Chapitre 7

16 4 3
                                    

Elena avait beau gesticuler dans tous les sens, la prise de son agresseur était ferme et solide. Il ne bougea pas même d'un millimètre. Elena s'épuisait en vain devant un meurtrier infaillible, inébranlable. Sa respiration se fit plus rare et elle sentit ses forces l'abandonner peu à peu. Si elle n'arrivait pas à se dégager, dans moins de 2 minutes, ce sera la fin pour elle... La douleur était si aigue qu'elle commençait à endormir ses membres, à rendre ses paupières lourdes, à lui faire imaginer le parfum de la mort.

Pourquoi cette lumière ne l'aidait pas comme avant ? Qu'avait-elle fait pour s'en sortir la dernière fois ? Les yeux de son assaillant la fixaient avec cette aura de tueur sans scrupules. Mais qui lui voulait du mal ? Qui était celui qui avait pris l'apparence de son ami pour l'attirer dans ce piège ? Elle griffait désespérément les mains de son agresseur toujours autour de son cou, mais il ne ressentait rien. En quelques secondes, ces bras tombèrent inertes le long de son corps, l'agonie se fit plus calme, l'air l'avait quitté. Ses yeux se fermèrent. Elle ne percevait plus que les très lents battements de son cœur... et cela eut le don de faire monter une colère sourde en elle. Elle n'allait pas mourir comme ça ! Elle ne le permettrait pas ! Pas sans savoir l'identité de son meurtrier, pas sans comprendre pourquoi on s'attaquait à elle.

Elle réunit alors le peu d'énergie qui lui restait pour bouger à nouveau ses bras et poser ses mains sur les épaules de l'homme au visage de Scott. Elle ne savait pas ce qu'elle faisait, elle laissait seulement son instinct de survie guider ses gestes. Au moment où elle rouvrit les paupières, toute sa volonté de vivre, toute sa colère envers cet inconnu et l'injustice, toute sa détermination se transformèrent en une vague de pouvoir qui s'échappa de ses mains et envoya son agresseur dans les casiers à une dizaines de mètres devant elle. Elle tomba comme une poupée de chiffon sur le sol et prit de grandes gorgées d'air. Mais elle n'avait pas de temps, ni pour reprendre respiration normale, ni pour se rendre compte de ce qu'elle venait de faire. Il n'avait été qu'assommé, il pouvait se réveiller à n'importe quel moment. Désespérément elle essaya de se relever, elle attrapait les poignets des portes de casiers pour s'aider à avancer. La main sur la gorge, elle mit une éternité avant d'atteindre la porte du gymnase et elle enclencha les poignées de la porte sans succès. Elle s'acharna mais rien, la porte était fermée. C'était incompréhensible, elle était ouverte, il n'y a pas cinq minutes !

A l'instant où elle allait frapper la porte de son poing pour prévenir quelqu'un, l'agresseur la tira par l'avant-bras et lui administra une gifle monumentale qui la fit s'étaler à plat ventre au sol. Le temps qu'elle se mette sur le dos, il se précipita sur elle pour lui en donner une autre. Elle n'eut pas le temps de réfléchir qu'elle envoya ses deux pieds joints dans le ventre de l'assaillant, ce qui lui laissa juste le temps de se mettre debout pour refaire face à son ennemi. Levant un bras dans sa direction, elle comprit que n'ayant pas réussi à l'étrangler, il voulait sûrement la tabasser à mort. Se sentant perdue face à cette situation, Elena fit la seule chose naturelle pour se protéger, elle mit ses mains devant elle. Sauf que son envie de vivre avait nourrie sa puissance sans qu'elle puisse en avoir conscience et ce geste permit une nouvelle explosion de pouvoir. L'homme en fut projeté à l'autre bout du couloir. Elle aurait plus de temps cette fois, il était à plus de cinquante mètres d'elle. Courant sur la porte du gymnase, elle la tambourina à en avoir mal aux poings. Elle avait encore mal à la gorge, malgré cela il ne lui restait plus qu'à crier pour s'en sortir. Elle s'apprêter à ouvrir la bouche quand elle eut soudainement l'impression qu'une nouvelle fois l'air ne parvenait plus à passer par sa bouche. Elle tâta son visage, mais ne trouva pas ses lèvres. Qu'est-ce que c'était que ce cauchemar ! Elle n'avait plus de bouche ! La panique la submergea. Elle frappa de plus belle sur la porte, pourtant personne venait l'aider. Des larmes lui coulaient des yeux sans qu'elle puisse les arrêter. Elle se retourna et chercha des yeux une autre sortie. Tout ce qu'elle vit c'est son agresseur se remettre debout et arracher la peau de son visage faisant ainsi apparaître sa véritable apparence. Même aussi loin d'elle, elle aperçut sa peau bleu foncé, ses yeux rouge sang et ses dents pointues alignées en un sourire terrifiant. Elena devait faire face à un véritable monstre, or elle n'en pouvait déjà plus. L'émotion, l'incompréhension, la peur, tout lui embrouillait l'esprit et elle ressentait l'épuisement lui tomber dessus. D'un coup, il se propulsa. Elle recula contre le mur en le voyant foncer sur elle tel un boulet de canon. Elle le regardait droit dans les yeux avant de croiser ses bras devant sa tête pour se créer une sorte d'abris, même si ce ne serait pas ses frêles bras qui détruiraient un monstre furieux. Pourquoi n'y avait-il pas un mur entre elle et lui ? Cela lui permettrait de réfléchir au moins 5 minutes... Elle n'arrivait plus qu'à percevoir son désespoir, sans pouvoir réfléchir, sans pouvoir voir la moindre échappatoire. Elle ferma les yeux et souffla comme pour la dernière fois.

Fatale - Tome 1 : Pouvoir aux creux des mainsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant