Prologue

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C'est à cette grande bâtisse que je le rencontrai. Marchant dans ces longs couloirs faits de marbre, mes talons claquaient contre le sol brisant alors tout silence. Ma courte et élégante robe noire virevoltait au rythme de mes hanches. Mes courts gants de satin enveloppaient mes délicates mains, qui par le stresse tapais à un rythme régulier contre l'étui de mon violon en forme de mallette de voyage à l'air vintage.

Mon amour a bien de l'humour
Elle ricane lors de funérailles,
Sachant que tout le monde désapprouve
J'aurais dû la vénérer plus tôt

Si les Cieux n'ont jamais parlé,
Elle en est la dernière porte-parole
Chaque dimanche est de plus en plus sombre
Un poison frais chaque semaine.

"Nous sommes nés malades"
Tu les as entendus le dire

Ce n'est quand entendant le son d'autre pas que je relevai mon regard bleu cyan du sol. Quelques mèches de mes longs cheveux de blonds retombèrent contre mon fin visage, je ne pris cependant même pas la peine de les déplacer. Me contentant alors de regarder l'homme se dirigeant face à moi.

Mon église ne m'offre aucun absolu
Elle me dit "Vénère dans la chambre à coucher"
Le seul paradis où je puisse être envoyé,
C'est lorsque je suis seul avec toi.

Je suis né malade, mais j'adore ça
Ordonne-moi d'aller bien
Aaay Amen. Amen. Amen.

Amène-moi à l'église

Son identité m'était des plus inconnues et je ne pus pourtant détourner mes yeux lorsque son regard croisa le mien. L'homme vêtu d'un costard me semblait si charismatique et mystérieux, mon envie de l'interpeler se faisait bien trop forte. Mais je ne pus que la contenir, devant alors garder ma place. Celle d'une simple musicienne venue jouer pour de riches hommes lors d'une soirée dansante.

Je vénérerai comme un chien le sanctuaire de tes mensonges
Je te dirai mes péchés, et tu pourras affûter ta lame
M'offrir cette mort immortelle
Bon Dieu, laisse-moi te donner ma vie.


Si je suis un païen des beaux jours,
Mon amour est la lumière du soleil
Pour garder la déesse de mon côté,
Elle exige un sacrifice

Ce n'est que lorsque nous arrivâmes face à face que nos regards se détournèrent pour alors continuer notre route. Mais ce n'est que lorsque sa présence passa à côté de moi, qu'un frisson me prit. Mon instinct sembla me hurler de sortir du bâtiment, mais je ne fis que l'ignorer me persuadant alors que rien ne m'arriverait ce soir-là.

Assécher la mer toute entière,
Trouver quelque chose de brillant,
Quelque chose de consistant pour le plat principal
C'est un bien joli et grand cheval,

Qu'y a-t-il dans l'écurie ?
Nous avons plein de fidèles affamés

Ça m'a l'air délicieux
Ça m'a l'air nombreux
Voilà du travail d'affamé

Chassant alors toute idée noire je me dirigeais donc en direction des coulisses qui me permettront alors d'accéder à une scène. Cette même scène où je jouerais de mon violon, cette même scène où j'aurais une vue d'ensemble sur chacun de ces aristocrates qui ne feront que se juger, cette même scène où l'on me regardera pour chaque morceau jouer.

Amène-moi à l'église
Je vénérerai comme un chien le sanctuaire de tes mensonges
Je te dirai mes péchés, et tu pourras affûter ta lame
M'offrir cette mort immortelle
Bon Dieu, laisse-moi te donner ma vie.

Écrire, composer, exécuter, interpréter chaque note qui sera sortie de mes pensées les plus intimes était ma passion la plus fiévreuse. Mais devant ces personnes ? Dieu comme je haïssais cela ! Eux qui ne comprendront aucune de mes significations cachées au travers de mes écrits. Ils ne feront que me féliciter faussement tout en me faisant des remarques subtiles pour faire alors croire que leurs pitoyables cerveaux sont assez développés pour s'enrichir des connaissances les plus futiles que ce monde puisse connaitre.

Ni maîtres ni rois lorsque commence le rituel
Il n'y a pas d'innocence plus douce que notre doux péché

Dans la folie et la terre de cette triste scène terrestre
Alors seulement suis-je humain
Alors seulement suis-je pur
Amen. Amen. Amen. Amen.

Je les haïssais du plus profond de mon être. Ils n'étaient, ne sont et ne seront jamais comme toi. Toi l'être que j'ai aimé plus que tout au monde. Que penserais-tu de mes sombres pensées si tu les découvrais ? Me mentirais-tu en disant m'aimer ? Combien de temps cela va-t-il durée ? Je te supplierais à genoux autant de fois qu'il le faut pour avoir la moindre réponse.

Amène-moi à l'église 

Je vénérerai comme un chien le sanctuaire de tes mensonges

Je te dirai mes péchés, et tu pourras affûter ta lame

M'offrir cette mort immortelle

Bon Dieu, laisse-moi te donner ma vie.

Ne vois-tu donc pas comme je meurs de par ton manque ? L'amour n'est qu'un poison aussi enchanteur qu'écœurant. Mais comment lui en vouloir ? Je ne suis qu'une banale musicienne ne sachant point ce défaire de ses requiem. 

Requiem   🦋 Kuroro x Oc 🦋 [TOME I]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant