Chapitre 4 : recherche

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Kaitla n'arrêtait de se retourner dans son lit. Elle s'inquiétait tellement pour Phil. «J'aurais dû intervenir», ne cessait-elle pas de se reprocher. Elle se sentait infiniment coupable de ce qui était arrivé à son meilleur ami.
Elle se tourna vers Aleckelle. Couchée à côté d'elle, la louve tentait de la rassurer, mais c'était en vain.
Luko était parti depuis une heure, il avait attendu la fin de l'orage pour retourner dans la forêt.

Elle pouvait sûrement encore faire quelque chose, mais quoi? Partir à sa recherche ne servirait à rien si elle ignorait où il se trouvait.

                                                         —-—-—-—

En se réveillant, Kaitla jeta un coup d'œil à Aleckelle, la louve devait être réveillée depuis un bon moment. Bien que la jeune fille n'avait pas de preuve, elle le savait.

Elle regarda furtivement le cadran et referma les yeux, son lit était si douillet et ses paupières si lourdes. Avant qu'elle eût pu se rendormir, les images de la veille lui revinrent. Phil. Comment avait-elle pu le laisser?

Son lit qui lui paraissait tellement agréable devint rapidement inconfortable. Son enlèvement la tourmentait, impossible de trouver une position confortable et encore moins l'esprit tranquille.

Elle finit par se lever, Aleckelle sur ses talons.
En arrivant en bas des marches, elle retrouva ses parents en train de faire des valises. Où pouvaient-ils aller?

— Qu'est-ce que vous faites? demanda l'adolescente.

Après avoir échangé un regard voilé de tristesse avec son père, sa mère prit la parole de sa voix douce, mais par son ton, Kaitla sentait que ce n'était pas une bonne nouvelle.

— Nous sommes désolés, mais il va falloir qu'on parte. Ils ont besoin de nous, si nous voulons garder notre liberté, nous devons nous défendre, mais aussi sauver tous ceux qu'on peut, toutes vies méritent d'être sauvées.

La jeune fille comprit immédiatement: vers le sud ouest du pays, une ville avait été attaquée. Étant médecins, ils devaient aider à soigner les blessés.

— Et vous devez y aller, compléta Kaitla d'une voix monotone.

Qu'est-ce qui pouvait aller plus mal? Comme si elle ne se faisait pas assez un sang d'encre pour Phil. C'était injuste pensa-t-elle.

— Vous partez quand?

— Cet après-midi.

La réponse tomba comme un poids qui venait décharger une couche de langueur et d'amertume.

— Nous sommes désolés, Kaitla, intervint son père. Mais nous n'avons pas le choix. Tu comprends?

Sa voix aux connotations apaisantes calma un peu sa fille qui se contenta d'hocher tristement la tête.

— Pendant combien de temps? finit-elle par dire après un moment de silence.

— Nous l'ignorons.

                                                          —-—-—-—

Kaitla regarda dehors jusqu'à temps que ses parents sortent de son champ de vision.

  La maison semblait plus vide que jamais. Incapable de supporter cette atmosphère plus longtemps, elle sortit.

  Vagabondant dans les rues, elle ressemblait à une âme sans vie. Au village, la vie bourdonnait, mais c'était comme si rien de tout cela n'existait.

Si seulement elle les avait empêchés, Phil serait toujours là. Pourquoi ils l'avaient pris? Son ami avait rien fait, ni rien demandé. C'était sa faute, elle se sentait tellement responsable.

Nature liée -tome 1 - le lien -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant