***
Zuckerberg San Francisco General Hospital
Bureau du chef du service Neurologie.
7 H 00 du matin.
- Anderson !?
La voix ferme du professeur Parker s'abattit sur moi comme un coup de fouet concomitamment au douloureux coup de coude sec que m'assena Jo au bras. Sur le coup, je sursaute en fusillant ma copine du regard, tout en massant l'endroit de son martèlement. Mais aussitôt, je croise son regard avertisseur, je me ressaisis en me rendant compte de mon étourderie. Je plonge profondément dans ma honte en détournant mon attention vers mon maitre de stage. L'expression froide des yeux bleus de celui-ci me déstabilise et bien que la magnifique plastique de son visage ne trahît pas le moindre émoi, je le devine en colère. Je ne peux lui en vouloir au vu de ma dérobade mentale. Mon attitude était décevante, et devant les exigences perfectionnistes du Docteur Parker, je savais que ce comportement était impardonnable. Une divagation en plein milieu de notre réunion matinale était tout simplement inacceptable.
Mon malaise grandit quand je découvre qu'il n'y a pas que ses yeux qui me fixent, mais une belle dizaine de pair qui m'épient, dont certains souhaiteraient plus que tout assister à ma mortification. Mon bourreau, ou celui qui le sera dans les secondes suivantes s'impatiente et dans ma panique je me re concentre sur son apostrophe, le "Anderson !?". Il m'avait interpellé, et semble toujours attendre une réaction de ma part, une réponse, pour marquer la présence de mon esprit.
- Oui !
Heureusement, j'ai parlé. Ma voix sonna calme et posée, mais ma contenance était trompeuse, car au fond de moi, l'inquiétude me serre la gorge, et je prie incessamment " Mon dieu, aide-moi à m'en sortir de cette situation est inextricable.". J'admets mon erreur. J'ai plané en repensant à mon rêve et à mon échange avec oncle Alec. J'ai laissé mon esprit se déconnecter au lieu de me concentrer sur les objectifs journaliers, sujet de notre briefing matinal. Jamais je ne me suis laissée distraite, en cours comme en pratique, et là, je me suis planté royalement. C'était une première dans mon registre de la stagiaire exemplaire et je me promets que ce serait la dernière.Docteur Parker me fixe encore. Impassible, et peut être indécis entre laisser passer cette première gaffe ou me gronder comme il se doit devant toute l'assemblée. Et en parlant des loups, je balade encore une fois mon regard sur eux. Je vois défiler sur le passage le gentil visage de Samuel avec son sourire compatissant, puis celui amusé de cette chipie de Jessy qui assurément se plaira à voir le docteur Parker me chiffonner. Je re sonde mon regard à celui de notre professeur en me demandant si il y a manière à l'apprivoiser silencieusement pour ne pas m'humilier en cette belle matinée qui va inévitablement virer à son contraire. Où me contenter tout bonnement de rester calme et prête à encaisser fièrement en assumant tout simplement mon erreur. Enfin ce ne sera pas la fin du monde. Après rude négociation, interne, entre mon âme sensible et ma dignité accrue, j'opte pour la deuxième option et me fige aux aguets, tout en esquissant un sourire affirmé. Le docteur me fourdoie du regard en une silencieuse réprimande, puis se décide à ma parler :
- Pendant que vous rêvassiez, j'ai demandé si je peux compter sur vous pour recevoir les nouveaux stagiaires et leur faire visiter l'hôpital.
"Oh ! Oui. C'était alors la question que j'ai raté. " et je lui réponds en faisant abstraction de sa remarque en me contenant de répondre à la fameuse question.
- Oui, bien sûr !Bien évidemment, j'accompagne mes dits par un grand sourire pendant que je me répète intérieurement "Dieu merci, je suis sauvée !".
- Ceci dit, vos tâches habituelles sont maintenues et j'attendrai ton rapport en fin de journée.
Que ça ! Je suis prête à faire le ménage du bureau si ça se trouve, du moment qu'il m'épargne une engueulade humiliante" je n'avais pas la force qu'on froisse ma dignité et surtout pas devant mes camarades que certains s'étaient mise en tête que nous étions en compétition pour qui se démarquera meilleur et vu que je suis et pendant les trois années la majorante de la promotion, je me suis tirée la foudre de leur jalousie et parfois la haine de certains. Et dire que nous somme destiné à être les anges guérisseurs sur cette terre, pendant que nous nous entretuons entre nous comme une meute de chien assoifée.
- Bien entendu.
Mon affirmation marqua la fin de notre échange devant les têtes, actuellement ahuris des autres. Ils se demandent certainement, pourquoi le Docteur Parker m'avez épargné alors qu'il avait déjà sermonner plus qu'un, publiquement. Je me joins à eu dans cette interrogation mais ce n'est pas moi qui vais me plaindre. Je me contente de jouir d'être sortie indemne de mon étourderie. Ma tête se penche et mes yeux retrouvent mon calepin en faisant mine d'y noter quelque chose, une tentative pour ignorer les regards.
Puis Docteur Parker re capte nos attentions, en faisant taire les interrogations silencieuses. Nous étions tous debout en formant un demi-cercle autour de lui au milieu de la grande pièce qui lui sert de bureau. Il lui suffit de naviguer son regard sur nos têtes pour que chacun réprime sa curiosité. Il nous domine par son autorité, son charisme ainsi que sa beauté captivante et il sait nous remettre sur les rails. Quand il finit le dispatching des tâches et les consignes qui vont avec, il conclut la réunion sur un :
- Au travail et Bon courage.
Nous nous précepitons en un seul mouvement pour rejoindre la sortie et je m'apprête à mon tour à franchir la porte avec la troupe des futurs médecins quand Docteur Parker m'interpelle.
- Anderson, restez ! Je n'ai pas fini avec vous.
Aîe ! Je m'arrêt nette. Le ton déployé n'était pas du tout rassurant. Etait-ce le moment où il allait me lapider. Je recule pour laisser passer Jo qui se tenait juste derrière moi, tout en lui décrochant un regard de détresse. Celle-ci se contente de me faire une œillade coquine dont je ne comprends pas le sens puis quitte le bureau sur les pas des autres. Certains jubilent d'avance de me voir retenue ainsi, dans de sales draps. Et je reste plantée là quelque moment avant de me décider à me retourner vers lui. Lui qui avait déjà rejoint son grand bureau, et s'y était installé. Actuellement, il me lorgne bizarrement.
Convaincue que j'allais enfin gouter à sa sévérité, à ce caractère dur dont on nous a parlé afin de nous mettre en garde pour que nous surveillons notre conduite devant lui, je prends une profonde respiration et m'apprête à encaisser, en ébauchant un pas vers lui. Et ma surprise fut grande quand celui-ci me dit, de la manière la plus douce et gentille :
- Ferme la porte Am et viens t'asseoir !
VOUS LISEZ
Le revers du révolver
RomanceZuckerberg San Francisco General Hospital est l'hôpital affilié à l'école de médecine de la prestigieuse université de Californie... Mon école. Cela fait presque trois ans, que je passe la quasi-totalité de mes journées, et parfois même mes nuits, d...