, un nouvel éclair fendit le ciel, suivi à une seconde d'intervalle du tonnerre, puissant, bruyant et un peu effrayant. Je regardais par la porte fenêtre, puis je fut prise de stupeur.

Il y avait devant la fenêtre un enfant. Sous cette pluie battante ? Il devait être trempé et gelé. Le pauvre... Je mis mon film sur pause et je courru lui ouvrir.

Ou plutôt, j'essayais. Je suis tombée lamentablement sur mon tapis, ce qui me fit mal mes mollets, sur lesquels j'avais atterri.

Je les pressait instinctivement, quand ma main droite rencontra le sol à la place de ma peau. Je regardais alors dans la direction. Puis je me souvint. Je me souvint de ce que j'avais refoulé le temps d'une soirée. Je n'ai plus de mollet droit. A la place, du vide, et un pansement un peu en dessous du genoux.

Une nouvelle larme coula sur ma joue tandis que j'attrapais mes béquilles et me dirigeait vers la porte-fenêtre.

L'enfant était toujours là, mais fit un mouvement de recul en me voyant approcher. J'entrouvris la porte et passait ma tête dans l'embrasure, en essayant de ne pas perdre l'équilibre.

"Eh, mon grand, tout va bien ? Que fait tu dehors à une heure pareille ? Tes parents doivent s'inquiéter, tu sais ?"

Pas de réponse. Le garçon ne bougeait pas, les mains jointes dans le dos.

"N'aie pas peur mon grand, je ne peut pas te faire grand chose, tu vois bien" dis-je en montrant ma jambe, ou plutôt ma demie jambe.

Toujours pas de réponse, mais j'entendis un gargouillis sonore, et je jeune garçon bougea un peu, semblant gêné.

"Oh, je vois, tu as faim, c'est ça ? Écoute, on va faire quelque chose. Je vais rentrer et te préparer quelque chose à manger, ensuite, je te le pose ici, dehors. Tu pourras le manger, puis tu seras libre de faire ce que tu veux. Tu pourra partir, mais tu pourras aussi rester ici. Si jamais tu te décide à rentrer, toque à la porte, je viendrai t'ouvrir, d'accord ? "

Je le vis hocher la tête en signe d'approbation. Alors, je fermait la porte, et boitillait vers la cuisine.

J'ai ouvert mon frigo et regardé ce que je pouvais faire au plus vite." des œufs brouillés ? pensais-je, oui, bonne idée " je pris deux œufs, allumait ma plaque de cuisson, et commençait à les faire cuire.

En parallèle, je me dirigeait vers le four, je pris le pain que j'avais fait et laissé à l'intérieur, et j'en coupait un morceau. Je m'approchai de l'évier et pris un grand verre sur l'étagère juste au dessus. J'ouvris mon frigo et en sorti de l'eau, et une tablette de chocolat.

Les œufs étaient cuits. Je les mis dans une assiette, rempli le verre d'eau, cassait deux barres de la tablette de chocolat, pris le pain, et mis tout dans un plateau, puis je me dirigeait dans un équilibre précaire vers la porte fenêtre.

Le garçon était toujours là. Je posait devant lui le plateau et m'eloignait pour le laisser approcher. Il s'avança tout doucement vers le plateau et le regarda, avant de poser ses yeux sur moi puis de nouveau sur le plateau. Maintenant qu'il était plus à la lumière, je voyait dans quel triste état il était.

Ses vêtements étaient sales, déchirés, un peu petits pour lui. Il était couvert de bandages de la tête aux pieds, pleins de terre et -j'eus un frisson en m'en rendant compte- de sang. Ses yeux étaient héterochromes, l'un noir, et l'autre d'un marron doré. Et ses cheveux noirs en bataille lui tombaient sur le visage.

Comprenant qu'il attendait une permission, je l'ai invité du regard à manger. Il s'est donc penché et a pris l'assiette.

Je suis rentrée en attendant qu'il finisse, pour ne pas l'effrayer. Je me suis de nouveau assise dans mon canapé, avec précaution, mes côtés cassées et mon bras entaillé me faisait toujours aussi mal.

Je regardai le jeune garçon. Il me faisait terriblement penser à Éli, quand nous étions plus jeunes, si ce n'est qu'il n'avait pas de bandage.

Cette pensée me fis monter les larmes aux yeux, et je me retournait vers l'urne funéraire d'Éli, et celle de mon bébé. Elles n'avaient pas bougé depuis leur sortie du crématorium, peu de temps après leur mort, le jour où...

Un bruit venant de dehors me sortit de mes pensées. Je regardais de nouveau vers la porte fenêtre. Le garçon était là, juste devant la vitre. Sa main frappa à nouveau dessus.

Toc toc toc

Je me levais dans sa direction.

Assassin ! (Angels of Death fanfiction, (young) Zack X Reader) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant