La Bague des Gaunt

887 58 3
                                    


Chapitre 15 : La Bague des Gaunt

- Petit, petit, petit...

- Viktor, par Merlin, tais-toi !

- Petit, petit, petit...

- Si je me lève, et que je t'attrape, je réduis ton visage à l'état de bouse de dragon.

- Petit, petit, petit...

- Ok, tu l'auras voulu.

Dexumria regardait avec un flegme légendaire l'altercation entre Viktor et Harry. Le premier agitait un bout de ficelle devant un petit chaton roulé en boule, trouvé quelques heures plus tôt dans une ruelle de l'Allée des Embrumes. Le deuxième essayait tant bien que mal de corriger un gros bac de copie envoyées via hiboux, par ses septièmes années, et qui traitaient de différents sortilèges d'attaques et de défenses. Il n'en était qu'à sa treizième lorsque Viktor avait eu la bonne idée de vouloir embêter le chaton, et par extension, Harry lui-même.

L'elfe regarda donc Harry se lever à une vitesse ahurissante et se jeter sans un mot sur Viktor, qui roula sur le côté pour l'éviter. Le plus jeune envoya son pied en direction du visage du vampire et celui-ci l'intercepta d'une poigne solide. Il eût comme intention de tirer sur la jambe pour déséquilibrer son ami, mais Harry, vif comme l'éclair, avait anticipé l'action de Viktor. Il s'était donc laissé tombé sur le vampire et lui avait plaqué sa main sur le front. Le plus vieux soupira et laissa tomber, sachant très bien que 'main d'Harry sur le front + un état d'agacement proche de la folie = sortilège très vicieux pouvant déformer très gracieusement le visage'. Viktor leva donc les mains en signe de reddition, et Harry se dégagea du vampire. Il jeta un coup d'œil au chaton blanc qui n'avait pas bougé d'une patte, totalement indifférent au pseudo combat qui venait de se dérouler sous ses yeux.

- Il est totalement amorphe, cet animal.

- C'était bien pour ça que j'essayais de le faire réagir avec ma ficelle, mais apparemment, tu n'as pas aimé l'idée.

Un regard noir de la part d'Harry fit glousser Viktor après sa remarque. Il se leva et tendit la main vers le petit félin, qui lui jeta un coup d'œil ennuyé. Le chaton voulut lever une patte toute griffue pour repousser la main intruse, mais décida que cela demandait bien trop d'effort, alors il laissa la main caresser son dos. Et au bout d'un certain moment, il dû avouer que la caresse était agréable. Il se mit donc à ronronner, sous l'œil amusé d'Harry, qui commençait à voir à quel point le petit rescapé était flemmard.

Harry se leva et s'approcha de Dexumria, qui avait fini par prendre un livre au hasard dans leur bibliothèque, et qui lisait sans grand enthousiasme Entretien avec un Vampire. Harry rigola franchement devant le choix de lecture de l'elfe. Celle-ci referma le livre dans un grand 'clap' sonore et fixa Viktor pendant quelques secondes :

- Si l'envie folle te prenait de mordre un petit être de moins de 5 années, l'être en question continuerait-il de grandir ?

Viktor fit la moue et expliqua :

- Absolument pas. Il resterait à son état physique qu'il avait lorsqu'il s'est fait mordre. Son esprit, sa façon de penser, tout cela, par contre, continuerait à grandir. Ce livre, que tu lis, n'est pas un ramassis de conneries. La gamine qui se fait transformer, dedans, ressemble vraiment à ce qu'il pourrait advenir si je mordais un petit. La folie prendrait son corps, forcément, et inévitablement, il mourrait rapidement, au bout de quelques dizaines d'années. Pas beau à voir du tout. D'ailleurs, je n'ai jamais rencontré de petits vampires. On est pas idiots au point de vouloir souffrir inutilement.

Le départ des SombralsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant