Chapitre 1

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Je m'appelle Liana. J'ai vingt-deux ans, j'ai toute la vie devant moi, et un super diplôme en poche.... Et puis quoi encore ! 

La vie n'est pas ma meilleure pote, elle me fait chier depuis aussi longtemps qu'elle me colle à la peau, mais la mort est encore pire alors je fait avec. J'ai un diplôme de lettre, rien d'extra-ordinaire. Je suis écrivain de thriller qui ont leurs petit succès sur le net et me rapporte assez pour vivre avec les pub des sites gratuits, pour le moment rien à signaler.

Depuis mes douze ans, je vis avec le Gramps. Il ne m'a jamais dit son prénom, juste un surnom idiot : Fist. Ses amis l'ont surnommé "poing", paraît-il qu'on se souvient de lui après une bagarre. J'ai découvert en triant le courrier qu'il s'appelle Peter, mais je préfère l'appeler gramps. C'est un peu le grand-père que je n'ai jamais eut. Il m'a élevé et aimé comme sa propre petite-fille, et il continue toujours d'ailleurs. Moi je l'aime comme mon vrai grand-père.

Ce vielle homme est un mordu de mécanique, il bichonne sa bécane à longueur de journée et s'il ne s'est jamais marié, je pense que c'est parce qu'il est presque mécanophile. Enfin je le pensais jusqu'à ce que je le surprenne à coucher avec ma prof de math quand j'avais seize ans. 

Je ne lui en ai parlé que six mois plus tard pour voir sa réaction et il s'est abstenue pendant deux semaines tellement il était désolé de m'avoir "choqué". La blague, ils étaient juste à poil dans le lit, j'avais raté la scène la plus importante de justesse. Il est un peu naïf pour une armoire à glace grisonnante de maintenant soixante-quatre ans. 

Il en fait dix de moins, il est en forme pépé. Le pire c'est que j'ai appris qu'il s'était tapé la moitié des femmes adultes de mon entourage une semaine après l'avoir vu au pieux avec ma prof d'arithmétique. Pas que ça me dérange, mais tout de même il aurait pu éviter de mettre ma meilleure pote enceinte ! Enfin je suis heureuse pour eux, ils forment un jolie couple.

Bref, ma vie n'est pas parfaite, mais elle me convient. 

Pourquoi je pense que c'est une salle pute me dira-t-on ? Pour savoir ça, il faut remonter avant mes douze ans. Ce n'est pas une période de ma vie dont j'aime me souvenir.

Mon souvenir le plus lointain remonte à mes trois ans, quand j'étais en train de mourir de faim sur le sol de l'appart pourri dans lequel moi et ma junkie de mère vivions. Alcool, drogue, médocs, tout y passait avec elle et parfois certains cocktails étaient explosifs et la mettaient dans les vapes pour plusieurs jours. Je me demandais parfois si elle savait que j'existais. Surement que non car ça ne la dérangeait pas quand elle ramenait ses clients dans l'appartement pour se faire baiser sans honte. 

Ça ne dérangeait pas ses clients non plus, et beaucoup on tenté de me faire rejoindre l'acte. Heureusement pour moi, j'ai toujours couru vite. 

Enfin de temps en temps elle savait que j'était là et ça pour mon plus grand malheur. 

Ce jour-là, pour mon premier souvenir, c'est le jour ou je me suis rendu compte que je devais me démerder toute seule pour manger, j'ai rampé et je suis aller jusqu'au frigo pour manger un oignon germé. C'était immonde et maintenant manger de l'oignon me fait vomir à chaque fois.

 Les allocations finissaient dans le loyer et les cosmétiques de pute de ma génitrice, alors j'ai apprit à voler son argent très tôt. C'était facile, les clients venaient, se servaient, laissaient l'argent sur la table et repartaient pendant que ma mère était encore au septième ciel. Oui, elle prenait son pied à chaque fois et si elle l'avait pu, elle n'aurait pas demandé d'argent, mais on a tous besoins de bouffer, et elle de payer sa dose. Moi, j'attendais que le bruit cesse dans le placard et quand elle arrêtait de gémir, je sortait et profitait de son état second pour voler un billet de vingt dollars. Elle avait au moins cinq clients par journée, ça me faisait cent dollars par jour pour aller acheter à manger plus pour elle que pour moi et de quoi vivre.

Dead Ravens and the MouseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant