3 | treat people with kindness

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E L I E 



Après avoir passé toute la matinée à ranger et réarranger ma chambre, je décide enfin de prendre du temps pour moi. Il est quatorze heures quand je termine mon déjeuner tardif, alors que ma mère déballe les derniers cartons de la cuisine. 

- Tu vas faire quoi, aujourd'hui? 

- Je dois passer à la banque, pour signer les derniers papiers de l'entreprise. elle me répond Et toi, chérie? 

- Je vais aller à la plage, pour peindre. J'aimerais en profiter avant que la tempête ne débarque. 

Ma génitrice hoche la tête. L'ouragan est prévu pour demain soir, mais ici, on ne sait jamais à quoi s'attendre. Outer Banks est une presqu'île magnifique au temps radieux la plupart du temps, mais lorsque Mère Nature décide de s'en mêler, c'est une toute autre histoire. 

J'attrape une pomme que je fourre immédiatement dans mon sac et grimpe une dernière fois dans ma chambre pour prendre mon nécessaire de peinture. Acrylique, pinceaux, toile, crayons, tout y est. Et avec le paysage qui s'offrira à moi dans quelques minutes, il est probable que mon oeuvre soit splendide. 

- J'y vais, maman. 

- Fais attention et amuse-toi bien. 

Je lui lance un baiser dans les airs et après un dernier sourire, je ferme la porte et monte sur ma selle de vélo. 

La plage n'est pas très loin, à dix minutes de route, mais je profite tout de même de ces courts instants pour reluquer les rues dans lesquelles je passe. Pour me rendre à la plage sauvage comme tout le monde ici l'appelle, je dois passer par le territoire des Pogues. Evidemment, une autre plage se trouve du côté des Kooks, mais elle est beaucoup moins jolie. 

J'aime le côté inaccessible de la plage sauvage. D'énormes vagues se jettent sur le rivage, ce qui donne un côté film d'action à la chose. J'adore peindre l'océan, à défaut d'aimer y nager. Les grandes profondeurs et moi, une véritable cauchemar. 

Lorsque j'arrive à destination, je dépose mon vélo à côté d'un poteau et accroche ma sangle de sécurité. Des dizaines de surfeurs ont déjà pris possession des vagues et semblent les dompter avec brio. Et tandis que j'enlève mes chaussures pour ne pas avoir du sable à l'intérieur, je sens les petits grains chauds se coller contre ma peau. 

Je souris en continuant mon chemin, et cherche l'endroit parfait pour m'installer. En regardant un peu partout, je repère un coin, à quelques mètres de l'eau, où se trouve un tronc d'arbre. Parfait pour m'y adosser. 

Je sors tout mon nécessaire de peinture de mon sac à dos et dépose tout autour de moi. Les rayons du soleil viennent réchauffer ma peau pendant que je regarde l'horizon. J'aimais voyager, énormément. Mais le simple de fait de pouvoir rester assise ici pendant des heures, sans me soucier de devoir repartir le lendemain me fait du bien. Je peux profiter de l'instant présent. 

- Excuse-moi. 

Je relève les yeux et porte ma main à mon front pour essayer de regarder la personne qui vient de m'adresser la parole, sans que le soleil ne me cache la vue. 

Puis mon coeur rate un battement. Ils sont là, les quatre jeunes du restaurant. Ils sont tous debout, face à moi, les poings sur les hanches. C'est la fille qui m'a adressé ces mots. Sa peau est basanée et ses cheveux bouclés. Elle est vraiment très jolie et son maillot de bain lui va vraiment bien. 

paradise on earth | jj maybankOù les histoires vivent. Découvrez maintenant