Chapitre 3

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L'après-midi passa en recherche et espionnage pour repérer l'entrée de l'allée sorcière. Elles firent chou-blanc mais collectionnèrent les fous rires. Notamment, lorsqu'Akatcheta était allé, l'air de rien, dans des toilettes publiques d'hommes, persuadé qu'il y avait, si ce n'est l'entrée principale, une deuxième entrée ici. En effet, elle avait observé que des hommes entraient en grand nombre mais n'en ressortait pas. Elle hésita, mais décida qu'après tant de jours de travail acharné, elle pouvait bien rire un peu. Elle avait donc pris sous son bras une Mayeka blême comme une morte et était rentrée d'un pas conquérant dans les toilettes. Elle s'arrêta devant la porte toisant les hommes qui la regardaient, surpris. Ils affichaient des yeux exorbités, des bouches grandes ouvertes et s'étaient tous stoppé dans leur geste. Bloqué dans l'entrée à cause de tout ce monde agglutiné à l'intérieur, incapable de faire semblant d'aller se laver les mains pour observer où ces hommes disparaissaient au final, ne sachant pas vraiment comment s'y prendre, Aka ressentit soudain une forte gêne. La tête haute et le port droit tout de même, malgré des joues rougissantes au fur et à mesure des secondes et balayant la salle du regard, elle nota tous ces hommes qui faisaient la queue devant les toilettes et pas devant les urinoirs. Elle ne trouva alors rien de mieux que de dire avant de s'enfuir :

« Je vous souhaite un bon travail et un fort soulagement. » Puis elle s'enfuit, traînant une Mayé abasourdit, les yeux ronds fixant sa meilleure amie.

Elles se mirent à courir dans la rue, le diable au corps. Elles s'arrêtèrent dans un coin, légèrement essoufflé pour Aka, le souffle court pour Mayé. Cette dernière dégagea sa main de la poigne de son amie qui passait les mains sur son visage, rouge tomate.

« Mais qu'est-ce qu'il t'a pris, bon sang !

- Je.... Aka mit une main sous son menton, une autre sur ses hanches et réfléchies. J'en sais rien ! » Finit-elle par s'écrier, les yeux ronds de surprises, comme si elle venait de découvrir ce qu'elle avait fait. Les deux femmes éclatèrent alors de rire, se remémorant les têtes embarrassées et étonnées des hommes. En se retournant, frottant ses yeux humides d'avoir trop rit, Akatcheta vit avec horreur le même manège se reproduire dans les toilettes des femmes. Elle se maudit de ne pas les avoir vu avant, et de n'y avoir pas pensé, puis d'un ton rageur mais amusé, tonna :

« Alors la non ! Je dis non ! C'est quoi ces manières ! N'ont-ils aucun sens communs ?! Il est hors de question que je rentre une autre fois dans ma vie dans des toilettes ! Viens Mayé ! Nous allons trouver un endroit plus convenable pour passer ! »

Elle attrapa la main de son amie hilare et la tira à sa suite comme une enfant.

Le reste des jours passa plus calmement. Elles observaient plus et agissaient moins sur un coup de tête. Cette activité remplissait de joie Aka qui avait toujours adoré se poser dans un endroit, et simplement observer. Regarder les personnes se parler, leurs expressions, leurs comportements, regarder la vie qui courrait en tout sens dans ces rues qui semblaient ne jamais désemplir. Elle se sentait bien. Plus calme et sereine que quand elle s'était fait alpaguer et attaquer de toute pars, par les esprits de personnes non-magiques, tuer par ce fou. Elle huma l'air et se tourna vers son amie qui buvait lentement son café. Une semaine et demie s'était passé depuis qu'elles avaient décidé d'arpenter les rues de Londres à la recherche des sorciers. Et cela faisait deux jours qu'elles avaient repéré le Chaudron Baveur. Elles étaient passé presque sans le voir. Le lacet de la botte de Mayeka s'était défait et elle s'était simplement penché pour le nouer. S'arrêtant et observant les alentour distraitement pour attendre son amie, Aka était tombé sur l'enseigne miteuse de ce bar.

« Je crois qu'on a trouvé notre champion. Déclara Mayeka. Cela fait 5 heures que l'homme au manteau gris n'est pas ressorti. Même si c'est un homme porté sur la boisson, je trouve que 5 heures, c'est quand même beaucoup.

La famille RogueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant