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Sa cigarette se consumait à un rythme aussi lent que sa vie.
Son regard se perdait dans le vide, cherchant inconsciemment cette silhouette à présent familière.
Celle de cet homme, habitant juste en face. Un brun, assez grand, plus que lui, assez mince, moins que lui. Au sourire aussi grand que faux, au regard aussi heureux que menteur.
À la vie se murant dans un mensonge infini, se déroulant au rythme des gouttes de pluie tombantes.
La nicotine traversa son corps une dernière fois, avant que le bâton la portant se retrouve écrasé contre le cendrier de fortune qu'était ce vieux verre usagé.
Une perle d'eau tomba dedans, passant par la fenêtre. Le temps se mit à devenir violent, les hallebardes tombant du ciel à présent.
C'était le moment de fermer la fenêtre, dans ce même instant où la silhouette apparut. Aussi vraie que le mensonge de son expression.
Son visage se leva vers le gris au-dessus de lui, les armes créées d'hydrogène et d'oxygène tombant sur son visage déjà humide.
Sa main se mettait déjà à pousser la porte de verre face à lui, lorsque, du bas où il était, son regard croisa le sien, d'aussi haut qu'il était.

Sans un mot, ils s'étaient toujours compris, dans ce monde solitaire où deux âmes s'aimèrent autant qu'elles s'ignorèrent.



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Juste une histoire courte, un peu mignonne, un peu douce, dans un style expérimental qui me plaît pas mal... et en espérant que ce sera le cas pour vous aussi. 

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Là, où l'on ne m'aime pas.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant