Storybrooke, 30 septembre 2011« Emma... répéta Constance.
- Alors, ça y est toi aussi tu vas te mettre à répéter ce nom comme l'homme effrayant de mon rêve ? »
Surprise, la jeune femme se retourna pour découvrir Alex sur le seuil de la porte. Il semblait inquiet. Son amie lui fit un sourire rassurant et rangea en vitesse son calendrier improvisé dans le tiroir de sa commode.
« J'espère que je suis moins effrayante que lui alors ! plaisanta-t-elle en rejoignant son colocataire.
- Eh bien, ça dépend, dit-il avec une mine soucieuse.
- Que veux-tu dire ? fit semblant de s'étonner la jeune femme.
- La façon dont tu as eu de m'arracher la boîte de médicaments et puis, la vitesse à laquelle tu es partie avec dans ta chambre m'ont fait franchement peur ! Tu ne te comportes jamais comme ça d'habitude. Alors, je suis monté et je t'ai découverte à genoux devant une feuille de papier en train de répéter « Emma » comme le fou de mon rêve. Qu'est-ce qui t'arrive ? »
Constance s'en voulait de lui cacher toute la vérité mais c'était pour son bien. Alors, étant bonne comédienne, elle secoua la tête en fronçant les sourcils tout en ayant un sourire amusé.
« Je sais pas ce que tu as Alex mais je crois que les médicaments ont dû te faire exagérer les choses. Voilà pourquoi je les ai pris et les ai cachés, c'est tout. »
Alexandre le regardait d'un air non-convaincu. Constance le prit par la bras.
« Viens, on va aller manger ce que tu as préparé. Je ne sais pas ce que c'est mais ça sentait très bon. »
Alors que sa colocataire l'emportait vers la sortie, Alex se dégagea et courut jusqu'à la commode. Constance essaya de l'en empêcher mais il avait déjà pris la feuille qu'elle avait caché à son arrivée. Il se mit à la lire et la jeune femme le laissa faire, elle savait par expérience que plus on essayait de cacher quelque chose à une personne, plus elle tenterait de la lire.
Alex lui agita la feuille sur le nez.
« Qu'est-ce que c'est que ça ? On dirait le comptage de jours d'un prisonnier ! »
Constance lui reprit la feuille et la rangea calmement à sa place. Il était encore trop tôt pour tout lui expliquer. Elle détestait mentir mais il le fallait. Elle fit un sourire empreint de nostalgie.
« Non, c'est le nombre de points au petit bonhomme pendu. »
Alex fonça les sourcils.
« Qu.. Quoi ?
- Quand tu as dit le nom d'Emma. J'ai repensé à une amie d'enfance qui s'appelait Emma. On s'amusait beaucoup ensemble et on faisait souvent des pendus. Je me suis alors demandée si j'avais gardé la feuille sur laquelle on avait noté nos points. »
Ensuite, la jeune femme le fixa, yeux dans les yeux. Elle savait que tout le monde finissait par baisser le yeux quand elle faisait ça. Alex secoua la tête.
« Arrête, ça ne marche pas avec moi. Je sais que tu me caches quelque chose. »
Il déposa ses mains sur ses épaules et la regarda avec ses yeux sombres emplis de tendresse.
« Je t'ai parlé de mes rêves. Alors, dis-moi ce qui se passe Coco. »
La jeune femme soupira. Cette situation la mettait tellement mal à l'aise.
« Oui, c'est vrai... Je te cache des choses Alex, mais c'est pour ton bien. »
Le jeune homme la secoua un peu pour qu'il ait toute son attention.
« Justement, tu m'as dit que je ne devais rien te cacher pour ton bien. Fais la même chose avec moi. Qu'est-ce qui se passe ?
