20h, 1er Novembre 1976.

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J'adore Samhain et surtout quand on transgresse les règles pour le fêter comme de vrais sorciers et pas seulement en mangeant de la tarte à la citrouille devant des lanternes en Navet. 

Des Serpentard de bonne famille ont allumé un immense brasier dans le parc. Les flammes montaient jusqu'à la tour de Gryffondor. On entendait les cris des petits enfants qui avaient peur, peur d'une quarantaine d'adolescents brandissant des torches, chantant et tournoyant autour d'un feu. Encore des moldus qui ne comprennent pas ce qu'est cette fête qu'il nomme Halloween. Cette journée est destiné à faire revenir nos morts, à fêter la fin des récoltes pas à se déguiser comme des idiots pour des sucreries. 

Quand j'étais petit, toutes les grandes familles se réunissaient au château de campagne de notre famille dans le Sussex pour abattre la plus belle bête de chaque troupeau et ensuite faire un immense banquet. Un jour Sirius a tellement mangé qu'il en est tombé malade ou c'est peut-être parce que Mulciber lui avait mis de la bave de Chauve-souris dans son verre. Sirius était la cible de toutes les idées tordues que Mulciber ou de Wilkes. Quand il est arrivé à Poudlard avec James comme allié, il s'est vengé. Les deux nigauds ont senti la bombabouse pendant toute leur première année. 

Le château  était toujours décoré de lanternes et de branches de sapin. Les fantômes semblaient plus présents et on faisait comme si ils pouvaient manger à notre table. Les enfants appelaient les défunts en jetant leurs noms écrits sur du parchemin dans le feu. Chaque année on rappelait les derniers morts et ceux qu'on aimait, on pouvait choisir. Appeler tout le monde. Le cauchemar quand on connait l'arbre généalogique de tous depuis Merlin. Sirius rappelait les déchus ceux qui avaient été exclu de la famille car cracmol ou traitre à leur sang. Une fois il a rappeler une jeune fille qui s'était fait nonne. Toute la soirée une voix hurlait Hérétique à chaque fois que quelqu'un faisait de la magie. C'est à dire toute les trois secondes, surtout avec des enfants qui exceptionnellement ce jour là avait le droit de faire ce qu'ils veulent de leur pouvoir. 

Enfin hier, après avoir jetées nos torches dans le brasier, on s'est couché tout tout près du feu. La fumée nous passait sur le visage et le corps mais le feu ne nous atteignait pas. Il faisait si chaud comparer au froid de l'automne. J'étais bien. C'était rassurant. Les souvenirs de mes lectures dos au feu de la cheminé du petit salon me sont revenu. Le dos brulé par la chaleur mais un sentiment de paix d'être dans un lieu que l'on connait et où on se sait en sécurité. Tout l'inverse de Poudlard quoi. 

Après le brasier, on est rentré fêter Samhain dans notre salle commune, sans que personne nous dise rien car Dumbledore adore ce genre de spectacle et Slughorn n'oserait rien dire contre quelqu'un qui respecte les traditions de la communauté des Sorciers. On a juste eu le bonheur de voir se dessiner sur le visage de McGonagall sa moue désapprobatrice.

Chez les Serpentards, la musique battait son plein et tout le monde dansaient. Certains jouaient du violon et d'autres du hautbois. Des valses ou des charlestons principalement, mais quelques uns ont tenté de danser un rock avant d'arrêter devant les regards noirs lancés par nos préfets de sixième année, Rogue et Margaret Boleyn. Ils devaient montrer l'exemple. Les septièmes années ont fait pareil, chacun dansant comme si il allait être présenter au Ministre de la Magie devant toute la haute société. La préfète de cinquième année, Edith Travers est venue me demander de les imiter, en tant que sang pur et préfet.  J'ai accepté parce que il faut respecter les traditions mais j'aurais préféré rester à l'écart et aussi loin que possible de Rosier qui faisait une démonstration de bravoure en dansant comme un Chrysès. 

