Sink The Shark (SDNG Tome 2)

16. Shark

- Lingettes nettoyantes.

- C'est bon.

- Crème apaisante.

- C'est bon.

- Savon doux.

- C'est bon.

Cette mauvaise volonté... Elle fait la gueule depuis que son père a pris la petite.

- Qu'est ce qui manque ?

- On va reprendre des couches. Et une crème douce pour le corps.

On fait plus les courses pour le bébé, que pour nous. Bon, en même temps, on a déjà pris tout ce dont on avait besoin. Reste plus qu'à faire les courses pour Amy.

En passant devant les body, Mene'thil éclate en pleurs.

- Eh ! Mon cœur, qu'est-ce qui se passe ?

Je la prends dans mes bras, et elle enfouie sa tête dans mon cou.

- C'était bien quand j'étais enceinte... Au moins, dans mon ventre, elle était tout le temps avec moi.

- Je sais bébé, je sais. Promis on va vite la retrouver.

- Elle me manque.

À moi aussi.

- Aller, on prend ce qui nous manque et  on rentre, d'accord ? Comme ça on va vite chercher bébé.

Elle hoche vivement la tête.

Les courses se finissent en un quart d'heure, passage en caisse et rangement dans la voiture compris.

Finalement, entre temps, on s'est arrêté dans un autre magasin du centre commercial.

Un magasin de musique.

Une guitare me faisait de l'œil depuis un moment, donc il est l'heure de l'ajouter à ma collection déjà bien conséquente.

Mene'thil avait repéré une basse.

Elle ne sait pas du tout en jouer, elle en a jamais touché une, mais elle a envie d'apprendre.

Je suis plutôt très calé en basse, donc ça me dérange pas d'être son professeur particulier...

- Rien à foutre, le jour où on se marie, on se fait un concert à deux.

J'éclate de rire.

- Un concert guitare, basse, sans batterie ni rythmique, ça risque d'être compliqué, mais pourquoi pas.

Elle fait semblant de bouder.

Puis c'est pas comme si on avait décidé de faire nos vœux respectifs en musique.

Super idée nous étant venue quand je m'amusais sur une guitare à faire des reprises acoustiques.

- Vaut mieux pas qu'il y ait d'enfants à votre mariage alors ! Le son de ces deux bijoux est super puissant. Si en plus vous avez une sacré bonne qualité d'ampli, attention les oreilles.

Bon, c'est mort.

- Mon pauvre bébé. Au pire on fait un mariage, toi et moi en pyjama dans la chambre de la petite, ça marche aussi non ?

Elle est con.

- Hors de question. Je t'ai promis ta belle robe de princesse, t'auras ta belle robe de princesse, dis-je en lui embrassant le haut de la tête.

- On peut aller retrouver mon bébé ? Elle me manque...

- Aller viens.

Je paie avec les coordonnées banquaires du club et on part avec nos achats.

- Tu crois qu'elle va bien ?

- Ça doit faire la cent trentième fois que tu demandes Mene'thil. Ils n'auraient rien laissé lui arriver.

J'espère.

J'essaie de me convaincre.

- Puis ils nous auraient appelés.

Bon j'avoue, j'ai peur, vaut mieux que je me bouge.

Dans la voiture on met la musique à fond, chose qu'on ne peut pas faire quand la petite est la, et ça a le mérite de nous décrisper un peu.

Le club se dessine au loin, et notre musique attire tous les regards sur nous. Certains frères commencent même à rigoler dès qu'ils nous aperçoivent...

OK, ça c'est pas bon signe du tout !

Le moteur n'est même pas encore coupé, que Mene'thil rentre dans le club comme une furie.

Je me dépêche de la rejoindre, mais suis intercepté immédiatement après avoir pénétré dans le bâtiment.

- Shark, viens voir au comptoir. Un gars veut te voir.

Hein ?

Je m'exécute et tout se passe trop vite. Beaucoup trop vite.

La scène se déroule comme au ralenti.

Je reconnais la personne qui me fait face, elle s'avance, passe sa main sous sa veste et commence à sortir une arme.

À ce même moment, je suis comme paralysé... Mene'thil arrive et me met Amalia dans les bras sans s'apercevoir de ce qui se déroule juste devant elle.

- Tiens mon chat, ta fille veut son papa.

L'homme percute le sens de cette phrase et du tableau qui se dessine devant lui, et il comprend.

Je le supplie du regard, et son visage se décompose.

Il sort sa main de sous sa veste, sans arme, et continue de nous regarder ma famille et moi pendant quelques secondes avant de se reprendre.

J'hoche imperceptiblement la tête, comme pour le remercier de ne pas avoir fait ce qu'il avait en tête.

Il s'apprête à prendre ses jambes à son cou, avant d'être interpellé par ma fiancée.

Elle vient de comprendre.

- Chick !

Il se ramène et comprend immédiatement.

- Monsieur Victor Abaravich, vous êtes en état d'arrestation pour violation de l'ordonnance restrictive qui vous interdit de vous approcher de la personne de Monsieur Logan Seroyan.

Il sort sa plaque de police, et Victor se décompose encore un peu plus.

- Retour à la case prison.

- Ils vont pas me renfermer pour ça quand même ?

- Ils vont se gêner tiens. Ça, ajouté à la tentative de meurtre d'il y a quelques années, ça commence à faire beaucoup.

- Rajoute une tentative de meurtre à la date d'aujourd'hui, dis-je.

- Quoi ?

- Fouille le. Il a une arme. Il allait la sortir, je peux trouver les vidéo de surveillance.

Comment j'arrive encore à parler ?

C'est simple. La main de Mene'thil dans la mienne m'apporte tout le courage dont j'ai besoins.

Ma fille endormie dans mes bras aussi.

Je dois être sûr d'être en sécurité. Pour elles.

Chick l'embarque, et nos amis se mettent autour de nous.

On va pour partir le plus vite possible, mais ils nous bloquent et attendent des explications que je me refuse à donner.

Le problème, c'est que je ne vais pas avoir le choix, parce que cette histoire vient d'y mêler le club. Ça s'est passé au club, ça a failli être une tuerie, dans l'enceinte du club, avec des membres autour...

Comme tout membre, je vais avoir des comptes à rendre à mon président.

Même si ça ne me plaît pas.

Victor m'a encore baisé en beauté... Jamais il n'arrêtera de me pourrir la vie, c'est clair et net.