Astéria ferma les yeux en serrant dans sa main le parchemin. Au début, elle avait voulu le jeter au feu croyant encore a une mauvaise blague des griffondors surtout quand il a été livré par une des chouettes de l'école et qu'elle le trouva vide, ce n'est que quand elle l'utilisa comme brouillon et qu'il lui corrigea une partie de sa théorie de transfiguration qu'elle commença vraiment à comprendre sa valeur. Plus le temps passait plus il était devenu le seul réconfort qu'elle avait. Pour apaiser sa culpabilité et sa peur de se faire trahir elle ne disait rien de très intime ne faisant que parler des cours et regardant l'autre personne philosopher, elle avait un doute sur l'identité de son interlocuteur, elle reconnaîtrait n'importe où cette écriture et surtout cette manière douce de lui parler. Curieusement ça ne faisait que l'attacher encore plus au bout de papier. Elle prit alors une plume, la trempa dans l'ancre et se pencha pour écrire :
[A.M] As-tu déjà eu peur de parler avec quelqu'un proche de toi ?
[INCONNU] Quelqu'un comme de ma famille ?
[A.M] De proche.
[INCONNU] Um, ma mère. Et toi ?
[A.M] Pourquoi ta mère ?
[INCONNU] Elle a toujours eu des attentes trop élevées, toujours plus haut, jamais assez bien. Je sais qu'elle m'aime et qu'elle veut que j'atteigne le sommet pour moi, car elle sait que j'en suis capable mais...Et si je n'ai pas envie d'être à ce sommet ? Au fil du temps j'ai compris que c'est une chose naturelle, finalement je n'ai pas peur de lui parler à cause de ses standards trop haut. J'ai peur de briser l'image qu'elle a de moi. On a toujours peur de décevoir notre famille, nos liens avec eux sont des liens présents dès notre naissance on ne choisis pas sa famille. Alors bien sûr, on a peur de les perdre, car ils n'avaient pas eu le choix d'être près de nous, ils étaient un peu obligé de rester. A contrario, nos amis, on les choisit on sait qui va rester car on les a choisis pour ça, ils savent qui nous sommes et comment nous sommes. J'ai un peu fait le deuil de la mère qui m'idolâtrait pour mon intelligence et elle a fait le deuil du fils que j'allais devenir.
Une goutte d'ancre tomba sur le parchemin alors qu'Astoria inspirait en baissant la tête, une image de Narcissa et Lucius dans le jardin entrain de prendre le thé en les regardant elle et Draco se poursuivre sur des balais pour enfant, puis Lucius lui tenant un bras fermement d'une main et de l'autre tenant Draco, un éclat de folie dans l'œil et Narcissa assise plus loin, courbé le teint grisâtre.
[A.M] Jusqu'où iras-tu par amour ta famille ?
[INCONNU] Cela dépend, je sais que je n'irais jamais contre mes principes pour eux. Je ferais de mon mieux pour les protéger, mais si nos idées diffèrent et surtout si je sais que je suis sûr la bonne voix et que eux font fausses routes...On ne peut changer pour ceux qu'on aime, eux-mêmes ne peuvent même pas entendre la voix de la raison pour nous. Plus on est âgé plus les liens familiaux s'étiolent.
[A.M] C'est égotiste, c'est ta famille.
[INCONNU] Ils ne sont pas égoïstes à leur tour de te faire du mal pour leur propre ambition ? Ambition malsaine de suroît ? Tu aurais dû être à Pouffsouffle, tu es beaucoup trop fidèle Astéria.
[A.M] Ne parle pas de ce que tu ne connais pas, Kim.
Lâchant la plume, la blonde froissa le parchemin et le jeta à l'autre bout de son lit. Des larmes lui venaient aux yeux. Elle savait qu'il avait raison mais que pouvait-elle faire, elle essuya ses joues ayant peur que Pansy ne la voie pleurer et panique. Mettant ses pantoufles elle prit au passage sa baguette sur son bureau et enfila sa robe de chambre, jeté alors négligemment sur sa chaise, elle la passa par-dessus le tissu fin de son pyjama en soie de couleur rose et en faisant attention a ne pas faire trop de bruit pour ne pas que sa colocataire l'entende elle ouvrit la porte et sortit. Astéria frissonna dès que l'air glacial de la salle commune lui caressa le corps resserrant sa robe autour d'elle, elle commença à se diriger vers la sortie. Les couloirs sombres ne l'effrayaient même plus comme quand elle était encore en première année, elle connaissait maintenant les vraies ténèbres. Ils habitaient chez elle et en elle, la noirceur de la nuit ne pouvait se comparer aux ténèbres de la haine, de la violence, de la cruauté humaine. Combien de fois avait-elle dû entendre les hurlements de son père et sa mère sous un Crucio ? Combien de fois sa folle de tante le lui avait-t-elle jeté a elle et son frère ? Combien de fois Oncle Severus l'avait-t-il sauvé des griffes Greybek ? C'étaient les vraies ténèbres. Celles de Poudlard étaient devenues son refuge, après que sa propre maison soit devenue une prison, Poudlard était sa maison maintenant, plus jamais elle ne verrait le manoir Malfoy de la même manière. S'arrêtant devant le couloir du septième étage elle fit un aller retour trois fois devant le mur en pensant à son frère, une porte apparut qu'Astéria alla directement ouvrir.
