Nature liée -tome 1 - le lien -

Chapitre 3 : capture

Phil et Kaitla marchaient côte à côte dans la forêt. Ça faisait désormais une semaine qu'elle était liée. Derrière eux, Luko et Aleckelle, tel était le nom de la louve, trottinaient gaiement. Un faucon pourfendait l'air au-dessus d'eux, puis ralentit pour les observer avant de repartir. Phil était habitué de le voir, l'oiseau était visible environ une semaine à chaque mois et cela depuis des années.

L'air était humide, un orage s'annonçait au loin. Dans un peu plus d'une heure, la pluie devrait commencer à tomber. Le Soleil avait commencé sa longue descente vers l'autre côté de la Terre.

Soudain, Aleckelle se figea. Kaitla comprit immédiatement.

— Il y a des personnes qui approchent, et ils ne semblent pas être des nôtres.

Le quatuor s'était immobilisé.

— Des métamorphes, souffla Phil.

— Qu'est-ce qu'ils font par ici?

— Chut et écoute, peut-être qu'ils ne savent pas qu'on est là.

À peine avait-il dit ceci, qu'ils les sentaient venir dans leur direction.

— Cours, ordonna Phil en s'enfonçant dans les bois suivi de Kaitla.

Luko et Aleckelle se tenait à leur côté. Bien qu'agile, le jeune homme était moins rapide que l'adolescente. Celle-ci ralentissait pour l'attendre.

Derrière eux, les métamorphes avançaient à une vitesse inquiétante.  Ils devaient avoir pris leurs forme animal. La confirmation vint rapidement, un lycaon se jeta sur Phil. Lors de la première attaque, il réussit à l'esquiver, mais au deuxième assaut il se retrouva plaqué par terre.

Il jeta un coup à Kaitla, surprise elle n'avait rien fait. Alors qu'elle allait lui venir en aide il lui hurla en se débattant:

— Pars!

À contre coeur, elle tourna les talons. Luko la suivit, il ne faisait pas le poids contre un lycaon. Phil pouvait toujours prétendre de ne pas être lié, ce qui lui permettrait d'utiliser l'effet de surprise.

Dos au sol, il tenta de repousser le chien sauvage. Le canidé l'avait ralenti assez longtemps pour que les autres le rejoignent. Alors que le jeune homme venait de se défaire de sa prise, il tenta vainement de s'enfuir. Après  quelques pas, un ours noir surgit. En moins d'une seconde, Phil se retrouva face contre sol. Le renard est plus reconnu pour sa ruse que sa force et il n'était guère différent de cet animal.

À un instant, il revit sa mère, qui comme lui, était impuissante face à son assaillant. Son ventre se noua doublement à cette pensée.

Se débattre contre l'ours était inutile, mieux valait garder son énergie pour ce qui l'attendait. Les pattes de l'ours appuyant sur son dos lui rendait la respiration plus ardue.

L'ours changea de position. Maintenant, il lui tenait les bras. Phil sentit la pression de l'animal diminuer. Il prenait une forme humaine. Il réussit à le voir du coin de l'oeil. C'était une femme.

Même avec sa taille normale, elle le retenait aussi solidement. Dressée par-dessus lui, elle interpella un autre métamorphe:

— Kio, une corde!

Ce dernier ne semblait guère à sa place. Il sortit d'un sac ce qu'avait quémandée la femme et le lui apporta en fuyant le regard du télévive.

Alors qu'elle ramenait ses bras derrière son dos et qu'elle les attachait, Phil regarda l'autre garçon. À peut prêt de son âge, il avait les cheveux brun clair et des yeux noisette. De taille moyenne, il était plutôt élancé. Enfin, il osa regarder Phil. L'air triste, il semblait désolé pour ce qu'il lui arrivait.