Locked up heart (Sterek)

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Stiles resta de longues minutes à contempler le vide avant de soupirer bruyamment, complètement abattu. Il décida, comme d'habitude, à se faire couler un café, mais sa tasse batman était restée dans la cellule, avec Derek. Il alla donc la reprendre.

- Vous devriez lui dire clairement, débuta le brun.

- Quoi ?

- Que vous n'êtes pas intéressé.

Stiles soupira.

- Je sais pas comment lui dire... il croit que, parce que je suis gay, je vais forcément être attiré par lui.

Stiles se rendit compte trop tard qu'il avait avoué à un inconnu et délinquant qu'il était homosexuel et grimaça. Il ferait plus attention à l'avenir.

Mais Derek ne cilla même pas.

- Faut être direct avec ce genre de mecs. Ils se croient tout permis...

- Vous n'avez pas l'air de le porter dans votre cœur, s'amusa Stiles.

- Si on considère que c'est lui qui m'a arrêté, qui m'a empêché de pisser pendant 24h et qui m'a laissé crever la dalle, alors oui, je crois que c'est une belle façon de dire que je chie sur son petit visage de flic parfait.

Le plus jeune retint un rire.

Il n'avait pas grand-chose à faire aujourd'hui, et décida de passer le temps en allant parler au brun, son café à la main.

- Derek, j'ai lu votre dossier. Je peux vous appeler Derek ?

- C'est pas contraire au règlement de sympathiser avec les suspects ?

Stiles haussa les épaules, il n'en avait cure. Il préférait largement parler à ce beau gosse qu'à Miller et ses vingt kilos de ventre en trop.

- J'ai vu que vous avez perdu une grande partie de votre famille.

Derek s'assombrit et baissa les yeux.

- Désolé, je... on peut parler d'autre chose si vous voulez.

Mais Stiles était si prévenant que le brun céda.

- J'avais dix ans. Ma famille et moi, on vivait dans une grande maison, à côté de Milwaukee. On vivait tous ensemble, à l'ancienne. On est les descendants d'une lignée Ojibwe, ou Chippewa, si vous préférez. Et puis, quelqu'un a foutu le feu en pleine nuit. J'ai réussi à m'enfuir avec mon oncle, mais pas les autres. Ils sont tous morts, brûlés vifs.

La voix de Derek se brisa. Stiles était révolté.

- Qui a fait ça ?

- Si je le savais ! On était mal vus en ville. On était trop traditionnels, trop indigènes, trop bruns.

- Je suis vraiment désolé Derek. Votre famille ne méritait pas ça.

Le brun haussa les épaules.

- Je peux... faire quelque chose pour vous ?

- Me tutoyer.

Stiles fronça les sourcils.

- Je suis pas sûr que je peux...

Derek lui adressa un regard sans équivoque.

- OK. Autre chose ?

- Là ? Je meurs d'envie d'une clope.

Stiles se leva avec un sourire espiègle et se permit de piocher dans les réserves personnelles du Shérif. Il ne s'en rendra pas compte.

Il tendit à Derek une cigarette et un briquet, puis alla ouvrir la fenêtre.

Derek s'assit, alluma sa clope et tira une longue bouffée en fermant les yeux. C'était si bon que c'en était douloureux. Il avait juste tout simplement envie d'embrasser Stiles pour tout ce qu'il avait fait pour lui. Il ne parla pas pendant qu'il fumait, voulant profiter de cette clope inespérée. Il ne se rendit pas compte que Stiles le dévisageait.