Les explications tant attendues

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Elle ferma la porte derrière elle et commença à monter les marches. Pendant une dizaine de secondes, il ne se passa rien quand tout à coup, elle entendit un moteur derrière elle. Elle se tourna après l'avoir reconnu, c'était celui d'un scooter. Ses yeux s'agrandirent, sa bouche s'ouvrit en grand. Elle avait devant elle, son père et sa mère. Ils étaient debout devant un petit scooter en lui faisant un grand sourire. Une larme dévala sa joue. Pour lui montrer l'exemple son père escalada son scooter et fit vrombir le moteur avant de partir en trombe. Il fit un tour du quartier sous l'œil émerveillé de la petite fille qu'étaient Amy à cette époque pendant que la plus grande pleurait toutes les larmes de son corps car elle savait ce qui viendrait plus tard. L'accident se redéroulerait devant ses yeux encore une fois et elle savait que tout cela était sa faute. Son père tourna alors son regard vers elle pour lui faire signe de la rejoindre sur le parking avec son petit scooter inoffensif et un casque. Alors qu'il lui souriait de toutes ses dents une voiture arriva à pleine vitesse sur la petite route de campagne. Amy revécut cette vieille scène au ralenti. Sa mère apeurée criant à son mari de revenir. Son père souriant lui demandant de le rejoindre. Elle, enfant, courant vers son père, la joie collée sur son visage. Et d'un coup, juste un son puis plus rien. Son père au sol, une flaque rougeâtre sous lui. Sa mère courant jusqu'à lui, le téléphone en main. Et elle, petite, perdue, les larmes dévalant ses joues et les pas ralentis. Une vague de tristesse et de culpabilité la traversa. Sa mère prit bientôt la petite fille dans ses bras et la lumière des gyrophares de l'ambulance apparu au loin. Enfin la scène disparut après avoir ravivé toute la culpabilité dans le cœur d'une Amy effondrée au sol. Alors que la jeune fille, le cœur en vrac, essayait de se relever, sa mère apparu devant elle.

- Tu n'es qu'une petite fille incapable ! Tu as tué ton père ! Je ne pourrais jamais vivre avec une petite aussi égoïste !

Elle voulut fuir le regard plein de reproches de sa mère mais derrière elle se trouvait ses amis.

- Jamais je n'aurais cru que tu étais comme ça, tu me dégoûte, fit Tominette.

- Tu es un monstre ! Je plains tes parents de t'avoir comme fille ! cria Astérix.

Alors qu'Amy s'effondrait encore une fois, une main se plaça devant sa tête.

- Ne les écoute pas, dit tendrement Elisa alors que la jeune fille prenait sa main, tu es pire que ça !

Elle la poussa par terre avec un sourire malsain. Sa plus grande peur venait de se réaliser devant ses yeux. Ses amis avaient appris son secret et ne l'acceptait pas comme elle était. Ce couloir était un vrai cauchemar. Elle sentit alors dans sa poche un bout de papier. Elle le sortit. C'était une photo d'elle avec ses parents adoptifs et au dos était écris : "on t'aime fort, tu es la plus forte". Eux l'avait acceptée à sa juste valeur avec ses défauts et ses qualités. La photo lui redonna quelque peu espoir quant à sa place dans ce monde et, même si la culpabilité la rongeait toujours, elle se releva bien décidé à franchir ce couloir qui la faisait tant souffrir.

Ses yeux fixèrent la porte de sortie avec une volonté de fer. Si elle restait trop longtemps dans cet escalier, elle ne pourrait jamais partir. Elle inspira un grand coup.

- C'est parti.

Son pas s'accéléra, au même rythme que sa respiration, son regard toujours planté sur le bois de la porte.

Ses amis revinrent tourner autour d'elle mais elle ne s'en préoccupa pas. Elle oublia tout et ne se concentra que sur la porte qui se rapprochait de secondes en secondes. La belle porte en chêne abîmé par de multiples coups et qui n'avait comme poignée qu'un bout de métal cabossé.

Délire En Cours : Voyage ScolaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant