Des fleurs de cerisier et des feuilles mortes,
Dans un ouragan ardent m'emportent,
Vers un très lointain souvenir,
Loin du temps et des saisons.Perdue dans les montagnes, et guidée par les cairns,
Au sommet de ce monde, j'entre dans le nid du tigre.
Je n'y recherche rien, encore moins un félin,
Et pourtant j'y découvre, un beau cheval du vent.Continuant mon chemin, j'arrive dans un verger.
Un tilleul et un chêne, au milieu des pommiers,
Baucis et Philémon, par Zeus récompensés,
Tel l'amour éternel, au milieu de l'espoir.Toujours allant plus bas, un peu par désespoir,
Face à l'immense étendue indomptable et libre,
Je m'assieds méditant, observant les navires,
Partir puis revenir, sans pouvoir s'enfuir.Et soudain, je me réveille au fond des abysses,
Frappée par la beauté, de cette nuit sans lune.
Tant de sérénité, dans ce silence paisible.Un magnifique spectacle de lumière,
Dans une danse frénétique, m'éblouit,
Chantant la douce mélodie inaudible,
D'un bonheur si simple pourtant si mystérieux.Au loin, juste devant moi, un écran d'encre noir,
Et de l'autre côté, mon reflet déformé,
Je le vois, caché, essayant de s'enfuir,
En vain, trop aveuglé par ce voile obscur,
Tel un calamar face à sa propre arme.De sa bouche sortit un mot salvateur,
Répété ensuite par l'écho absent,
Et je compris enfin.