24. Shark

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Comment on s'en est sortis ? C'est simple.

J'ai appelé les flics juste avant d'arriver sur place.

Le temps qu'ils comprennent, ça a mit longtemps, mais au moins ils sont arrivés.

Tiger est mort.

C'était de la légitime défense au vu des coups que Mene'thil et moi avons subis.

La balle ayant été tirée avec l'arme de l'autre enfoiré, on n'aura pas d'emmerdes.

Quand les flics sont arrivés, avec les pompiers, ça a été un peu le bordel et je me souviens de rien.

Je sais juste que la, ça fait je ne sais combien de jours que je suis à l'hôpital.

Un toubib m'a expliqué tant bien que mal que j'ai une fracture de la mâchoire, la bouche éclatée et trois côtes bousillées.

Et que si l'autre enfoiré avait continué de me frapper, il m'aurait pété un poumon.

Pour Mene'thil, elle était en hypothermie, il a fallu la prendre en charge très rapidement....

En même temps, vu le plongeon qu'elle a fait, la température de l'eau, et la température extérieure, ça ne m'étonne pas.

Elle a eu un traumatisme crânien et à été placée sous oxygène.

Elle refusait de respirer entièrement toute seule jusqu'à maintenant...

Bref, on a vraiment failli claquer, mais j'en n'ai rien à foutre.

Il est mort.

Tiger est mort.

Vu que j'étais encore semi conscient quand on m'a posé la question de qui avertir, j'ai bien évidement répondu Nora.

Elle a sauté dans le premier avion et nous a rejoint tout de suite.

Alors, je comprends pas le norvégien, mais je suis à peu près certain qu'on s'est fait insulter sur dix-huit générations.

Le point positif, c'est que j'ai retrouvé ma petite princesse.

Ça a fait du bien à Mene'thil aussi, elle en avait besoin.

J'ai donné aucune nouvelle à mon président, j'ai à peine pu choper mon téléphone quand l'alarme s'est déclenchée, pour lui dire où se trouvait le président des MR.

Maintenant qu'on n'a plus rien à faire ici, on va retourner en Floride.

Puis on avisera.

J'ai reparlé à presque personne, depuis qu'ils sont au courant pour ce qu'il m'est arrivé.

Je sais même pas ce que je ressens. J'ai limite honte en fait.

Je veux pas que les gens aient pitié, et c'est ce que j'ai lu dans le regard de tous mes frères quand les mots ont franchis la barrière de mes lèvres.

Je suis vraiment à deux doigts de demander au prez de me faire nomade.

J'irais pas de ville en ville, ni de chapitre en chapitre, mais au moins je serais libre de faire ce que je veux.

J'ai l'impression de trahir mes frères en ne répondant plus présent et j'aime pas ça. Sauf que je suis pas prêt à reprendre comme avant.

J'essaie de choper un doc à la volée pour savoir quand est-ce que je pourrais rentrer... Parce que selon moi, une semaine à l'hosto c'est déjà suffisant.

J'y ai passé assez de temps après être passé par une fenêtre.

Après maintes et maintes négociations, on m'autorise à sortir si je subis plusieurs examens.

Pareil pour ma copine. Heureusement pour nous, son traumatisme n'était que superficiel.

C'est plus tard dans la journée qu'on rentre à l'hôtel, accompagnés de Nora qui n'arrête pas de déblatérer des choses que je ne comprends pas.

Mene'thil a Amalia dans les bras et les yeux dans le vide. Elle ne parle presque pas sauf pour répondre quand on lui pose une question.

Je passe mon bras autour de ses épaules et lui embrasse la tempe.

- Ça va le faire mon chat, OK ?

Elle hoche la tête.

- On retourne à Oslo prendre le reste de nos affaires puis on rentre.

On prend ce qu'on a laissé à l'hôtel et direction l'aéroport.

Aller, c'est la dernière nuit en Norvège, ensuite ce sera l'avion, puis la maison.

Arrivés chez Nora, la fatigue prend le dessus.

Nous n'avons pas lâché Amalia ne serait-ce qu'une seule petite seconde, mais ça va, on le vit bien.

Elle mordille le pouce de Mene'thil et me regarde avec un air de chipie.

- Elle va faire une connerie, c'est sûr.

- Elle est trop petite pour faire volontairement des conneries.

- Si dans cinq minutes elle fait caca, je t'aurais prévenu.

J'arrive à arracher un sourire à ma fiancée.

J'ai de quoi faire pour qu'elle me regarde avec son air outré, à mourir de rire.

Faut bien que je détende l'atmosphère...

- Tu sais qu'à l'hôpital, ils voulaient te raser la tête, la ou la pierre a tapée...

Ses yeux sont à deux doigts de sortir de leurs orbites.

- Pardon ?!

- Je les ai pas laissé faire hein !

- Mais encore heureux ! C'est dix ans de longueur ça, dit-elle, en me montrant une mèche de cheveux.

Elle est scandalisée.

- De toute façon, le premier qui touche à mes cheveux, je l'atomise. Déjà qu'avec leur désinfectant à la con, on dirait de la paille...

- C'est clair, même moi putain.

- Alors, j'ai un côté de la tête, c'est de la paille, l'autre, c'est du papier de verre.

J'hausse un sourcil.

- La décoloration ça fragilise et assèche énormément le cheveux, même si je fais des soins très régulièrement. Donc même si j'ai arrêté de me décolorer la moitié de la tête pour faire le violet quand je suis tombée enceinte, sous le noir, il reste la fragilité de la déco. Alors si en plus on ajoute leur putain de désinfectant, mes cheveux sont en train d'agoniser la !

Et voilà.

Mene'thil et ses cheveux, c'est une grande histoire d'amour.

Et je la comprends.

Mais du coup, il suffit de la lancer sur le sujet et tous ses soucis sont oubliés pour laisser place à ses soucis capillaires qui lui filent de l'urticaire tant elle déteste ça.

- D'ailleurs, va bientôt falloir te refaire ta couleur à toi.

- Ouais c'est vrai. C'est pour ça que je garde mon bonnet, sinon les gens vont capter que je suis un faux brun.

- Un blond caché... C'est le pire secret de tous les temps, dit-elle en riant.

- Mais ma couleur naturelle est dégueulasse !

- Ouais je confirme !

J'hausse une nouvelle fois les sourcils et la regarde avec des yeux de chien battu.

- Non, d'accord, tu es parfait. Même ton blond foireux que tu caches sous ton noir.

Ah voilà, je préfère.

Je préfère la voir plaisanter et taquine, plutôt que morose et pensive.

Sink The Shark (SDNG Tome 2) Où les histoires vivent. Découvrez maintenant