La salle sur demande était éclairée, des affaires y était jeté partout négligemment ou alors empilé les uns sur les autres, entendant du bruit venant du côté gauche Astéria évita deux trois lampes et chaises par terre et trouva son frère entrain de marmonner a l'intérieur de l'armoire :
- Draco ?
Surprit, son jumeau s'écarta de l'armoire et descendit du milieu de la pile d'affaires vers elle :
- Qu'est-ce que tu fais là ?
- On devrait parler Dray.
Astéria essaya de donner à ses paroles une assurance, de rester confiante mais elle n'avait jamais pu simuler devant son frère. Ce dernier soupira ennuyé que sa sœur vienne le déranger alors qu'il essayait de résoudre le casse-tête qu'on lui avait donné pour mission :
- Tu devrais plutôt te concentrer sur un moyen de...
- Tuer notre directeur ? Je le sais et c'est pourquoi je suis là. Regarde toi Draco, regarde moi penses-tu qu'on a les traits de tueurs ? Penses-tu qu'on pourra vraiment faire ce qu'on nous a demandé de sang-froid ? On n'est pas des assassins.
Elle hurlait, épuisée par les longs mois passés à penser a une manière de s'en sortir, inquiète qu'a tout moment une lettre ne lui arrive l'informant de la mort de ses parents. Qu'on les trouve elle et son frère entrain de comploter et qu'ils ne se retrouvent a Azkaban, elle n'osait même pas croiser le regard d'un de ses professeurs par peur qu'ils ne lisent dans son esprit.
- On n'a pas le choix Astéria ! On ne peut pas le laisser tuer nos parents !
- On peut demander l'aide, les sauver d'une autre manière.
Draco ricana avec un accent d'hystérie dans la voix, il s'écarta de la cabine et s'approcha de sa sœur, mettant ses mains sur chacune de ses épaules, il articula distinctement :
- On est des Malfoy, les enfants de Lucius Malfoy le bras droit de Voldemort. Tu crois vraiment qu'on va nous aider juste comme ça ?
- On ne peut pas savoir tant qu'on n'a pas demandé Dray, implorant, elle mit ses mains sur les siennes et les serra, on peut s'en sortir, rester neutre comme la mère de Blaise. Et si j'échoue et qu'il te demande de me tuer, tu le feras ? Ou de tuer mère ?
- On va réussir, tu es juste stressé.
Enervé de la manière dont il lui répondait, comme une enfant faisant un caprice, elle s'éloigna de lui en hurlant au bord des larmes :
- Il est fou Draco ! Il est complètement fou, s'il torture ses disciples comment va-t-il traiter les autres sorciers ? Comment crois-tu qu'il va traiter Blaise et sa mère ? Comment il va traiter Tracy qui est une sang-mêlé ? Que va-t-il faire à Granger !
Tétanisé Draco essaya de garder son masque en place, cependant elle vit bien l'incrédulité et la peur dans ses yeux :
- Quoi ? Se moqua-t-elle sarcastiquement, tu croyais que je n'allais pas remarquer comment tu la regardes ? Ou comment vous vous faufilez tous les deux soudainement ?
Secouant la tête alors que les larmes s'échappaient finalement de ses yeux, elle hoqueta :
- Depuis quand tu me caches des choses ? Pourquoi ni toi ni père ne voulez voir la vérité en face. Potter a dit que le saigneur des ténèbres est un sang-mêlé, c'est ça faire revenir la magie à sa gloire ? Protéger nos traditions de l'oubli ? Se prosterner et subir les pires tortures. Je ne veux pas de ça, je n'ai jamais demandé ça Draco, je veux juste que ma famille soit en sécurité.
Draco souffla faiblement en s'avançant vers elle, il prit sa sœur dans ses bras la serrant :
- Il va nous tuer Draco, supplia-t-elle en fourrant son visage dans le torse de son frère, on va tous mourir sous sa main.
- On va réussir Astéria, on ne peut pas faire autrement. Ils ne nous aideront jamais et tu le sais. Dumbledore nous soupçonne depuis la rentrée d'après Oncle Severus, il aurait pu nous demander ce qui se passe.
Vaincu elle ne put que le serrer en retour. Finalement, il n'y avait même pas de choix à faire. Ils étaient condamnés.
✒ Hey, désolé de ne pas avoir publié la semaine dernière. Ce chapitre est sûrement mon préféré. J'espère que ça va vous plaire aussi.
Kiss, kiss.
A la semaine prochaine 💜
![](https://img.wattpad.com/cover/232375034-288-k323005.jpg)
VOUS LISEZ
Une histoire d'émeraude et de rubis [ HP X BTS ]
Fanfiction"Une aide sera toujours apportée à Poudlard, à ceux qui la demandent." A.D Vraiment ? Ce n'est pas ce qui lui a semblé pourtant. Sixième année d'Harry Potter, qui est toujours aussi obsédé par les complots de la famille Malfoy. Min Yoongi complot...