WISH YOU WERE HERE ( Preface)

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MARDI 25 JUIN 1996

SUR LE TRAIN DE CESENA POUR RIMINI

Comme si je ne savais pas marcher sinon avec toi, comme si je ne savais pas chanter sauf quand tu chantes.
P. Neruda

Le train vient de partir. J'ai encore mal à la main d'avoir tenu le sac à bagages pendant longtemps, mais je n'ai pas hésité à chercher un stylo et un agenda sans même enlever ma veste: je ne voulais pas que les premiers instants fuient sans que je puisse écrire les premières lignes de ce long promesse.

Je t'aime, je ne peux pas m'en dire plus. Mais si je me suis jeté tête baissée au milieu des inconnues d'un voyage totalement improvisé, c'est parce que j'ai de nombreux moyens pour pénétrer l'amour dans l'une de ses profondeurs. Jusqu'à la raison, jusqu'à la certitude de mon désir.
Et à partir de ce moment, c'est toi et moi.

SUR LE TRAIN DE RIMINI A SAN SEVERO

Avant de monter, une dame avec une petite fille est descendue du train. Six, sept ans au plus avec des petits verres. La mère était déjà partie vers le passage souterrain, tandis que la petite fille hésitait encore devant les marches du train. Sa mère l'a alors encouragée: "Viens, Valentina!"

Dieu, je n'y croyais pas! Une étincelle de ta beauté, un fragment vivant de ta douceur m'a atteint! C'était toi, je le sais, tu incarnais dans ce corps doux, de me regarder une fois de plus dans les yeux et de me dire: «Si tu partais pour le seul plaisir de mes yeux, pour leur plaisir tu dois aussi revenir. oui mais non Avant d'avoir arraché au Géant une régurgitation de sa flamme éteinte, pour qu'une fois ravivée par ton regard émerveillé, elle rayonnera d'une nouvelle lumière, et tout ton visage pourra briller, d'une rougeur semblable à celle qui vous imprègne de la timidité, de la certitude, maintenant très claire, d'être aimé, d'être désiré par moi. Souviens-toi que quand je suis à côté de toi. Et endurer. Parce que j'ai la dignité et la force de quelqu'un qui est vraiment amoureux. Pour la façon dont je t'aime, crois-moi, ça vaut le coup.

Une longue pause de réflexion. Le paysage que je vois de la fenêtre change sans cesse. La vision la plus douce qu'il m'a offerte jusqu'à présent est un champ de tournesols, devant lequel j'ai souri avec une pointe d'émotion. Au bout d'un moment, la mer est apparue, colorée en vert, bleu, et l'empreinte d'une blancheur qui est la couleur de la transparence.

La fenêtre donnant sur la mer se reflète fidèlement dans celle d'en face, à ma droite: je peux voir la mer même dans les collines parsemées de maisons, les bois et leur enchantement. Seul mon paysage intérieur est toujours égal à lui-même. En lui, toute la mer que j'ai vue jusqu'à présent est peut-être la moitié d'un ongle de votre main, ce qui est complété si je me tourne vers l'horizon opposé et que j'essaie de voir son sommet, un point de fuite fixe, comme un étoile polaire terrestre, d'une perspective qui au contraire.

Enfin le ciel clair après presque des heures de grisaille ininterrompue. de la mer est constamment sney ^ par la presence de denses gnippj clical ^ hotels. Heureusement, le ciel est maintenant si clair qu'il peut refléter le vert et le bleu, avec la même blancheur d'une transparence identique.

J'avais presque autant envie du soleil que de ton visage; quand je l'ai vu apparaître, je n'ai pas hésité à lever les yeux pour le fixer, le plus longtemps possible. Je voulais être engourdi par la lumière, je voulais que mes yeux arrosent. Je voulais te voir, c'est tout. Bien que je sache que ma vue, dirigée vers ces espaces où vous n'êtes pas, n'est qu'une modeste variante de la cécité. Peut-être parce que là où vous n'êtes pas, il n'y a rien qui puisse être vu. Peut-être parce que je n'ai d'yeux que pour mon étoile. Tomo pour les fermer à moitié puis pour les refermer, je laisse une lumière insupportable les envahir. Tout comme dans l'annonce du parfum "Poème". "Comme la lumière du soleil, tu aveugles mon esprit."

Juste à gauche de la gare de Vasto-San Salvo.

J'y serai dans quarante minutes. Je pense que je vais rester à San Severo pendant quelques jours. Je serai l'invité de Gabriele Resce, une amie très chère avec qui j'ai partagé l'expérience de la fonction publique et que je n'ai pas revu depuis plus de trois ans. Au téléphone, ces derniers jours, je lui ai fait part de mes intentions. «Je vais en Sicile, si tu veux, je vais prendre un thé pour te dire bonjour. J'avais déjà reçu plus d'une invitation ces dernières années. Ma proposition a donc été acceptée avec un certain enthousiasme. «Mais tu viens pour le travail ou les vacances? >>
Je ne savais pas trop quoi répondre; J'ai hésité avant de me prononcer puis avec un naturel extrême, j'ai dit «je descends par amour».

À SAN SEVERO
TARD DANS LA SOIR

Toute la journée. Je n'ai pas pu obtenir mon journal, mais j'ai beaucoup parlé de thé. D'ailleurs, j'ai oublié ma veste dans le train, et cela ne me dérangeait même pas. J'ai trouvé une excuse: "Désolé, je suis tombé amoureux." Avant de fermer les yeux sur mon nouvel oreiller, au milieu du son des cloches et d'un mal de tête désagréable et sévère, je fais le bilan de cette première journée très mouvementée. Ce qui compte le plus, ce qui me donne la paix et l'agitation nécessaires pour aspirer au sommeil et aux rêves, c'est que je peux encore ressentir profondément le vôtre, désespérément, infiniment le vôtre.

WISH YOU WERE HEREOù les histoires vivent. Découvrez maintenant