- C'est compliqué Alex. Je ne peux pas t'en parler maintenant, c'est trop tôt. Mais je te promets que tu sauras tout dans quelques jours. En attendant, allons manger, passons une journée normale, faisons comme si tu n'avais pas rêvé et comme si je n'avais rien fait d'étrange, d'accord ? »
Alex réfléchit un moment. Il semblait fortement hésiter. Finalement, il relâcha les épaules de sa colocataire et lâcha un « OK. ». Elle lui sourit et ils partirent dans la cuisine afin de déguster les crêpes qu'il avait préparé plus tôt.Constance se sentait vraiment mal. Elle n'aimait vraiment pas cette situation. Elle aurait pu tout lui raconter mais il était fort probable qu'il ne la croirait pas et surtout, elle voulait le protéger un maximum de Regina. Le maire devait soupçonner Alexandre de quelque chose. Même si elle ne savait pas qu'il recouvrait petit à petit la mémoire, elle devait se douter qu'il était en train de se passer quelque chose d'anormal. Tant qu'il en saurait le moins possible, Regina n'avait aucune raison de lui faire du mal. Or, si Constance lui racontait tout maintenant, il risquerait de ne pas la prendre au sérieux et des informations fuiteraient sans doute. Alors, Regina saurait qu'il était au courant et surtout, que l'informateur avait toute sa mémoire et elle ferait une enquête pour savoir qui elle devait éliminer. En l'occurrence, l'informateur était Constance, la personne la plus proche d'Alex et celle que le maire soupçonnerait en premier. La jeune femme attendait donc que son meilleur ami recouvre tout seul la mémoire, dès lors qu'il saurait réellement qui il était, il se ferait immédiatement le plus discret possible auprès de la Méchante Reine.
Alors que les deux amis mangeaient leurs crêpes, Alexandre demanda :
« Au fait, qu'a dit Jefferson ?
- Il viendra samedi prochain.
- Vraiment ? Il a accepté ?!
- Oui... Bon, il est vrai que j'ai dû faire quelque chose en échange. »
Alex haussa les sourcils.
« Quoi donc ?
- Je dois aller parler à quelqu'un... »
Sans trop savoir pourquoi, Constance fuit son regard et son colocataire prit cela pour quelque chose d'opposé à la réalité. Un sourire éclaira son visage.
« Alors c'est pour ça ! »
Son amie tourna la tête vers lui, les sourcils froncés, ne comprenant absolument pas où il voulait en venir.
« C'est pour ça quoi ? » s'étonna-t-elle.
Il eut un petit sourire taquin qui ne disait rien de bon à Constance.
« Allez, avoue, t'es amoureuse ! »
Constance le regarda, éberluée et cligna plusieurs fois des yeux avant que l'information lui monte au cerveau. Dès lors, elle éclata de rire. Rire qu'Alex prit pour de la gêne.
« Alors là ! Tu es tout à fait à côté de la plaque, Alex ! De toute façon, l'amour ce n'est pas pour moi...
- Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi tu as un si grand problème avec l'amour. »
Là-dessus, il enfourna un morceau de crêpe dans sa bouche en attendant que son amie réponde. Constance se laissa aller sur le dossier de sa chaise et soupira. Voilà qu'Alex évoquait le sujet le plus épineux qui soit pour elle. De plus, il n'avait rien avoir avec le marché qu'elle avait conclu avec Jefferson. Elle n'aimait pas parler de ça, l'ancien Alexandre le savait bien et il ne lui aurait jamais posé la question.
« Je n'ai pas un problème avec l'amour... répondit-elle enfin. C'est plutôt l'amour qui a un problème avec moi... »
Alex plissa le nez.
« Ca y est, les phrases incompréhensibles de Constance sont de retour ! »
La jeune femme émit un petit rire avant de s'expliquer :
« Durant toute ma vie, l'amour m'a été enlevé. Mes parents sont morts alors que je n'avais que cinq ans et mon cousin est mort lorsque j'en avais dix-neuf. Lorsque j'ai trouvé un foyer auquel je me suis attaché, il se trouve que le garçon qui y vivait a disparu et son père était certainement la personne qu'il ne fallait surtout pas fréquenter. Malgré tout ce qu'on me disait sur cet homme, c'était mon ami, j'étais persuadée que je pouvais l'aider et j'en ai fait les frais. Mais peu m'importe si c'est une mauvaise personne, c'est la seule figure paternelle que j'ai eu et je l'aiderai quoiqu'il arrive. Quand à l'amour avec un grand A, c'est un peu comme s'il m'était interdit. Je ne pense pas avoir déjà ressenti quelque chose pour quelqu'un en dehors d'une profonde amitié. »
Alexandre la regarda longtemps, sa fourchette toujours en l'air.
« Oh... dit-il. Pourquoi ne me l'avais-tu pas raconté avant ?
- Je te l'ai déjà raconté, Alex. Mais j'ai peut-être légèrement minimisé les choses...
- Légèrement !? Plus que légèrement !? Je ne m'en souviens même pas. »
Constance haussa les épaules et se reprit une crêpe.
« Quoi qu'il en soit la personne à qui je dois parler est... une vieille connaissance. »
Le jeune homme plissa les yeux et tout en se reprenant une crêpe lui aussi, il dit :
« Je persiste à croire que tu es amoureuse !
- Ah oui ? Pourquoi ?
- Parce que c'est mon sixième sens qui me le dit !
