Chapitre 8 : Si tu tombes, c'est la chute, si tu chutes, c'est la tombe.

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Camélia se réveilla doucement, la lumière du soleil s'infiltrant petit à petit à travers la fenêtre de sa chambre. Nathanaël avait tenu sa promesse, la jeune femme fut coupée du monde durant toute la semaine, sans qu'elle puisse communiquer avec qui que cela soit, excepté lui. Le soldat se chargeait de la soigner, de la nourrir et cela s'arrêtait là. Même son père n'était pas venu la voir, ni l'Empereur d'ailleurs. 

La blessée avait posé la question à son ami d'enfance, une fois, et il n'avait pas répondu. Comme pour toutes ses tentatives d'interagir avec lui. Nathanaël s'était fermé, son immense carapace bloquant n'importe quelle entrée. La jeune femme avait perdu son ami qu'elle affectionnait tant, d'une façon si brutale qu'elle en était déchirée. 

Tournant le dos à l'astre doré, Camélia tenta de se rendormir, en vain. Et pour cause, c'était le grand jour aujourd'hui. Seuls les rebelles le savaient, ou du moins, c'est ce qu'elle croyait. Ce soir, le spectacle allait commencer, et elle n'avait pas pu entrer en contact avec le Chef pour lui donner le signal qu'il attendait. Aaron lui manquait, Aldaron aussi, étonnement. Le jeune prince avait une petite place en elle, surtout depuis leur combat à trois lors d'un entraînement. Elle avait senti cette petite décharge lorsqu'ils s'étaient touchés les mains. 

Cependant, elle avait comme un sentiment d'incomplet. Il manquait quelqu'un à leur petit groupe... Mais qui ? 


***


Le Démanteleur s'acharnait contre un mannequin en bien mauvais état, déjà. Le jeune tueur frappait, encore et encore, alors qu'elle envahissait son esprit. Aucunes nouvelles depuis une semaine. Sept longs jours sans rien recevoir. Rien du tout. Le message était clair, elle s'était fait attraper. 

Était-elle toujours en vie ? Est-ce qu'on l'avait exécuté ? 

Non, elle était toujours debout, il le savait. La nouvelle de l'exécution de la Faucheuse se serait enflammée sur tout le territoire en un rien de temps.  

-Tu devrais laisser ce bout de bois tranquille, l'humain, conseilla une voix masculine derrière lui. 

Aldaron posa ses mains sur les épaules du jeune homme, et la lueur rouge sang de ses yeux diminua en un rien de temps. 

-Il est dix heures du matin, tu devrais te reposer, continua l'elfe en le tournant face à lui. 

-Je vais très bien, la fée, ça ne sert à rien de me retenir, laisse moi.

Aaron fuyait son regard, et fit mine de s'en aller du terrain d'entraînement, sans vouloir demander son reste. Cependant, son compère n'était pas dupe, et savait pertinemment bien qu'il reviendrait dans quelques minutes. Alors il le suivit, traversant tout le terrain, sous les regards quelque peu indiscrets de certaines recrues venues s'échauffer pour l'événement de ce soir.

Le secret de la relation qu'entretenaient le Démanteleur et la Faucheuse n'en était un pour personne. Malgré tout, quelques chuchotements naissants se posaient des questions concernant la soi disant amitié des deux compères. Il était vrai qu'ils restaient collés depuis que l'elfe était arrivé dans la Caverne, et que dès le lendemain de son premier jour, ils s'entraînaient déjà ensembles comme s'ils se connaissaient depuis des années. Aussi, nul ne pouvait nier le fait que ce prince avait un effet apaisant sur tout le monde, d'autant plus sur le Démanteleur !

Aldaron entendait tout dans cette grotte où les murmures se répercutaient sur les murs, et ce qui lui arrivait aux oreilles le faisait doucement rire. Les humains le surprendraient toujours !

-Tu vas arrêter d'être collant comme ça, la fée ?! S'exclama Aaron en se retournant vers le concerné une fois arrivé dans les vestiaires.

-Tu retourneras martyriser ce pantin une fois que j'aurai le dos tourné, l'humain, dit l'elfe en s'asseyant sur un banc.

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