Tout le monde connaît l'histoire de la Méchante Reine, sa malédiction et ce que cela a impliqué pour tous les personnages de contes de fées et d'histoires que nous connaissons. Une nouvelle ville. Un cycle perpétuel. Une amnésie totale. Un sauve...
Deux silhouettes se découpaient dans l'immense terrain d'herbe verte. L'une d'elle était vêtue d'une cape à capuche bleu nuit la couvrant entièrement et avait un bâton étrange à la main, l'autre était un jeune homme dans la vingtaine portant un chapeau à plume, de hautes bottes, une chemise blanche, un pantalon brun et une cape assortie attachée par une broche représentant un blason décoré d'une fleur de lys, une épée pendait à son côté. Le personnage au sexe inconnu scrutait la forêt avec intensité. Alors que lui était d'une immobilité parfaite, son compagnon dandinait d'un pied à l'autre, visiblement impatient. « Et maintenant, on est censés faire quoi ? » demanda-t-il. Son ami mit son doigt devant la bouche, l'intimant à se taire. Le jeune homme réprima un grognement et pour passer le temps, commença à tonitruer sa broche. Il ne savait pas trop pourquoi il la gardait encore. Peut-être pour se rappeler son rêve de jeunesse qu'il avait réalisé mais qui s'était révélé bien plus compliqué qu'il ne le croyait ? Il émit un petit rire. Lui qui avait souhaité avoir une autre vie que ceux de son espèce, jamais il n'aurait cru qu'il en aurait vécu autant. « Mais que font-ils ? s'exclama soudain son compagnon que, par sa voix, l'on devinait être une femme. - Cela en devient inquiétant... avoua le jeune homme. Je vais faire un tour des environs. » Alors qu'il faisait un pas, son amie lui prit le bras d'une poigne de fer et le ramena vers elle. « Je viens avec toi. » dit-elle. Il secoua la tête. « Non, tu sais très bien que tu dois rester ici. - C'est dangereux ! - Ne t'en fait pas. Après tous ce que l'on a vécu, je ne vois pas ce qui pourrait arriver de pire. » Après un moment d'hésitation, la femme à la cape bleue nuit, lui lâcha le bras et revint à sa contemplation de la forêt.
Pendant que son compagnon faisait sa ronde, d'apparence immobile, les pensées de la jeune femme s'entrechoquaient pourtant dans sa tête, en proie à un mélange de stress, de colère et culpabilité. « Quand je pense que Regina va lancer ce sort sur tous ces innocents uniquement pour se venger de Blanche-Neige ! » Les autres habitants de la Forêt Enchantée appelait la dénommée Regina « La Méchante Reine », cependant, la jeune femme n'utilisait jamais son surnom, elle n'aimait pas ces appellations si étiquetées. « J'espère que Rumple a raison, qu'Emma sera bien la Sauveuse... Que je ne me suis pas trompée de personne... Pourquoi n'ai-je pas empêché cela ? » Même si elle ne voulait pas l'admettre, elle connaissait la réponse et cette réponse était Baelfire. Alors qu'elle allait replonger dans ses souvenirs, un mouvement parmi les arbres retint son attention. Leurs feuilles s'agitaient en un rythme précis. C'était le signal. « Merci. » dit-elle à la forêt par télépathie. Elle se retourna mais aucun signe de son compagnon. « Puss ! Reviens ! lui ordonna-t-elle par le même procédé. - Il ne sont toujours pas là ! - Il faut que tu reviennes. Maintenant ! » Un silence s'en suivit dans la tête de la jeune femme. Elle savait bien à quoi il pensait... ou plutôt à qui. Finalement la voix de son ami résonna à nouveau. « J'arrive Mysti. » Elle fit un demi-sourire. Là-bas, mieux valait qu'ils n'utilisent pas ces surnoms s'ils ne voulaient pas se faire repérer. Comme à l'accoutumée, son ami revint à ses côtés aussi silencieux qu'un chat. « Que faisons-nous ? Ils ne sont toujours pas là, demanda-t-il. - Il faut commencer, nous n'avons plus le temps. » Un nuage de fumée violette et verte commençait déjà à poindre au-dessus des arbres. Le jeune homme sentait la culpabilité le ronger, il ne voulait pas les abandonner... l'abandonner. Puis, il soupira et à contrecœur, sortit trois parchemins de sous sa cape. Ils les avaient encore étudiés à l'aube pour être sûrs de ne pas attirer les soupçons une fois dans l'autre monde. Le jeune homme les tendit à son amie. Malgré quelques réticences, elle fit jaillir une flamme de sa paume et bientôt, il ne restait de ces parchemins que des cendres. Elle non plus n'avait pas envie d'abandonner les autres, mais ils ne savaient pas ce qui les attendrait là-bas et mieux valait que quelqu'un garde la mémoire. Il ne fallait que les sentiments s'en mêle. Aussi n'en teint-elle pas compte, ce qu'elle faisait presque toujours. Ensuite, la jeune femme planta son bâton étrange dans le sol d'un geste ferme. Elle ferma les yeux et attendit que son compagnon pose la main sur le bâton. « Je te retrouverai Baelfire ! Je te le promet ! » Sur ses paroles silencieuse, elle entra dans une sorte de transe. Tandis, qu'une bulle se refermait sur les deux amis, elle prononçait cette incantation : « Ô Grands Esprits des Eaux ! Vous qui êtes gardiens de la mémoire ! Faites nous grâce de vos pouvoir ancestraux, Que nous puissions toujours y croire !
Tel le bleu, nous garderons espoir. Nous ne serons qu'à moitié touchés par ce fléau Lancé et épris par une houle de désespoir, Comme les vagues vous caressant le dos. »
La pluie s'abattit soudain sur la tête des deux amis. Surpris, le jeune homme releva la tête vers l'unique nuage se trouvant au-dessus d'eux, tandis que son amie n'en fut pas le moins du monde dérangée et continuait sa tirade. « Memoriae nobis faciunt quod sumus. Memoriae nobis faciunt quod sumus ! MEMORIAE NOBIS FACIUNT QUOD SUMUS ! » cria-t-elle de plus en plus fort. Son compagnon entendit des bruits dans la forêt, puis un appel de détresse qui lui glaça le sang. Il avait reconnu sa voix. « Ce sont eux ! » songea-t-il. Ils étaient en danger et donc elle était en danger. Sans hésiter, il lâcha le bâton, la bulle ne l'entoura plus. Son amie, trop concentrée, ne remarqua rien. Un nouveau hurlement déchirant se fit entendre qui lui brisa le cœur. Le jeune homme courut dans la forêt de sa vitesse surhumaine. Le nuage violet se rapprochait dangereusement. Mais peu lui importait, il fallait absolument qu'ils les aident avant que le nuage s'abatte sur eux. Il courut de toute ses forces vers la forêt, le nuage s'approchant de plus en plus. Il accéléra à son maximum mais il était déjà trop tard, le nuage l'engloutit. « Memoriae nobis faciunt quod sumus. »
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