Answer - n.jin

12.

Seokjin tapait frénétiquement sur les touches de son ordinateur, dans l'espoir de finir son commentaire d'arrêt au plus vite. Sa journée avait été on ne peut plus longue et pénible. L'échéance des examens et des candidatures de masters approchait : son stress était à son summum. Et pour ne rien arranger, ses cours étaient interminables, ils étaient noyés sous les devoirs à rendre, les professeurs les considéraient comme des stagiaires de cabinet d'avocat et le travail imposé épuisait considérablement la promotion d'étudiants.

Et par dessus tout, Namjoon était parti deux jours plus tôt pour passer son entretien. Bien qu'il s'y attendait grandement, l'agence lui avait accordé une période d'essai, et Seokjin avait cru perdre pieds quand il lui avait annoncé le délai au téléphone : un mois. Un mois à passer loin de l'autre, alors que leur relation étaient toujours ambiguë, après ce moment intime. Ils avaient été incapables de mettre les bons pour définir cet instant, et les discussions qui avaient suivi n'avaient fait que constatée une seule chose : ils étaient perdus.

Néanmoins, cet instant spécial avait perduré, puisqu'ils s'étaient revus et l'idée de s'embrasser à nouveau n'avait pas seulement effleuré leur esprit puisqu'ils avaient recommencé, autant de fois qu'il était possible. Et les deux appréciaient ces moments réconfortants, entre caresses et soupires, qui les rassuraient et les confortaient.

Ainsi, Seokjin se retrouvait donc fatigué, stressé et frustré, condamné à attendre le retour de son ami, amant ? Il éprouvait cependant une inquiétude, concernant son départ : pouvaient-ils se permettre de commencer une relation alors qu'ils allaient déménager ? Les chances qu'ils puissent se retrouver dans la même ville étaient minces, et Seokjin avait cru s'arracher les cheveux en rédigeant ses dernières lettres de motivation. Yoongi l'avait aidé, bien que fort occupé lui aussi, et ils avaient couru après plusieurs de leurs professeurs, pour obtenir des lettres de recommandation qui, selon les dires de Yoongi, ne pouvait que l'aider à augmenter ses chances. Seokjin n'était clairement pas serein, et plus la date approchait, plus il devenait pessimiste. Namjoon tentait tant bien que mal de le rassurer, ce qui n'était pas une mince affaire : il souhaitait tellement voir Seokjin réussir qu'il avait peur de le décevoir en n'étant pas accepté. Il essayait de se donner contenance et de ne pas embêter le plus jeune avec ses histoires, et essayait tant bien que mal de cacher son embarras au cours de leurs appels téléphoniques.

Du côté de Namjoon, tout se passait pour le mieux : cette longue période d'essai lui permettait de rencontrer du monde, des futurs collègues sans doute, et il était ravi de ne plus être entravé dans ses mouvements par un contrat injuste. Il racontait avec enthousiasme à Seokjin l'avancement de ses nouvelles productions, et de l'utilisation de matériel dont il ne disposait pas avant. Et il semblait si épanoui que Seokjin ne pouvait que l'encourager à quitter la ville.

Et c'est avec cette petite amertume qui ne le quittait depuis quelques temps que Seokjin continuait tant bien que mal de poursuivre son travail, alors que ses paupières lourdes l'entrainaient vers le sommeil.

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« - C'est bien Monsieur. Votre analyse était plutôt pertinente, vous avez de bonnes connaissances et votre raisonnement correct. Ayez plus confiance en vous ! Vous avez toutes les qualités requises pour faire un bon avocat. Je vous mets un bon 15, pour les choses à revoir, il manquait un peu plus de réflexion sur les méthodes alternatives mais je suis tout de même satisfait de votre oral. Allez filez, j'ai encore une dizaine d'étudiants à faire passer. Au revoir jeune homme.

- Merci beaucoup, au revoir Monsieur, fit Seokjin la voix tremblante, rassemblant ses affaires avant de sortir de la salle d'examen.

Une fois la porte refermée, il soupira un bon coup, soulagé de la réussite de cet oral, et surtout soulagé d'en avoir enfin fini avec cette matière de procédure pénale. L'esprit encore un peu embrouillé, il se dirigea vers la sortie du bâtiment. Il enleva ses lunettes, se massant les yeux : la nuit avait été courte, et la matinée, stressante. Mais il était venu à bout de ses examens, son dernier semestre était fini et il allait pouvoir se concentrer sur une dernière chose : postuler pour les masters. Il avait du mal à réaliser que ces trois années de licence étaient finalement terminées et que seul le destin allait déterminer où il serait pour les deux prochaines années. Alors qu'il allait sortir de la fac pour rentrer chez lui, une voix l'interpella :