- Alors, ton sixième sens est rouillé ! »
Alexandre ne se dérida pas et se mit à chantonner comme un enfant sur sa colocataire soi-disant amoureuse. Constance en était certaine, l'ancien Alex n'aurait jamais fait ça. A croire qu'en plus de la malédiction, Regina l'avait rendu plus enfantin que ce qu'il était.
Agacée, la jeune femme claqua du doigt devant ses yeux pour qu'il s'arrête et l'écoute.
« Alex, la personne à qui je dois parler est Mr Gold. »
Son ami arrêta immédiatement de chanter et fit des yeux ronds.
« Gold ! Le propriétaire de la ville ?! L'antiquaire ?! Ton voisin au musée ?! La personne la plus bizarre et celle qui fait le plus peur de la ville ?! s'alarma-t-il.
- Il n'y a qu'un Mr Gold à Storybrooke, Alex.
- Tu ne vas quand même aller lui parler !
- Si, c'est l'accord que j'ai fait avec Jefferson.
- Mais Jeff est complètement fou de t'envoyer là-bas !
- Fou ? Bien sûr qu'il l'est. » sous-entendit Constance avec un sourire amusé.
Mais Alex ne l'écoutait pas, bien trop occupé à assimiler les informations. Il secoua la tête.
« Je retire ce que j'ai dit, tu n'es pas amoureuse.
- En effet.
- Mais pourquoi tu veux absolument lui parler ? »
Constance se leva, mit son assiette dans le lave-vaisselle, songeant à ce qu'elle pouvait dire à son ami sans lui dire toute la vérité. Elle opta pour une demi-vérité.
« Je connais Mr Gold depuis longtemps mais on s'est comme qui dirait... éloignés. J'aimerais simplement le voir. Je trouve ça triste que l'on se connaisse, que l'on travaille l'un en face de l'autre mais que l'on ne se parle jamais. »
Alexandre se tourna vers son amie et se tordit sur sa chaise pour lui mettre une main sur l'épaule.
« Ecoute, je ne sais pas comment il était avant, mais Mr. Gold est louche, très louche même, si tout le monde a peur de lui ici ce n'est pas pour rien. Alors, excuse-moi, mais le fait que tu ailles le voir me donne franchement la frousse. Je ne veux pas que tu ailles te jeter dans la gueule du loup. »
Constance sourit par la douceur de la voix de son meilleur ami. Elle se tourna vers lui et s'abaissa pour être à sa hauteur.
« Je sais exactement dans quoi je m'embarque et dis-toi que de nous deux, c'est moi qui le connaît le mieux. Je sais exactement de quoi il est capable et je sais très bien que ce n'est pas une bonne personne... Enfin, tout dépend du point de vue... Quoiqu'il en soit, je suis obligée d'y aller.
- Pourquoi !? Tu n'as qu'à dire à Jeff que tu es allé lui parler alors que ce n'est pas le cas. »
La jeune femme secoua la tête.
« Alex, Alex, Alex... s'exaspéra-t-elle. Tu sais très bien que je respecte toujours mes promesses. De plus, j'ai promis quelque chose à Mr Gold et j'ai bien peur de ne pas encore avoir accompli ma mission. »
Alex fronça les sourcils.
« Tu as promis quelque chose à Gold ? »
La jeune femme aux cheveux d'or haussa les épaules.
« Enfin, je l'ai plutôt promis à moi-même mais ça revient au même parce que Gold fait quand même partie de l'équation. »
Alexandre plissa les yeux et scruta son amie de ses yeux noirs.
« Dans quoi tu t'es encore embarquée Aure ? »
Les deux amis employaient toujours leur nom de famille lorsqu'il avaient des points de divergence. Constance lui fit un sourire narquois.
« Dans une mission impossible mon cher Warner. »
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Et voilà la fin de ce nouveau chapitre ! Vous pouvez voir à quoi ressemble plus ou moins la maison de Constance et Alex, bien qu'elle soit à l'orée de la forêt et que l'entrée est composée de graviers beiges. J'espère que vous avez apprécié ce chapitre ! A votre avis, pourquoi Jefferson a demandé à Constance d'aller parler à Gold ? Et qu'a-t-elle bien pu lui promettre ?
Bisous !
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Once Upon a Time - Enchanteresse - Tome 1 : Fleur de Lys
FanficTout le monde connaît l'histoire de la Méchante Reine, sa malédiction et ce que cela a impliqué pour tous les personnages de contes de fées et d'histoires que nous connaissons. Une nouvelle ville. Un cycle perpétuel. Une amnésie totale. Un sauve...