2 | it's gonna be alright

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E L I E


Lorsque je rentre chez moi, il est approximativement dix-huit heures trente. Je soupire bruyamment en m'étalant sur mon lit, en repensant aux événements survenus quelques minutes plus tôt. Il est sûr que je ne me souvenais pas précisément d'Outer Banks, mais les regards insistants et les messes-basses ne font en aucun cas partie de mes souvenirs.

J'essaie cependant de ne pas trop y penser, tandis que je cherche de quoi me vêtir pour le dîner de ce soir. Je dois faire bonne impression, d'après les dires de mes parents. Les gens chez qui nous sommes invités sont des personnalités influentes de l'île et les faux pas ne sont pas permis. Après tout, ce sont des Kooks.

- Elie, tu es prête? On y va.

Je me dépêche d'enfiler mes chaussures alors que ma mère m'appelle. Lorsque j'arrive dans l'entrée, je vois mes parents. Ils sont magnifiques, tous les deux vêtus tout de blanc. Je leur souris.

- Et bien, sans le faire exprès, nous sommes tous les trois assortis.

- C'est vrai, rigole mon père. Tu es très jolie dans ta robe, ma chérie.

Je lui embrasse la joue puis, bras dessus, bras dessous, nous nous engouffrons tous les trois dans la voiture de mon père. Je ne comprends pas pourquoi d'ailleurs, puisque les gens chez qui nous nous rendons vivent à seulement trois cent mètres de notre maison. Mais bon, je suppose que la première impression sera meilleure que si nous arrivons à pieds.

Et lorsque je vois la maison se dessiner à travers les arbres, je ne peux m'empêcher de souffler d'admiration. Concrètement, si je ne savais pas que leur famille se compose de cinq personnes, je pourrais croire que des dizaines de gens vivent à l'intérieur, tant elle est grande. Rien qu'à en voir l'aspect extérieur, je me sens mal à l'aise. 

Certes, mes parents n'ont rien à envier aux autres. Ils vivent aisément et ont toujours tout fait pour que je ne manque de rien, seulement ils n'ont jamais ressenti le besoin d'exposer aux yeux du monde leur argent. C'est de cette façon dont j'ai été élevée, profiter de tout sans s'en venter. 

Nous sortons tous les trois de la voiture et un couple nous accueille, un grand sourire accroché à leurs lèvres. La femme est élancée, blonde et très bien habillée. Son mari, je suppose, dont les cheveux sont couleur poivre et sel, est aussi élégant. Tous les deux semblent chaleureux et contents de voir mes parents. 

- Lucy, Andrew, je suis tellement heureuse de vous revoir. 

- Oh Rose, merci beaucoup pour l'invitation. Nous sommes plus que ravis d'être ici. 

Et les embrassades commencent. Ma mère et Rose, mon père et Ward. Et moi... toute seule. Gênée, comme  mon habitude. 

- Rose, tu te souviens d'Elie? dit ma mère en me poussant vers l'avant

- Bien sûr que oui, c'est devenu une très jolie jeune femme. Je suis sûre que Sarah et Rafe se souviennent aussi de toi. 

Et sur ces mots, cette fameuse Rose nous entraîne à l'intérieur. Sarah et Rafe... Ces prénoms me disent vaguement quelque chose, mais impossible de remettre des visages dessus. 

Leur salle à manger est immense, à l'image de leur maison. La décoration est splendide mais tellement épurée qu'on pourrait croire que personne ne vit ici. 

En inspectant les lieux, trois silhouettes font irruption dans l'encadrement de la porte. Une adolescente d'une douzaine d'années, une jeune fille et un garçon, tous les deux ayant approximativement le même âge que moi. C'est fou comme ils ressemblent à leur père. 

paradise on earth | jj maybankOù les histoires vivent. Découvrez maintenant