Elle m'a surpris alors que j'allais monter au dortoir. Elle est jolie, Edith, et plutôt sympa mais j'avais vraiment pas envie de discuter ni de danser. Je sais très bien voler mais l'apprentissage de la danse a un peu fait défaut dans mon éducation. Surtout quand ma chère Mère considère qu'aucune fille mérite de danser avec moi. Si elle me voyait danser avec une Travers, je ne sais ce qu'elle dirait. Que je fais de la diplomatie peut-être ou que je donne la charité au peuple. Quand la valse c'est finie, j'ai voulu une nouvelle fois tenter de regagner mon dortoir mais Rosier m'a retenu par le bras et entrainé hors de notre salle commune. J'espère que personne nous a vu car il semblait très en colère. 

Monsieur voulait parler. Monsieur ne comprenait pas pourquoi je l'évitait. Pourquoi je voulais pas reparler de ce qui s'était passé dans les vestiaires de Quidditch. Pourquoi je voulais oublier cet épisode. A un moment j'ai failli lui demander si il n'était pas con. Le brillant poursuiveur de Serpentard ne comprend pas pourquoi l'héritier des Black ne veut pas qu'une rumeur de pédérastie circule sur lui. Il affirme qu'il dira rien, que maintenant que je vais rejoindre les rangs du Seigneurs de Ténèbres, je suis protégé comme si ce maniaque y était favorable. Quel débile !  Il pense qu'on peut vivre notre histoire en secret sans que personne soit au courant. Mais dans quel monde vit-il ? Les Serpentards sont les plus grosses commères que l'Angleterre connait. Bertha Jorkins, quatrième année à Serpentard, se prend tout les deux jours une attaque de toutes les maisons pour avoir baver sur quelqu'un. Un jour il va vraiment lui arriver un truc grave surtout si elle continue comme ça. Les Serpentards font peur, inspire le respect car rien de dégradant court sur nous. 

Et puis surtout à quel moment il a cru qu'il m'intéressait. Alors d'accord, il a un corps parfait et il est brillant mais jamais je voudrais devenir le "petit ami" d'Evan Rosier. Quelle horreur! Ca me ferait presque vomir. Il a pas compris quand je suis partie en courant à peine chausser que ça voulait dire non ?

Sinon cette semaine, James lui aussi est venu me parler. Il voulait me remercier pour la dernière fois à la bibliothèque et m'a demandé si il n'y avait pas moyen de réviser ensemble. Comme un échange de bon procédé. Lui me faisant réviser la métamorphose et moi faisant de même avec les sortilèges. Lui aussi il doit avoir un grain ! A quel moment il croyait que je pouvais faire ami-ami avec un traitre à son sang. Donc je l'ai poliment envoyé dans les roses et suis parti tel un prince. Je crois que ça me fait de plus en plus rire de me prendre pour un prince sorcier, quelqu'un de supérieur. Je sais que ce n'est pas vraiment moi mais je me répète, c'est drôle de voir la peur dans les yeux des gens qui osent m'adresser la parole. En tout cas, James a paru plutôt vexé.   Zut ! Son charme ne lui apporte pas tout le temps la victoire. 

Par contre moi, j'ai eu une victoire jeudi. J'ai fait mangé ses dents à Pettigrow. Au sens propre. J'ai trouvé un sort débile pour lui faire refermer sur lui chaque porte qu'il traversait. J'ai réussi à lui jeter quand ma classe et la sienne se sont croisées à la sortie du cour de Sir Cunning. Je l'ai vu se prendre la porte de la classe en pleine face. Parfait. Quand je l'ai vu tenter de passer celle de la grande salle j'ai jubilé. Il s'est prit les deux battants de la porte, ce qui l'a fait atterrir sept mètres plus loin, au milieu du hall. Je ne pensais pas que des portes aussi lourdes puissent bouger  à cette vitesse. Cinq dents ont sauté de sa bouche et quand ses amis ont couru vers lui pour le relever, il s'étouffait avec l'une d'elles. Comme Flitwick approchait, j'ai annulé mon sort pour qu'il ne puisse rien détecter et ainsi en aucun qu'à me soupçonner. Pettigrow a été envoyé à l'infirmerie et y est resté peut-être plus d'une nuit car je ne l'ai revu que samedi. J'ai eu ma vengeance même si il ne sait pas que c'est moi, pour l'instant juste le voir se ridiculiser me suffit. 

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Désolé pour le retard, j'avais plus le courage de broder que d'écrire cette semaine.  J'espère qu'il va vous plaire. Bon confinement et prenez soin de vous. 

Journal Du Cadet.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant