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Craquant son cou, il déposa son sac dans le couloir, fourbu d'avoir porté ses affaires aussi lourdes et pas mécontent d'enfin arriver chez lui après une journée bien chargée de cours à la fac. Il verrouilla la porte à clé, se lava les mains et se servi d'un grand verre d'eau avant de s'installer confortablement sur le canapé du salon. Il alluma son enceinte, mis la musique en aléatoire et attrapant son téléphone d'une main, il ouvrit ses messages non lus :

Jungkook : C'est toi qui a ma cartouche de Zelda BOTW ? Hyung arrête de voler tous mes jeux

Yoongi : Tu peux m'envoyer le cours de droit des contrats d'aujourd'hui ?

Il soupira devant le dernier, avant de tapoter une réponse rapide. Cette dernière année de licence de droit allait être particulièrement difficile, il craignait de passer les cours sans son meilleur ami, qui malgré ses absences fréquentes dans l'amphithéâtre, était un très bon élève et ils échangeaient souvent leurs idées et leurs devoirs, ce qui les aidaient mutuellement à progresser. Il ne lui restait plus qu'un semestre avant de terminer sa licence, et appréhendait sa poursuite d'études en Master, il devait bientôt envoyer ses dossiers et craignait de ne pas être accepté à son choix principal. L'échéance approchait et il se devait de faire un choix rapidement. De plus, il lui était possible de devoir déménager, selon les réponses des différentes universités, et devrait alors trouver un nouvel appartement. Il se frotta les yeux, fatigué de toute cette réflexion quotidienne, et fit le tour de ses réseaux sociaux, plutôt rapidement d'ailleurs étant donné qu'il n'avait presque aucune notification. 

Le grand brun s'étira avant de se lever, et de sortir son ordinateur de son sac : ses professeurs d'université lui imposait une quantité astronomique de devoirs à rendre et il n'avait pas vraiment le temps de se distraire. Autant le terminer au plus vite, pensa-t-il en lisant le sujet de sa dissertation « le contrôle de légalité en droit administratif ». Il soupira à nouveau.

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Ce n'est que bien plus tard que Seokjin, satisfait de son plan et de sa problématique, arrêta ses recherches et ferma son ordinateur. Ses yeux lui piquaient, il n'avait fait qu'une courte pause pour se préparer à manger (kimchi jeon et trois paquets de fire noodles). Il se leva du canapé, fourbu et se décida à attraper une bière dans le frigo. Il avait bien mérité cette pause, après tant de travail. Il ne sentait pas assez fatigué pour dormir immédiatement.

Il alluma la télévision, sur la chaîne d'informations en continu, et regarda distraitement le programme en jouant avec sa cannette. Ses pensées se tournèrent vers ses études, et notamment ce qu'il allait faire plus tard. Avait-il fait le bon choix en intégrant cette licence de droit et de sciences politiques ? Il n'avait fait que suivre les directives de ses parents, lui étant impossible de choisir seul. C'était là son pire défaut.

Il était indécis sur tout, il hésitait toujours longuement avant de faire un choix, et le vivait en regrettant de ne pas avoir choisi une autre option. Il ne vivait que dans le regret et cela l'angoissait. Il prenait beaucoup sur lui, pour vivre plus sereinement mais cela l'empêchait si souvent d'avancer. Ses parents, bien que compréhensifs sur ce handicap d'autonomie, avaient donc conclu que la meilleure option pour leur fils soit les études de droit. Peut-être que la pluridisciplinarité des matières inspireraient Seokjin à se décider, avaient secrètement espérés ses parents. Et pourtant, trois ans plus tard, il se posait les mêmes questions. Et hésitait toujours.

Il fixa son plafond, se sentant las, et presque mélancolique.

Il n'arrivait pas à mettre de mots sur ses états d'âme. Il se sentait souvent fatigué, seul, incompris. Quand cela lui arrivait, il écrivait. Des pages entières, pour essayer de mettre des mots sur ses sentiments. Cela lui permettait de prendre du recul, de mieux comprendre, et surtout d'éviter de passer à l'acte. Le retour de ses pensées le fit frissonner. Il n'avait jamais eu peur de la mort.

Il avait peur de la douleur, très peur de mourir en souffrant, et il avait si souvent renoncé, pris de remords et de culpabilité, ne sachant comment s'y prendre.

Answer - n.jinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant