CHAPITRE 11

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NICK HOWARD


- Keith ? il releva ses yeux noirs vers moi, Tu fais quoi, vendredi soir ?

Pourquoi ai-je accepté de sortir ce soir ?

Cette question se répétait dans mon cerveau de manière infinie.

Pourquoi ai-je accepté de sortir ce soir ?

J'étais bloquée, devant mon dressing, face au choix d'une tenue pour la soirée. Pas de petit débardeur, nous allions voir un match de football américain, il y aura du vent dans les gradins. Pas de pull, nous allions ensuite à la soirée d'un mec appartenant à l'équipe, que je ne connaissais d'ailleurs ni d'Adam ni d'Ève, les corps en sueur se colleront les uns aux autres.

- Et merde, murmurais-je, réalisant qu'il ne me restait plus qu'une vingtaine de minutes avant que Dixie arrive avec les filles.

Lâchant la serviette qui entourait mon corps frêle, je me dépêche d'attraper ce qui me tombe sous la main, et qui pourrait faire l'affaire. Soit un pantalon en simili cuir, un tee-shirt en col V, et un blaser qui devrait réussir à me porter chaud pendant la durée du match.

- Tu es jolie, ma puce, me sourit ma mère, quelques minutes plus tard.

Je n'avais rien d'exceptionnel, si ce n'est mes cheveux, habituellement ondulés, que j'avais lissés plus tôt dans la journée, ou le trait d'eye-liner qui je venais de dessiner à la va vite.

- Merci.

C'était peut-être trop froid, mais que pourrais-je lui répondre d'autre ? Je n'avais plus l'habitude de recevoir des compliments, tant j'étais restée terrée au fond de la capuche de mon gros sweat.

- Tu penses rentrer vers quelle heure ? Pas que je veuille que tu rentres tôt, je suis contente que tu sortes avec tes amies, c'est juste au cas où.. Que je sache si je dois m'inquiéter ou..

- Je t'enverrais un message vers une heures du mat', même si tu dormiras surement déjà, pour te dire si je dors chez Mads ou si je rentre, d'accord ?

En effet, j'avais été honnête en lui expliquant que je ne connaissais que vaguement la personne qui organisait la soirée. Mais ce qui l'avait convaincu était le fait que ce dernier habite à moins d'un kilomètre de chez mon amie blonde.

- D'accord, me confirma-t-elle.

Depuis ma période antisociale de l'an passé, elle était beaucoup plus ouverte quant aux soirées et autres sorties entre adolescents. Même si je doute qu'elle reste du même avis si un jour les garçons réapparaissent. Quoi qu'elle n'aurait pas tellement de soucis à se faire, puisqu'ils m'évitaient comme si j'étais la peste en personne.

La vibration émanant de mon portable, au creux de ma main, m'interpella. Une once de courage gagna mon corps, quand je lu le message provenant de Dixie. Elles étaient arrivées.

- Mes copines sont là, prévins-je ma génitrice, bonne nuit.

- Passes une bonne soirée, et au moindre soucis tu m'appelles !

Je perçu quelques autres mots étouffés, mais j'étais déjà trop loin pour les entendre. Son côté sur-protecteur pouvait facilement devenir insupportable, mais je ne pouvais lui en tenir rigueur. Chaque parent aurait peur pour son enfant, quand l'une des amies de celui-ci s'est fait assassiner.

Ne pas penser à Addison.

Ne pas penser à Addison.

Penser à passer une bonne soirée.

SHYNESS 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant